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Sarkozy et le programme politique des catholiques

L'espoir de l'Abbé de Taouarn: que les deux ailes du catholicisme se réconcilient autour d'une doctrine sociale "anti-libérale" qui est celle défendue par Benoît XVI dans Caritas in Veritate... et dont le principal adversaire, en France, est Nicolas Sarkozy (9/10/2010)

Le président peut-il avoir été sensible à la vision du Saint-Père?

Lu ici: http://ab2t.blogspot.com/

vendredi 8 octobre 2010
Sarkozy et le programme politique des catholiques
par l'abbé Guillaume de Tanoüarn
(Article publié dans Monde et Vie, à la veille de la visite de Nicolas Sarkozy au Vatican)
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La Doctrine sociale de l’Eglise a longtemps été négligée dans l’Eglise de l’Après concile. Sous Benoît XVI, elle revient en force, avec les mêmes principes que ceux de Léon XIII, mais des contenus sensiblement différents, qui tendent à réunir la droite et la gauche chrétienne contre un néo-libéralisme incarné en France, volens nolens, par Nicolas Sarkozy.

Les Etats généraux du christianisme, qui ont eu lieu à Lille fin septembre à l’instigation de Jean-Pierre Denis, le talentueux directeur de La Vie, ont vu un embryon de réconciliation entre les catholiques. Gageons que l’évolution des problématiques politiques n’est pas pour rien dans cette ouverture qui permit à l’abbé Vincent Ribeton, supérieur en France de la Fraternité Saint Pierre, de prendre la parole au cours de cette manifestation organisée par ce que l’on a appelé autrefois la gauche chrétienne.

De la même façon que l’on peut se demander s’il existe encore une gauche, quand on voit ce grand cadavre idéologique à la renverse, on doit s’interroger sur le devenir de la «gauche chrétienne». Il semble que les habits neufs de cette gauche chrétienne, son message d’aujourd’hui soit essentiellement à chercher autour de l’antilibéralisme – et de ce qu’en France on appelle pour faire vite l’antisarkozisme. Mais l’antilibéralisme, c’est aussi un thème très ancien de ce que l’on appellera «la droite chrétienne» la plus intransigeante. Il me semble que sous cette bannière, il n’est pas impossible que les frères ennemis du catholicisme français finissent par se rapprocher, en réalisant qu’ils ont finalement gardé beaucoup de choses en commun.

Comment pourrait-on caractériser un programme commun des catholiques français, en quelques points ?A droite et à gauche, les catholiques français ont conscience de défendre une culture de vie, fondée sur l’amour, sur la famille, sur l’accueil et le respect de la vie depuis sa conception.

A droite et à gauche, les catholiques français ont conscience de défendre ce que Pie XI a appelé le principe de subsidiarité : l’idée que contre le gigantisme financier il faut défendre l’initiative privée et les entreprises, que contre les délocalisations, il faut défendre nos industries, que contre le magma bruxellois que l’on appelle Union européenne, il faut défendre la responsabilité et la culture des nations, ces «grandes institutrices des peuples» dont l’identité est en péril.

A droite et à gauche, les catholiques français prennent une conscience toujours plus aiguë du devoir où nous sommes tous de respecter la nature, don de Dieu, en mettant des limites à la consommation effrénée, qui détourne les hommes des vraies valeurs – celles de l’esprit.

A droite et à gauche, les catholiques français prennent conscience des dangers d’une mondialisation sauvage, organisée par une petite «élite» au nom du «laisser faire, laisser passer», c’est-à-dire au nom d’une liberté devenue folle.

A droite et à gauche, les catholiques français prennent conscience du fait que la catholicité de leur Eglise est la seule réponse chrétienne adéquate à ce qu’Alain Minc appela «la mondialisation heureuse» ou « l’ivresse démocratique».

Il faut reconnaître que le pape Benoît XVI a fait beaucoup, en particulier dans son encyclique Caritas in veritate pour acclimater des thèmes nouveaux dans la réflexion des chrétiens en politique. Le moment est venu sans doute, en particulier à gauche, de reconnaître que la doctrine sociale est bien aujourd’hui ce qu’elle a été a toutes les époques : la synthèse antilibérale dont nous avons besoin pour ne pas perdre nos âmes. Parmi d’autres petits signes encourageant à une union alternative de la Pensée chrétienne sociale, la publication aux éditions de L ‘Homme nouveau du livre de Joseph Pearce, Small is toujours beautiful (sic), semble indiquer que l’union des catholiques ne se fera pas par le centre (comme le voudrait Sarkozy en bon politique électoraliste) mais par les deux ailes réconciliées dans un même refus des abus de la liberté sans règle.
N’y aurait-il pas dans cette réflexion sur la nécessité croissante d’un antilibéralisme l’esquisse d’une conversation intéressante entre le principal promoteur de cette nouvelle vision, Benoît XVI, et son principal adversaire en France, Nicolas Sarkozy ?

Sarkozy et le Pape: la rencontre en images Synode: Annie Laurent