Benoît XVI nous prévient contre l'activisme
Une réflexion de Carlota, autour de l'homélie de canonisation de six nouveaux saints (17/10/2010)
-> Cf. Benoît XVI crée six nouveaux saints
Carlota:
Un article de Religión en Libertad de ce jour signale l'homélie prononcée par le Pape Benoît XVI à l’occasion de la canonisation de six nouveaux saints, dont la première sainte d’origine basque espagnole.
Le titre choisi par le journaliste en est : Marthe et Marie, « Un coup de Benoît XVI contre l’activisme, dans la canonisation de la première sainte de Guipuzcoa » (de la province de Guipuzcoa - Pays Basque espagnol - capitale Saint Sébastien).
Et l’on sait effectivement que dans cette région, un activisme aux fortes influences nationalistes et marxistes,déployé pendant plus de trente ans par certains clercs, a vidé les églises.
Le titre semble en dire beaucoup plus que l’article (Extrait ci-dessous – Original ici ) et loin de moi l’intention de me transformer en journaliste de la große presse pour interpréter les paroles du Saint Père.
Néanmoins cet article m’a amenée à revenir sur un phénomène qui, si l’on en croit différents sites de paroisses catholiques françaises, reçoit beaucoup de publicité (en tout cas plus que les cercles de prière pour la vie naissante), rassemble de nombreux catholiques, et dont je parlerai plus bas.
« Un coup de Benoît XVI contre l’activisme, avec la canonisation de la première sainte de Guipuzcoa »
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Il y six saints de plus dans l’Église, et parmi eux, deux de ceux qui portent habituellement l’adjectif de « premier » : la première femme basque espagnole qui est arrivée aux autels pour être vénérée par l’Église universelle, la Mère Candide Marie de Jésus (1845-1912 – Ndt voir sa courte biographie en français ici) fondatrice des filles de Jésus, et le premier saint natif de l’Australie, qui reçoit le même honneur, la Sœur Marie de la Croix McKillop (1842-1909), qui en vint à être excommuniée par son évêque pour « insubordination », bien que la peine fut rapidement levée pour non-conformité avec le Droit Canon.
En outre Benoît XVI a proclamé saints, devant des dizaines de milliers de personnes de nombreux pays (avec une présence en nombre d’Espagnols, avec à leur tête l’évêque de Saint Sébastien, José Ignacio Munilla) le Canadien André Bessette (1845-1937), le Polonais Stanislaw Soltys (1433-1489) et les Italiennes Giulia Salzano (1846-1929) et Camilla da Varano (1458-1524).
Durant l’homélie lue pendant la célébration, le Pape a mis en avant surtout l’importance de la prière. En évoquant la liturgie du jour, il en a signalé l'enseignement fondamental : « La nécessité de prier toujours, sans se fatiguer de le faire ».
Et il a lancé une critique claire à l’activisme qui, comme un écho d’une vieille discussion entre Marthe et Marie, se passe de la relation avec Dieu pour n’avoir confiance que dans les moyens humains. « Parfois nous nous fatiguons de prier et nous avons l’impression que la prière est inutile pour la vie, qu’elle est peu efficace. Et alors nous ressentons la tentation de l’activité (activisme), de l’emploi de tous les moyens humains pour atteindre nos objectifs et nous n’avons pas recours à Dieu. Jésus cependant montre qu’il faut toujours prier ».
Mais pas n’importe comment : « La prière doit être l’expression de la foi. Sinon ce n’est pas une vraie prière. Si quelqu’un ne croit pas dans la bonté de Dieu il ne peut pas prier d’une façon vraiment adéquate. Par conséquent, la foi est essentielle comme base de l’attitude priante », et il a cité comme exemple les six nouveaux saints.
La vie "liée à l’Eucharistie" de Saint Stanislaw Kazimerczyk, la vie intérieure "au milieu de la souffrance et de la pauvreté" de Saint André Bessette, l’insistance dans la "formation spirituelle" de Saint Marie Mc Killop, l’importance pédagogique de la "ferveur spirituelle" que transmettait Saint Giulia Salzano et l’option pour "la vie de la pénitence" de Sainte Battista Camilla Varano à une époque de relâchement des moeurs, ont été les vertus commentées par le Pape pour situer les six religieux, - presque tous du monde de l’enseignement et presque tous appartenant au grand siècle de l’anticléricalisme qu’a été le XIX ème siècle, - comme modèles d’oraison constante qu’il a recommandée à tous et qu’il a qualifiée de "fête de la sainteté" […]
Carlota (suite)
Ce « coup de Benoît XVI contre l’activisme » me confirme dans le malaise que j’éprouve à lire sur plusieurs sites de paroisses catholiques françaises des appels à la participation à des cercles de silence (cf par exemple ici à Lyon).
Il semblerait que ces cercles initiés par des frères franciscains de Toulouse en 2007, seraient actuellement une centaine en France, composés de membres de tous horizons (chrétiens, athées, militants associatifs, etc.). Tous réunis pour dénoncer la situation des sans-papiers.
Exemple d’un tract:
Echantillon de tract signé notamment de la Pastorale des Migrants, du Secours Catholique, de Paroisses catholiques X ou Y, de la Mission Ouvrière, de l’ACAT (action des chrétiens contre la torture), du CCFD-Terre Solidaire, etc.
Et là, j’ai vraiment du mal à y voir un lien avec la « prière priante et la confiance en Jésus ». On peut penser que les catholiques qui s’y associent prient en silence, mais quelle prière récitent-ils ? Je n’aime pas cette confusion des genres. Un article de Renaissance Catholique donne les références du catéchisme et de documents signés de différents papes pour nous aider à ne pas oublier ce qu’a encore rappelé Benoît XVI :
« Et alors nous ressentons la tentation de l’activité, de l’emploi de tous les moyens humains pour atteindre nos objectifs et nous n’avons pas recours à Dieu. Jésus cependant montre qu’il faut toujours prier ».
Lorsque notre bon sens de simple croyant laisse à désirer et qu’il nous faut tenter de résister aux sirènes conjoncturelles y compris celles de certains clercs, il semble en effet indispensable de revenir à la source de l’enseignement de l’Église catholique.