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Le commandant en second de la garde suisse

Un entretien vraiment craquant, publié sur un site brésilien, traduit par Carlota (13/11/2010)

Carlota

« Nous sommes un peu missionnaires. C’est important », déclare le nouveau commandant en second de la Garde Suisse.
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Article publié sur le site Gaudium press (une agence d’informations d’initiative brésilienne née de l’écoute de Benoît XVI lors de sa visite au Brésil. Elle est animée par des fidèles laïcs de vie consacrée, des professionnels et des volontaires – Elle émet en portugais mais a aussi une version en langue espagnole).

Voilà donc la belle histoire d'un facteur suisse devenu le numéro II de la garde suisse pontificale. Un très bel entretien, le jour de la Saint Martin, cet officier de l'armée romaine dont la probité l'empêcha, dit la légende, de donner son manteau au mendiant d'Amiens, parce que l'autre partie appartenait à l'État. Il me plaît de penser que l'évêque de Tours évangélisateur de la Gaule, est cité dans cet article paru sur le site catholique brésilien Gaudium Press!


« Je dois non seulement demander l’exécution des règles de service, mais aussi donner quelque chose qui les aide à renforcer la foi elle-même. Je vois cela comme l’un de mes objectifs ».
C’est ce que révèle le nouveau commandant en second de la Garde Suisse Vaticane, le Lieutenant-Colonel Christoph Graf.

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L’officier a répondu aux questions de la correspondante de Gaudium Press à Rome, Anna Artymiak, durant la solennité de la Saint Martin de Tours, célébrée par l’Église le 11 novembre. Durant l’entrevue le Lieutenant-Colonel parle de sa décision d’entrer dans la Garde Suisse, de sa foi, de l’importance de travailler à côté du Pape, et des défis qui se présentent désormais à lui dans la Garde Pontificale.

Gaudium Press – Comment avez-vous décidé d’entrer dans le Corps de la Garde Suisse Pontificale?

Je travaille à la Poste Suisse près de chez moi et j’avais déjà 25 ans. Un jour je me suis dis : « Qu’est-ce que cette vie-là : aller tous les jours au travail et rentrer chez soi à la nuit durant les prochains 40 ans ? Je ne peux pas continuer comme cela ». Je voulais sortir de la routine. À Lucerne où j’avais travaillé auparavant, j’avais visité une exposition sur la Garde Suisse Pontificale. J’ai pris un prospectus d’information sur le Corps, je l’ai lu attentivement et ensuite j’ai pensé que cela pourrait me correspondre, car pour moi la foi a toujours été importante. La région où je travaillais était une région à prédominance protestante : mon frère et moi étions les seuls catholiques du bureau de poste et cela était perceptible même si ce n’était pas d’une manière forte. J’ai donc décidé d’adresser une demande au commandement des Gardes Suisses. Je pensais que se serait le choix d’une vie très engagée et sincèrement je ne croyais pas que serais appelé. Il a fallu que j’attende un an avant de pouvoir venir à Rome. À cette époque il y avait beaucoup de demandes car beaucoup voulaient être de la Garde Suisse. Finalement le 2 mars 1987 je suis arrivé à Rome.

GP – Comment se passèrent les premiers jours?

Tout était nouveau. J’aimais les nouvelles choses et j’étais plein d’enthousiasme. Il est vrai que c’était la première fois que j’allais à l’extérieur. Je n’étais jamais sort de notre belle Suisse et c’était aussi ma première expérience de voyage par avion. Quand je suis arrivé à Rome, les premiers entraînements ont commencé : ce fut une vraie vie militaire. Pour moi ce n’était pas une nouveauté puisque j’avais déjà fait mon service militaire dans mon pays : c’est de fait un pré-requis pour pouvoir entrer dans la Garde Suisse. Le matin, nous faisions les entraînements de 08h à midi: d’abord avec la hallebarde et ensuite sans, et l’après midi nous parcourions le Palais Apostolique pour connaître les bureaux et les différentes personnes. Le soir nous rentrions la tête pleine de noms étrangers et bizarres. J’ai pensé : « Mama mia , cela va être difficile d’arriver à comprendre et se rappeler de tout ! ». Les débuts ont été durs mais je dois dire que je les ai affrontés avec un grand enthousiasme. Et c’est ainsi que nous avons bien appris notre travail.

GP – Et l’enthousiasme est toujours là depuis 23 ans?

Au début on a une période de deux ans et puis on évalue la situation. Tout m’a toujours plu, tout allait bien. Je dois dire que j’ai trouvé tout de suite un grand équilibre entre le service, les loisirs et aussi, une chose importante, le temps de se consacrer à la foi. Ici on peut aller à la messe tous jours, il y a des messes toutes les heures. En Suisse aujourd’hui on doit chercher une messe, aussi les dimanches. L’ambiance du Vatican m’a beaucoup convenu. On dit qu’au Vatican il est possible de perdre la foi ! On le dit ! Mais je crois que nous devons être toujours réalistes. L’Église est faite d’hommes et les hommes sont faibles et pécheurs. Cela m’a fait comprendre que le Vatican n’est pas comme on le pense en Suisse, un lieu similaire au Paradis, où seuls les Saints décident. Le Vatican est un état composé d’hommes. Comment sont-ils ? Ce n’est pas à moi de le dire, mais je peux affirmer qu’ici aussi il y a des saints.

GP – Que signifie être un Garde Suisse, être ainsi près du Pape, le protéger?

Je crois que pour nous les Suisses c’est un motif de fierté. C’est une tradition d’être Garde Suisse. Cela fait plus de 500 ans que nous sommes ici, choisis par Jules II. Je crois que c’est rare pour un Suisse, qui a fait un travail normal, de pouvoir se reconvertir en garde du Pape et être si près du Successeur de Pierre. Je pense que rien que pour cela une personne doit en avoir beaucoup de fierté. Je l’ai encore et ne l’ai jamais perdue. Quand nous rencontrons le Pape c’est toujours une émotion, quand il vient, quand il est près de nous.

GP - Les Gardes Suisses sont privilégiés par le fait qu’ils ont l’occasion de connaître la personne du Pape de près. Comment est Benoît XVI?

Il n’est pas comme l’écrivent presque tous les journaux. C’est un homme très humble qui a mis toute sa vie à la disposition de l’Église, un vrai serviteur. Lui il veut être un serviteur, il est lui « le serviteur ». Comme il l’avait dit quand il a été élu : « simple et humble travailleur de la vigne du Seigneur ». C’est ce qu’il voulait lui et il ne voulait pas être un Pape. Lui, il se voit comme un serviteur de tous.

GP – Vous êtes maintenant promu à de nouvelles fonctions. Quels sont les tâches du commandant en second du Corps de la Garde Suisse Pontificale ?

La première c’est d’être le remplaçant du Commandant. Quand il n’est pas là, c’est lui qui prend les décisions. Une tâche précise du commandant en second est d’accompagner le Saint Père durant tous ses voyages. C’est pour moi un honneur et en même temps une grande responsabilité ! Après viendront les tâches décisionnelles.

GP – En plus d’être Garde Suisse, vous êtes aussi père de deux enfants. Est-il facile de concilier le service avec la vie familiale?

Un inconvénient existe existe: malheureusement ne pas être suffisamment avec la famille et la famille pour moi c’est important. Quand je suis à la maison, j’essaie de prendre de la distance avec le travail, il y a une autre vie. Quand je rentre mes enfants courent se jeter dans mes bras et comme c’est bon d’être à la maison, et plus encore dans son propre chez soi. Je crois, cependant, que de la part non seulement de la part de ma femme, mais aussi de mes enfants, un peu de sacrifice est nécessaire. Je ne dis pas que toutes les femmes pensent comme les femmes des Gardes. Je parle en général. Parce que c’est un sacrifice. Nous sommes fréquemment de service le samedi et aussi le dimanche. À Pâques nous travaillons, à Noël aussi. Il y a peu de temps pour vivre un peu les fêtes en famille. Si nous sommes là c’est certainement parce qu’on travaille. C’est pour cela que je vois que c’est un sacrifice aussi pour la famille. Mais d’autre part, quand on s’aime bien et qu’il existe accord et sont obéissants, si on fait un travail avec devoir et passion, c’est possible de concilier les deux choses, famille et travail.

GP – Quels sont les plus grands souvenirs de vos 23 ans de service?

Une chose que je n’oublierai jamais c’est la mort de Jean-Paul II. Elles furent si nombreuses les années avec lui, presque 18 ans ! On peut dire que cela a été comme un Père qui s’en va. À la fin de sa vie il a beaucoup souffert. Quand nous le voyions, quand nous étions près de lui de service, nous pensions : « Comme cet homme souffre ! ». Puis l’élection de Benoît XVI fut une chose exceptionnelle, comme en plus tout le conclave: c’est beau d’avoir pu assister au moins une fois à cet évènement. Naturellement aussi l’année 2000, le grand Jubilée. Vivre le Jubilée. Il y a eu tant d’autres évènements: la canonisation du Padre Pio, celle d’Escrivá, le fondateur de l’Opus Dei. Des milliers, des centaines de milliers de personnes à Rome. Une chose jamais vue auparavant. Voilà des choses qui m’ont beaucoup impressionné. Bien qu’au fond je n’ai pas pu en profiter à fond car je travaillais. Mais je pense que j’ai toujours participé à des évènements exceptionnels! Et aussi après notre jubilé, les 500 ans de la Garde Suisse Pontificale. Ce fut un beau Jubilée. Le témoignage que la Garde fait partie de l’histoire de l’Église.

GP - Qu’espère le nouveau commandant en second en prenant ses fonctions?

Ce que j’espère? J’espère rester toujours la même personne. Je ne considère pas seulement important le service. Je pense que nous avons aussi une mission. Ces jeunes qui viennent de Suisse, du point de vue de la foi, ne sont pas très assidus et zélés et c’est pour cela que je crois que peut-être notre devoir est de les aider à découvrir, d’une part l’organisation de l’Église, et de l’autre, approfondir leur propre foi. C’est une belle chose. Si quelqu’un a confiance dans le Seigneur, il peut faire tant de choses…Également la confiance en la Divine Providence. Je suis sûr que si quelqu’un vit sa foi, il arrive à faire beaucoup mieux son service comme Garde. Si parès quelqu’un quand il rentre chez lui, continue à vivre et vie la foi comme il se doit, va au moins à la messe le dimanche, je crois que notre travail n’est pas seulement un travail, il a une fin en elle-même. Nous sommes un peu des missionnaires. C’est important. Je ne dois pas seulement demander l’application des règles de service mais donner quelque chose qui nous aide à renforcer la foi elle-même. Je vois cela comme l’un de mes objectifs. Certes on attend de moi diverses tâches. Mais je crois important de créer une bonne ambiance: je serais heureux si nous pouvions dire que nous sommes une famille qui vit ensemble, qui travaille ensemble, que tous se sentent bien. Je crois que cela va être aussi mon devoir. Non seulement le mien mais celui du Commandant. Avec l’aide de Dieu nous espérons y arriver !

Par Anna Artymiak

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