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Une lettre d'un prêtre espagnol de 83 ans

... ni progressiste, ni tradi. Une belle leçon, et un témoignage très émouvant, traduit par Carlota (27/11/2010)

Comme le texte est très long (mais aussi vaut vraiment la peine d'être lu jusqu'au bout), en voici un petit résumé.
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Le vieux prêtre est une mémoire vivante du demi-siècle (et plus) écoulé.
Né la même année que Benoît XVI, il a été ordonné prêtre en 1950. Il est spécialiste de droit canonique, et il a travaillé à ce titre.
Il a connu Pie XII (il parle de grâce et de privilège), Jean XXIII (qu'il n'a vu que de loin), Paul VI (qui l'a beaucoup touché), Jean Paul II (dont il ne dit aucun mal, mais on lit à travers les lignes que ses nombreux voyages, sa façon de gérer l'Eglise, et son entourage suscitent en lui une certaine réserve), et enfin Benoît XVI, qu'il a vu une fois, à une audience (générale, je pense).
Lors de ses années de séminaire, avant le Concile, il a connu les temps où la stabilité [de l'Eglise] était rendue palpable dans la liturgie qui était pour nous intouchable, sacrée.
Il a traversé avec intérêt, et même sympathie les années du Concile, a appliqué les nouvelles modalités de célébration, sans y trouver de mal a priori. Il a porté la soutane, puis le clergyman, puis une simple chemisette, avant de revenir au moins au clergyman, car la chemisette lui donnait l'impression d'avoir perdu sa peau!
"Ce que je n’ai vraiment pas compris - écrit-il - c’est que cela paraissait pour beaucoup de mes frères dans le sacerdoce comme si tout ce qui était avant avait été mal et qu’il n’y avait de bien que dans ce qui était maintenant".

Finalement, il a lu le Motu Proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI, qu'il a trouvé magnifique, et qui lui a ouvert les yeux sur beaucoup de choses qui se trouvaient impliquées dans la liturgie.
En 2007, il a donc commencé à célébrer en alternant les deux rites, constatant combien , comme le dit le Saint-Père, chacun s'enrichit de l'autre.
La célébration selon le rite ancien a amené à ses messes un groupe de jeunes, très assidus, pieux, et recueillis. Vous lirez plus bas pourquoi ils ont fini par aller voir ailleurs..
La lettre se termine par ses réflexions (un peu désabusées) sur son échange avec ces jeunes: Je crois - dit-il - que dans l’Église il y a un danger et c’est celui de la prolifération du néo-conservatisme ou du néo-traditionalisme. (...) cela m’irrite qu’on parle en ne connaissant pas les antécédents et l’Histoire.

Avant de conclure: La Tradition, oui, mais avec Pierre et jamais sans lui, et Pierre c’est autant Saint Pie V, que Léon XIII, que Pie XII, que Paul VI, et que Benoît XVI.

Note: J'ai rajouté les sous-titres, pour faciliter la lecture.


Carlota


Voici une lettre qui est depuis quelques mois sur http://www.germinansgerminabit.org , un blog de catholiques catalans « bien latinisants » de paroisses qui n’accueillent pas comme certains peuvent se l’imaginer une seule catégorie de fidèles, mais également des jeunes et des moins jeunes qui ne sont pas forcément nés et n’ont pas toujours été élevés dans la mouvance « traditionaliste ». Parmi les fidèles il y a aussi des travailleurs immigrés latino-américains. Ce blogue montre beaucoup de fidélité au Saint Père.

Mais revenons à cette lettre. Elle a été rédigée par un prêtre espagnol qui a l’âge du Pape. C’est un témoignage sincère et touchant mais qui est aussi pédagogique pour nous tous, que nous soyons progressistes (et, tels des satellites, risquons d’être aspirés par tous les attractions « religieuses » en opposition à l’Église Catholique Universelle) ou traditionalistes (à en devenir noyau toujours plus refermé sur lui-même à en oublier la richesse du fruit qui l’entoure), même si là l’exemple concerne plus spécialement ces derniers.

Il ne s'agit pas de raviver des querelles de Galates, - qui pourtant sont reparties de plus belle avec le préservatif mais pour rappeler que si « Nul n’est de trop dans l’Église», nous devons aussi malgré nos sensibilités différentes rester unis, fidèles et confiants autour du Saint Père pour le soutenir dans sa lourde tâche de Premier Vicaire du Christ.

Ma traduction:


Cher Aurelius Augustinus (1):

Je me permets de t’ennuyer car cela fait un moment que je voulais te manifester l’inquiétude qui me vient depuis ces derniers temps. Je te tutoie avec la liberté que me donne mes ans.

Les années d'avant le Concile
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Je suis un prêtre de 83 ans et j’ai été ordonné il y a 60 ans durant l’année sainte 1950. J’ai eu la grâce et le privilège de connaître le Pape Pie XII durant une des audiences qu’il a données en si grand nombre. Ce fut à l’occasion d’un voyage effectué cette même année, cadeau de mes parrains d’ordination. J’ai vécu les gloires de cette Église qui paraissait monolithique et qui jamais ne devait chanceler. Au séminaire on nous a inculqué que la continuité de la Tradition était la garantie de la stabilité de l’Église. Et cette stabilité était rendue palpable dans la liturgie qui était pour nous intouchable, sacrée. Quand je m’entraînais pour dire la messe en cours de liturgie en célébrant ce qu’on appelait alors des « messes sèches » (ou sans consécration des espèces), mon professeur m’avait dit que c’était très facile : « tout est spécifié et tu n’as rien à inventer : suis les rubriques au pied de la lettre et tu ne te tromperas pas ». Il avait raison. J’ai toujours suivi les rubriques et je ne me suis jamais repenti de l’avoir fait. L’Église avait déjà tout pensé et c’était merveilleux de voir comment de l’Alaska à la Cochinchine les rites catholiques étaient exactement les mêmes, ce qui exprimait clairement sa note d’unité.

À vrai dire durant les premières années de mon sacerdoce, j’ai été un célébrant discret : j'ai célébré bien des cérémonies mais sans de plus grandes fioritures comme d’autres de mes frères dans le sacerdoce qui s’appliquaient à faire de leurs messes des œuvres d’art. Moi dans ce sens j’étais très modeste et j’évitais les messes chantées autant que je le pouvais du fait de l’horreur de ma voix (rauque et qui chantait faux). Mais de mes messes basses, personne n’a pu jamais se plaindre, parce que j’y mettais de la dévotion, en plus de respecter les rubriques. Comme ma spécialité était plutôt le Droit, la vérité est que la liturgie n’était pas le thème auquel je prêtais beaucoup d’attention. C’est pour cela que lorsqu’on a changé la Semaine Sainte au milieu des années 50 et plus tard, quand on a commencé à parler de changements plus profonds, cela m’a paru normal.

Débuts du Concile
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Comme beaucoup j’ai suivi avec attention le déroulement du Concile (Nous lisions avec avidité les chroniques qui arrivaient de Rome). Moi j’avais trente ans et quelques (j’ai le même âge que l’actuel Pape) et je dois dire qu’il y avait beaucoup d’optimisme. À cette époque on voyait les changements avec espérance et en toute simplicité. Ici même, en Espagne, il y avait un esprit d’ouverture. J’ai été à Londres au début des années 60 et il fallait voir ce que c’était : une explosion de couleur, de vitalité, d’envie de faire des choses. Ni à moi, ni à beaucoup de ceux de ma génération, cela ne nous paraissait mal. Nous l’avons vu comme plutôt normal.

Des Papes: Jean XXIII et Paul VI
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Je n’ai pas connu Jean XXIII. C’est à dire que je l’ai vu de loin, mais pas de la façon dont cela s’était passé avec Pie XII à qui j’avais pu parler. C’est certain qu’il émanait de lui, un je ne sais quoi de bonté et de sympathie, mais sans niaiseries.
Par contre oui, j’ai eu l’occasion de me trouver à une audience semi - privée avec Paul VI. Il venait de faire une petite révolution de palais en changeant la décoration du Vatican et l’on parlait de ses goûts « modernes ». Cela me semblait bien à moi car je n’ai pas trop aimé le collet monté et les décorations surchargées. Mais ce qui m’a le plus frappé c'était les exquises manières du Pape, son allure élégante, sa voix posée et son accent agréable. On voyait qu’il était timide car il ne savait où mettre les mains et il faisait beaucoup de geste. Mais il avait un charme, il me faisait penser un peu à Pie XII (d’autant qu’il a été l’un de ses plus proches collaborateurs). Il y avait en lui quelque chose de mystique et de souffrant. Je ne peux oublier ses yeux tristes et craintifs alors qu’il souriait de la bouche. La vérité est qu’il me toucha beaucoup et que c’est seulement après que je suis arrivé à comprendre tout la charge et la responsabilité qui pesaient sur les épaules de cet homme d’apparence fragile.

Les changements du Concile
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Comme le Concile a changé des choses et en a introduit de nouvelles, il nous est revenu à nous canonistes de travailler à l’adaptation de la vie de l’Église aux changements, ce n'était pas facile. Le travail qui est venu après le Concile a été infiniment plus ardu que celui qu’ont eu les Pères Conciliaires pour se mettre d’accord. C’est très facile de décréter un changement : ce qui est difficile c’est de l’accomplir dans la pratique. Mais là où j’ai noté spécialement le changement cela a été dans la liturgie car c’est l’aspect le plus visible de l’Église. Je dois confesser que, quoique tant de changements m’ont surpris (surtout dans la messe), mon esprit les a assumés sans problème. Ce que je n’ai vraiment pas compris c’est que cela paraissait pour beaucoup de mes frères dans le sacerdoce comme si tout ce qui était avant avait été mal et qu’il n’y avait de bien que dans ce qui était maintenant. Je me rappelais l’anecdote de Clovis et de Saint Rémi quand l’évêque dit au roi en le baptisant: « Brûle ce que tu as adoré et adore ce que tu as brûlé ». En outre ils ont commencé à multiplier les expérimentations et c’est ainsi que j’ai pu assister à des messes les plus bigarrées que l’on puisse imaginer. Pour être franc, je ne le voyais pas si mal que cela. Je me disais en moi-même que, pourvu qu’on conserve la foi, qu’importait de célébrer la messe dans une forme ou dans une autre. Finalement le peuple avait le droit de s’exprimer librement à l’Église comme il le faisait dans le monde. Je ne me suis jamais prêté à la créativité mais je ne blâmais pas d’autres prêtres qui le faisaient, des prêtres dont je n’avais aucun doute sur leur fidélité catholique car beaucoup avaient été mes compagnons de séminaires. Jusqu’à ce qu’ils aient commencé à se séculariser. Ça oui, cela m’a choqué et beaucoup. En une année sept de mes compagnons de promotion ont demandé à être réduit à l’état laïc. Cinq d’entre eux se sont mariés et deux sont devenus communistes.

Soutane, "clergyman", etc..
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Quant à la soutane, je l’ai portée jusqu’en 1972 et je la mettais à chaque fois que j’allais à Rome, mais j’ai adopté le « clergyman ». Une saison, il m’est venu d’aller en civil. Après un voyage au Brésil où pas même un évêque ne portait le costume ecclésiastique mais la « guayabera » (ndt chemisette) typique étant donné la chaleur qui régnait. J’ai été en civil deux ans jusqu’à ce que je comprenne que c’était comme s’il me manquait la peau. Je me suis remis en « clergyman », mais la soutane, elle, me paraissait une chose dépassée.

Paul VI, pape incompris et tragique
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J’ai revu Paul VI une année avant sa mort. Il n’était même plus l’ombre du Pape que j’avais vu la première fois. Ses yeux étaient creusés et entourés de profonds cernes. Ses traits étaient encore plus tirés et la pâleur et maigreur de son visage étaient impressionnantes. Il utilisait de nouveau la sedia gestatoria car il marchait à grande peine. À nous, qu’il reçut en groupe, il nous dit simplement : « Priez pour le Pape ! ». Mais il le fit d’une voix caverneuse, comme s’il venait d’outre-tombe. Il était déchirant. Alors j’ai compris tout son drame. Il avait voulu préserver la foi et il se trouvait dans un contestation générale y compris des épiscopats tout entiers. Tyriens et Troyens (ndt: expression en espagnol pour parler de groupes opposés sans possibilité de jamais se mettre d’accord, en allusion évid. à la guerre de Troie) l’accusaient jusque dans son propre entourage. Je crois que jamais il n’y a eu un Pape plus incompris et plus seul (?) que Paul VI. On pouvait toucher sa douleur et sa déception.

Jean Paul II
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Après est venu Jean-Paul II. Personnellement il m’allait bien. Je l’ai vu trois fois et il m’a donné l’impression d’un homme dont on croyait qu’il pouvait tout. Même après l’attentat on le voyait avec un courage à toute épreuve. Je dois admettre qu’il me faisait un peu sortir de mes gonds du fait de ce que je considérais être sa manie de mettre sa main partout. C’est comme s’il voulait tout réinventer et ainsi pouvoir tout contrôler. Je ne sais pas où il prenait le temps avec tous ses voyages. Je me rappelle un évêque qui avait demandé une audience privée avec lui à différentes occasions et qui se plaignait en disant : « À Rome, c’est plus facile de voir Jésus-Christ que son vicaire ». Ce qui ne me plaisait pas, par contre, c'est cet air d’hommes d’affaires que les responsables au sein de la curie ont acquis pendant son pontificat. Même au temps de Paul VI on voyait encore beaucoup de soutanes et il n’y avait pas tant « d’hommes à l’attaché case », tous vêtus avec des costumes de « clergyman » bien coupés comme s’il s’agissait de « businessmen » de Wall Street. Tout cela faisait très bureaucratique.

Benoît XVI et Summorum Pontificum
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Et nous arrivons à Benoît XVI, Pape que je n’ai vu qu’une fois et en passant à une audience publique, mais qui m’a paru un mélange de Pie XII et Paul VI.
Quand il a fait le Motu Proprio sur la messe de forme extraordinaire il m’a un peu surpris, non pas parce que je ne m’attendais pas à quelque chose de ce genre mais parce que c’est venu sans crier gare, en été. Comme c’étaient les vacances de la province (ndt dans le sens ecclésial), je me suis mis à lire le document et il m’est apparu magnifique. Il m’a, en outre, ouvert les yeux sur beaucoup de choses qui se trouvaient impliquées dans la liturgie. Et en plus je me suis mis à la recherche d'un missel ancien pour me souvenir du vieux temps. Quelque chose m’attirait dans cette récupération de cette messe. Je précise que la nouvelle messe issue du Concile ne me déplaisait pas si elle était bien dite (en Angleterre j’ai eu l’occasion d’assister à des messes selon le rite de Paul VI en latin impeccablement célébrées). Je n’ai jamais aimé l’étroitesse d’esprit de beaucoup de traditionalistes sur ce point (bien que j’ai toujours considéré que le traitement réservé à Mgr Lefebvre avait été injuste et canoniquement inadéquat).
C’est ainsi qu’à partir du 14 septembre 2007 j’ai commencé à alterner la célébration latine ancienne et la moderne. Je dois dire que comme l’affirme le Pape dans « Summorum Pontificum » cette alternance des deux formes aboutit à un enrichissement mutuel des deux formes en ce qui me concerne. Comme je célèbre en latin dans une chapelle latérale, il s'est tout de suite formé autour de moi un groupe de personnes, en grande majorité des jeunes, qui suivaient ma messe avec dévotion et constance. Ils n’ont pas tardé à me demander que la célébration se fasse publiquement mais je leur ai expliqué que cela ne dépendait pas de moi mais du curé de la paroisse et qu’ils le lui demandent. Je ne sais pas s’ils l’ont fait.

Incompréhension avec les jeunes "neo-conservateurs"
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Très vite, j’ai commencé à voir ce groupe en dehors de la messe car quand je sortais dans la rue après la célébration, nous nous réunissions pour commenter des choses.
Et là vient l’objet de ma lettre. Je me suis aperçu qu’il s’agissait de personnes jeunes qui avaient découvert la Tradition et qui agissaient avec le zèle du néophyte. Ils croyaient en savoir plus que moi dans tous les domaines (dans certains qui ne sont pas de mon domaine peut-être, mais pas dans le Droit, ni dans la Théologie, ni dans l’Histoire de l’Église). Parfois j’étais tenté de leur dire « praedicatoribus non praedicatur » (ndt on ne prêche pas aux prédicateurs), mais je me mordais la langue pour savoir ce qu’ils allaient y répondre comme chaque fois. Et comme chaque fois je pensais : « Mais ils se prennent pour qui ces gamins sans expérience ». Tu vas voir : ils se permettent de parler mal d’un Pape qu’ils n’ont pas connu comme Paul VI. Je leur ai demandé un jour s’ils avaient lu une de ses biographies, à quoi ils ont répondu sèchement que ce n’était pas nécessaire car était connu « le mal qu’il avait fait à l’Église ». Lui et Jean XXIII ! Je les ai interrogés sur le magistère de ces Papes et ils n’ont pas su me répondre sinon les quatre idioties qu’ils avaient appris comme pamphlets intégristes. Je me prenais la tête entre les mains et je pensais : Mais s’ils n’ont pas vécu cette époque ! S’ils étaient âgés comme moi de quatre-vingts ans je pourrais peut-être les comprendre, mais non de jeunes tout juste sortis de l’adolescence

Je crois que dans l’Église, il y a un danger et c’est celui de la prolifération du néo-conservatisme ou du néo-traditionalisme (comme on voudra l’appeler).
Ce n’est pas mal que les jeunes d’aujourd’hui, en apprenant de l’expérience de leurs aînés, embrassent la cause de l’orthodoxie et de la fidélité à la Tradition. Après des années de confusion, c’est ce qui frappe. L’Église sait être toujours fidèle à elle-même, et ce qui est de toujours, ce qui est divin, finit pas s’imposer. Mais ce qui est mal, oui, c’est cet orgueil que je note chez beaucoup de jeunes qui n’ont ni vécu pour pouvoir juger ni n’ont la perspective que donnent les années et qui permettent de voir les choses sereinement et d’une manière dépassionnée. L’Église de Pie XII fut grandiose mais elle avait ses défauts. Ceux qui louent tant Pacelli et insultent Montini devraient considérer que ce sont les évêques de Pie XI et ceux de Pie XII qui ont fait le Concile. Dans l’Église il y avait des choses à changer, bien sûr ! Du point de vue humain, du point de vue canonique, du point de vue de la présentation au monde qu’il faut évangéliser. Le Concile n’a pas été non plus un lit de rose et ce qui est venu après, on ne peut pas le considérer comme l’état idéal (?), loin de là. Mais cela m’irrite qu’on parle en ne connaissant pas les antécédents et l’Histoire. C’est de l’ignorance pure, et l’ignorance, on le sait bien, isole (ndt on dit aussi en France: « si jeunesse savait, si vieillesse pouvait »!).

La leçon de Benoît XVI
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Le Pape actuel nous donne une leçon magistrale de sagesse. Il fut des progressistes (ndt l’auteur utilise le mot « progre » , mot espagnol du langage contemporain venant du mot français progrès, à opposer à notre mot tradi) durant le Concile et depuis, comme il avait le sens de l’Église, il a su rectifier. Ce qui est bon, parce que cela lui donne une équanimité pour affronter les situations les plus délicates et pour comprendre les drames personnels de beaucoup. Nous devrions tous apprendre de Benoît XVI, aussi délicat dans les formes qu’il est ferme dans le fond.

Il faut dire, de plus, que les personnes du groupe qui étaient assidus à ma messe ont disparu quand elles ont commencé à m’entendre dire des choses qui n’étaient pas de leur goût. Ils ont trouvé, d’après ce que quelqu’un m’a raconté, un prêtre jeune comme eux et du même bord. Pauvres petits ! J’espère que se rendront compte qu’il n’y a que l’humilité qui nous permet de voir les choses claires et dans leur juste perspective.

Je voulais seulement que tu connaisses cette expérience qui m’est toute personnelle au cas où cela pourrait servir à tes lecteurs. La Tradition, oui, mais avec Pierre et jamais sans lui, et Pierre c’est autant Saint Pie V, que Léon XIII, que Pie XII, que Paul VI, et que Benoît XVI.

Une fraternelle accolade dans le Christ et Marie

Note de Carlota

(1) Aurelius Augustinus est le pseudonyme de l’un des contributeurs du blog www.germinansgerminabit.org – rubrique Semper idem (toujours pareil ).

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