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Art contemporain

Le doigt de Cattelan (après les photos porno de Larry Clarke, et les mangas de Murakami). (16/10/2010)

Récemment, en France, nous avons eu droit coup sur coup à deux polémiques mettant en cause de prétendues oeuvres d'art: les mangas du "plasticien" Takashi Murakami exposés dans la Galerie des Glaces de Versailles, et plus récemment, l'exposition de photos pédo-pornographiques de Larry Clarke au Musée d'art moderne à Paris. Dans les deux cas, les provocateurs peuvent dire "Mission accomplie": ils ont fait parler d'eux, et une foule de bobos en pâmoison sont venus déambuler devant leurs "créations". Ils n'en demandaient pas plus.

Les italiens ne sont pas en reste.

Maurizio Cattelan , lui aussi affublé du néologisme douteux de "plasticien", est un italien qui vit aux Etats-Unis; il faisait partie des "artistes" invités par Mgr Ravasi à rencontrer le Pape il y a un an (sa venue était annoncée, je ne peux pas affirmer qu'il était présent). Il "expose" en ce moment sur la Place de la Bourse à Milan une statue de marbre de 11 mètres de haut, un "doigt d'honneur"... provocateur et obscène (autres photos ici ). En principe, l'exposition devait se terminer début octobre, mais il semble qu'il y ait prolongation, devant le succès populaire inespéré, relayé par la presse, en particulier bien sûr le quotidien Repubblica, clone transalpin de notre Libé.

Voici à ce sujet un article issu du blog du journaliste italien Rodolfo Casadei (de l'hebdomadaire catholique "Tempi") que je découvre à l'instant grâce à l'excellent site www.rassegnastampa-totustuus.it:

Pourquoi Cattelan gagne (et avec lui le culte de la laideur)
5 octobre 2010
Rodolfo Casadei
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Il me semble déjà l'entendre, l'amie, habituée des galeries d'art, celle qui ne manque jamais une «installation» et va en pèlerinage au Guggenheim de Bilbao au moins une fois par an: "Tu vois que j'avais raison de dire que ta vision est rétrograde? le doigt de Cattelan sur la Place de la Bourse de Milan restera là jusqu'à la mi-Octobre, et peut-être pour toujours. Un succès incroyable".
Donc je devrais me plier à la volonté (présumée) de la majorité: les deux tiers des lecteurs de Repubblica se sont exprimés en faveur du maintien de l'œuvre du "maître" de Padoue en face de la Bourse de Milan jusqu'à la fin des temps. Désolé, mais pour moi c'est juste la confirmation que j'ai raison: le plébiscite démocratique en faveur de Cattelan est la confirmation de l'époque malade où nous vivons; le pseudo-artiste n'est pas un créateur, mais une expression de la culture post-moderne, relativiste, et auto-destructrice qui domine aujourd'hui.

Les objectifs poursuivis par 99% de l'art contemporain sont deux: le manque d'harmonie et la provocation / profanation. Il y a une quête obsessionnelle de tout ce qui est désordre, anomalie, discontinuité, asymétrie, irrégularité. En un mot: l'art contemporain est presque toujours une forme de culte de la laideur. La laideur est la marque stylistique des Cattelan et consorts. L'autre élément inévitable est la provocation et / ou la profanation, dont le padovien est le souverain pontife: du medium exposé à la ville à l'inscription Inri sur un cheval crucifié, des enfants pendus au Pape frappé par une météorité et à Hitler à genoux en prière (cf. http://www.google.fr/images?... ), l'accent est toujours le même: rien ne mérite le respect, tout doit être profané parce que rien n'a réellement de valeur. La profanation ne se limite pas aux symboles chrétiens, mais à tout ce qui a de la valeur pour l'humanité: l'enfance, l'art classique, etc. Pensons au fameux doigt: la main de marbre à qui elle appartient rappelle les classiques grecs ou Michel-Ange, que l '«artiste» n'évoque que pour réduire à un simple geste grossier. L'harmonie est rétablie avec une citation dans le seul but de la détruire.
Et là, on arrive à une autre caractéristique de la majorité de l'art contemporain: la médiocrité créative des artistes, qui, pour réaliser leurs "installations" réalisent des oeuvres que même un manoeuvre saurait exécuter, ou utilisent des objets créés par d'autres, ou encore exhibent une habileté manuelle puérile. Les "bamboccini" de Cattelan évoquent les statues de cire des musées, et pas des meilleures. Parce que le plus important, c'est l'idée, le concept qu'ils veulent exprimer, qui au fond est toujours le même: vive le nihilisme, il faut douter de tout (*), et rien ne mérite hommage ou révérence.

L'art contemporain est une expression de la culture contemporaine anti-théiste: la négation de l'harmonie et la dérision de tout ce que l'humanité vénère ou a vénéré sont fonctionnelles au refus de toute hiérarchie des valeurs, de tout critère éternel du bien et du mal. Mais tandis que la modernité niait Dieu dans l'illusion de mettre l'homme à sa place , ces artistes post-modernes expriment parfaitement le résultat nihiliste de l'abolition du divin, qui passe inévitablement aussi par l'homme. Et la foule applaudit, et Repubblica y pousse pour la simple raison que le nihilisme est devenu culture de masse.

L'art mérite notre respect et notre admiration quand il nous met en communication avec le beau, qui est splendeur de la vérité et fenêtre sur l'éternité. Mais quand la disharmonie et la profanation envahissent nos places au nom de l'art, nous aurions le droit de les déboulonner et de les renverser à terre. Si nous ne le faisons pas, c'est parce que nous sommes tous devenus des petits bourgeois paresseux.

Note

(*) L'exposition inaugurale du Musée Pompidou de Metz, qui a été reconduite, devant son succès, s'intitule "Chefs-d'oeuvre?". Le point d'interrogation est important.
Je renonce à vous montrer les photos que j'y ai prises. Tous les gens à qui j'en ai parlé ont trouvé admirable TOUT.
Je me suis sentie seule...

Affres Attentat à Bagdad (II)