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Une vision non normative de la famille?

L'Eglise de France lance un blog sur la famille (8/11/2010)
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Au beau milieu de la visite du Saint-Père en Espagne, la nouvelle parue sur le site de La Croix, via une dépêche de l'AFP, sonnait comme une provocation.

http://www.la-croix.com:80/afp....

L'Eglise catholique lance son blog sur la famille pour cerner et comprendre les attentes et mieux expliquer son message et sa position, a dit samedi Monique Baujard, directrice du Service Famille et Société de la Conférence des évêques de France.
Ce blog sera alimenté par un billet hebdomadaire écrit par une grande variété d'auteurs : sociologues, psychanalystes, juristes, théologiens, personnalités politiques (!!!)
Le but est de rompre avec "l'idée selon laquelle l'Eglise a une vision normative de la famille et que si on n'est pas conforme à ce modèle, on est exclu de l'Eglise", a expliqué Mgr Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen et président du Conseil Famille et Société, dont dépend le Service Famille et Société.
Ce blog s'adresse à tous ceux qui pensent ne pas avoir ou ne plus avoir leur place dans l'Eglise, parce qu'ils sont divorcés, qu'ils vivent maritalement ou qu'ils sont homosexuels, a dit Mme Baujard.

Les initiateurs du blog espèrent collecter beaucoup de réactions qui serviront notamment à nourrir les réflexions de l'Eglise tout au long de l'année largement consacrée à ce thème.
(..)
L'idée de départ de ce programme est que la famille a beaucoup évolué (familles recomposées, monoparentales, divorces) mais qu'elle reste "l'élément essentiel de la formation de l'individu" et que "l'Eglise doit se demander si elle prend sa part du service des familles", a souligné Mgr Descubes.
La création du blog a été annoncée à l'occasion de l'assemblée plénière des évêques qui se tient à Lourdes jusqu'au 9 novembre.

On sait par qui sont "confisqués" de tels débats, et ceux qui en sont d'emblée exclus!
Je prends le risque qu'on me traite de pharisien - une fois de plus (je fais observer, toutefois, que je n'ai pas dit que j'étais au-dedans).
Certes, chacun de nous est un enfant de Dieu, et pour cela, l'Eglise a le devoir de tendre la main à tous. Mais à ceux, cités par l'article, qui se sont mis sciemment à l'écart de la communauté, son devoir n'est-il pas aussi de rappeler le chemin pour y revenir?
Jésus n'a-t-il pas dit à la femme adultère: « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus » (St Jean, 8, 1-11)?

Je regrette le vocabulaire employé par l'évêque de Rouen, il n'est pas innocent, et je le souligne: Le but est de rompre avec "l'idée selon laquelle l'Eglise a une vision normative de la famille et que si on n'est pas conforme à ce modèle, on est exclu de l'Eglise"
Et plus loin: L'idée de départ de ce programme est que la famille a beaucoup évolué (familles recomposées, monoparentales, divorces) mais qu'elle reste "l'élément essentiel de la formation de l'individu" et que "l'Eglise doit se demander si elle prend sa part du service des familles".

Eh bien non! La liste de Mgr Descubes n'est pas la conception de la famille selon l'Eglise! Et il n'est pas correct de laisser entendre que l'Eglise n'a pas une vision normative de la famille. En écrivant cela, l'évêque est en opposition avec le magistère de Benoît XVI.
De tels propos, au mieux, ambigus, sont propres à semer le trouble chez les catholiques.

Relisons en effet ce que disait le Saint-Père pas plus tard qu'hier, lors de la cérémonie de consécration de la Sagrada Familia:

Les conditions de vie ont profondément changés et avec elles on a progressé énormément dans les domaines techniques, sociaux et culturels. Nous ne pouvons pas nous contenter de ces progrès. Ils doivent toujours être accompagnés des progrès moraux, comme l’attention, la protection et l’aide à la famille, puisque l’amour généreux et indissoluble d’un homme et d’une femme est le cadre efficace et le fondement de la vie humaine dans sa gestation, dans sa naissance et dans sa croissance jusqu’à son terme naturel. C’est seulement là où existent l’amour et la fidélité, que naît et perdure la vraie liberté.

Il m'est revenu à l'esprit ce que disait le cardinal Ratzinger en 1985 à Vittorio Messori ("Entretien sur la foi", Fayard, 1985, pages 99-100):

« La mentalité désormais dominante attaque dans ses fondements mêmes la morale de l'Église qui, si elle entend rester fidèle à elle-méme, risque alors d'apparaître comme un corps étranger, anachronique et génant.
C'est pourquoi, s'ils se veulent encore "crédibles", les experts occidentaux en théologie morale se trouvent placés devant une difficile alternative : il semble qu'ils doivent choisir entre le désaccord avec la société et le désaccord avec le Magistère. Selon le genre de questions, plus ou moins nombreux sont ceux qui choisissent ce second type de désaccord et partent à la recherche de théories et de systèmes qui permettent des compromis entre le catholicisme et les tendances en vogue. Mais cette divergence croissante entre le Magistère et les "nouvelles" théologies morales entraîne des conséquences incalculables ; d'autant plus que l'Église, par le biais de ses écoles et de ses hôpitaux, assume encore (surtout en Amérique) des rôles sociaux importants.
Voici donc la lourde alternative : ou bien l'Église trouve une entente, un compromis avec les valeurs acceptées par la société qu'elle veut continuerà servir, ou bien elle décide de rester fidèle à ses propres valeurs (qui, à son avis, sont celles qui protègent l'homme dans ses exigences profondes), et alors elle se trouve mise à l'écart de la société elle-même.
(..) aujourd'hui, le domaine de la théologie morale est devenu le principal champ des tensions entre le Magistère et les théologiens, d'autant plus qu'ici les conséquences se font sentir de la façon la plus immédiate. J'aimerais citer quelques-unes de ces tendances : les relations pré-matrimoniales sont souvent justifiées, du moins sous certaines conditions ; la masturbation est présentée comme un phénomène normal de la croissance de l'adolescent ; l'admission des divorcés remariés est continuellement reproposée (..). Quant au problème même de l'homosexualité, on assiste en ce moment à de nettes tentatives de justification : il n'a pas manqué d'évêques qui - par manque d'information ou par sentiment de culpabilité des catholiques envers une "minorité opprimée" - ont même prêté des églises à des gays pour accueillir leurs réunions.... »

Pour finir, la caractère provocateur de la nouvelle transmis par la Croix le jour où le Pape entamait sa visite en Espagne n'a pas échappé à tout le monde!
Voici ce qu'écrivait Nord-Eclair hier:

L'Eglise catholique française a annoncé à Lourdes qu'elle s'intéressait à la famille, ou plutôt aux familles - reconstituées, monoparentales, mariées ou pacsées - juste au moment où le pape Benoît XVI définisait à Barcelone la famille comme l'union «indissoluble d'un homme et d'une femme».

Cette réflexion de l'Eglise catholique française doit « nourrir le débat sur la société », explique en substance Mgr Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen et président du Conseil Famille et Société lors de l'assemblée plénière d'automne des évêques de France à Lourdes.

Pour alimenter le débat, l'idée n'est pas de discuter entre catholiques convaincus mais bien d'inviter des spécialistes de tous bords. L'Eglise va donc organiser plusieurs colloques : « La mission du couple » (Bordeaux 11 et 12 décembre) ; « Le rôle social de la famille » (Lille 26 mars 2011) ; « La mission éducative de la famille » (Strasbourg 14 et 15 mars 2011). Le résultat de ces réunions et la synthèse des interventions collectées sur le blog qui vient d'être activé serviront de base au colloque prévu à Paris les 1er et 2 octobre 2011 sur le thème « Familles 2011, une force d'humanisation, un art de vivre ».

On remarquera que tout cela va donner lieu à des parlotes entre "spécialistess" (??) , dont le grand mérite est qu'elles n'auront pas lieu entre "catholiques convaincus"!
Les conclusions, elles, seront ensuite utilisées pour faire pression sur l'Eglise!

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