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Un prêtre espagnol juge le prétendu "revirement"

Un article dans « La Razón », traduit par Carlota (22/11/2010)

Même s’il n’a pas plus sourd que celui qui ne veut entendre, je vous adresse ci-dessous la traduction d’une nouvelle intervention concernant le soit disant changement de cap du Pape en matière de capote. Cette fois c’est le Père Carlos Simón qui parle. Il est prêtre originaire d’Estrémadure –Espagne. Il est également médecin diplômé de l’Université de Navarre, docteur en théologie Morale de l’Université du Latran à Rome, il a coordonné l’élaboration du Dictionnaire de Bioéthique en espagnol. Il est depuis février 2008, sous-secrétaire du Conseil Pontifical pour la famille. Il a répondu aux questions de Darío Menor du Journal espagnol « La Razón »
Original ici.
(Carlota)


Le Vatican nuance les paroles du Pape – Pas de changement révolutionnaire.
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- Comment jugez vous les phrases du Pape qui justifient l’usage du préservatif dans quelques cas?
- Je comprends la petite révolution qui s’est produite, bien qu’étant donné le contexte tout se comprenne. Il n’y a rien de nouveau. Benoît XVI ne fait aucune exception novatrice.

- Néanmoins, jusqu’à présent un Pape n’avait jamais justifié l’emploi d’un préservatif dans aucune situation.
- Il faut tenir compte du fait que la conversation est en relation avec le voyage en Afrique en 2009, durant lequel on a également interrogé de façon informelle le Pape sur le préservatif et le sida. On doit distinguer quand le Pape s’exprime en style parlé et quand il s’exprime d’une manière pédagogique ou dans une expression de toute son autorité, comme dans une encyclique. Il n’y a pas de contradiction dans cette affaire. Le Pape a déjà dit dans le voyage évoqué que dans la lutte contre le sida la stratégie de l’Église était l’abstinence, la fidélité et le préservatif. Les deux premières sont les formes de lutte contre sida, comme le signale le Pape, dans un contexte de l’éducation et de la non banalisation de la sexualité. Comme dernière voie échappatoire, se trouve le préservatif, dans les cas où les deux options (ndt abstinence et fidélité) n’ont pas pu être développées.

- Permettez-moi de ne pas être d’accord. Le Pape en Afrique n’a justifié en aucun cas l’usage du préservatif, comme il l’a fait là. Il y a même des secteurs de l’Église où l’on n’a pas bien ressenti cette position de Benoît XVI : on l’accuse d’être tombé dans le relativisme qu’il dénonce tant. (ndlr: cf. Le Pape, le préservatif et les imbéciles)
- Je ne suis pas d’accord avec cette opinion. Les textes, il faut les comprendre dans leur contexte. Ce que le Pape a dit matériellement dans ce livre c’est que dans les cas où ni l’abstinence ni la fidélité n’ont pu être suivies, qui sont la voie sur laquelle l’Église parie, il existe cette dernière option. Une personne peut faire usage du préservatif de façon responsable pour ne pas propager ni produire un mal qui nuise à la vie. Les déclarations entrent dans le contexte de la théologie morale de l’Église. Pour elle, l’acte sexuel se comprend dans le contexte d’une relation conjugale. C’est là que s’applique la moralité. Tout acte en dehors du mariage, l’Église le rejette comme quelque chose de grave et désordonné. Nous entrons dans le domaine de la santé, il s’agit d’un terrain où il y a une contagion possible.

- Alors le péché se commet dans la pratique du sexe à l’extérieur du mariage, mais non pas en utilisant un préservatif quand on commet ce péché.
- Effectivement le préservatif est alors un moindre mal pour éviter une possible contagion. Dans le cas où il n’y aurait pas ce danger, c’est une défiguration d’une relation déjà altéré car n’oublions pas qu’il s’agit déjà d’un contraceptif. Pour l’Église les actes sexuels doivent avoir lieu entre les deux conjoints et par conséquent quand ils se réalisent en dehors du mariage (ndt bien évident selon le sens du mariage de l’Église catholique), ils comportent en eux-mêmes un désordre intrinsèque. Ce que dit le Pape c’est que dans certains cas dans lesquels il y a un risque avéré de contagion, alors le préservatif se trouve justifié. Je vois la nouveauté dans l’aspect terminologique non dans l’idée, ni dans le contexte. Le Pape n’a révolutionné aucun enseignement de l’Église. Il signale qu’on ne doit pas banaliser la sexualité. Dans le cas où s’est déjà produit un désordre qui est pour l’Église quelque chose de grave, il faut faire en sorte qu’il n’y ait pas un mal plus grand encore.

- On peut s’attendre à ce que maintenant l’Église se mette à promouvoir l’usage du préservatif comme outil de lutte contre le sida quand l’abstinence et la fidélité manquent?
- Honnêtement je pense que non. L’Église suit ce que le Pape dit quand il affirme qu’il faut intégrer la sexualité dans la sphère de l’amour et du don. Benoît XVI est un grand penseur et il a la préoccupation d’obtenir qu’il y ait une harmonie dans l’homme. L’Église doit insister dans cette voie qui est la plus difficile mais qui fait de l’homme un être authentique, pas ordinaire. L’Église continuera à résister aux pressions de ceux qui demandent que l’on distribue des préservatifs. Il y a en outre des données scientifiques qui montrent que la prescription de l’abstinence et de la fidélité, et seulement en troisième position, le prophylactique, ont obtenu des résultats très positifs en matière de lutte contre le sida.

- Vous parlez de la triple prescription formée par l’abstinence, la fidélité et le préservatif. À partir de maintenant on prendra davantage en compte cette troisième option après ces paroles du Pape ?
- Il n’y a aucune nouveauté. Du point de vue de mon dicastère (équivalent ministère pour l’Église catholique, ici celui de la famille). Il n’y a pas de changements : tout acte qui n’est pas à l’intérieur du mariage est déjà un désordre objectif. Ce qu’il faut essayer d’obtenir c’est que cela soit le moins mauvais possible (ndt: ici, les mots sont importants. Voir note (1)).
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Notes de Carlota


On comprendra aisément que l’ONU qui a comme objectif pour ce millénaire, "une femme, un enfant", sous prétexte de réduire la faim dans le monde, ait salué ce soi-disant revirement de l’Église catholique. En fait pour les pays riches y compris la Chine, il est aussi très intéressant d’écarter la menace de déséquilibre démographique à leurs dépens et d’affaiblir démographiquement des pays qui pourraient être capables d’exploiter et garder leurs richesses pour eux (cf notamment l’Afrique dont des terres agricoles sont achetées par la Chine, et dont le sous-sol est exploité par les pays développés). L’efficacité limitée du préservatif en matière de prophylaxie contre le sida ne pourrait-il pas également avoir un triple avantage, « charité » à bon compte des pays riches, profit des industries pharmaceutiques qui font payer par nos impôts la « générosité » des états et dé-responsabilisent des êtres humains qui finalement pour certains ne sont capables que de «copuler comme des bêtes en rut », réduction de facto des populations dans les pays touchés par le sida.

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(1) Il faut bien faire la différence entre le moindre mal et le moins mal, dans le domaine "morale et religion catholique". Même si la nuance n'est pas forcément très claire pour nous dans le langage courant.
Le texte d'origine du Père Simón dit: sea lo menos malo posible. Mot à mot : Ce qu’il faut essayer d’obtenir c'est que cela soit ce qu'il y a de moins mauvais possible.

Plus simple, plus doux, plus sage... Le Pape a dit oui!