La vraie tolérance, celle de Joseph Ratzinger
... et la fausse, celle du "politiquement correct". Une belle réflexion de Lucie S. , que je partage (18/11/2010) .
La vraie tolérance et la fausse tolérance.
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Le cardinal Ratzinger a écrit un livre intitulé: Foi, vérité, tolérance (ed.Parole et silence).
Le pape Benoît XVI utilise le mot "tolérance" avec parcimonie. Par contre, les propos des médias dégoulinent de mentions de la tolérance. C'est, paraît-il, une des premières valeurs que les parents souhaitent, aujourd'hui, inculquer à leurs enfants. Je doute fort que les uns et les autres donnent le même contenu à ce concept.
La vraie tolérance, c'est d'abord donner la parole à l'autre, sans a priori ni malice. C'est l'écouter sans lui couper la parole. C'est lui laisser développer sa pensée jusqu'au bout et donc s'interdire d'extraire la petite phrase qui tue. C'est essayer de comprendre la logique interne de son raisonnement. C'est s'abstenir de le tourner en dérision ou pire de le diaboliser. On voit déjà à quelle dose d'intolérance le Pape a été soumis!
Joseph Ratzinger nous donne dans ses livres de beaux exemples de vraie tolérance. S'il discute d'une thèse émise par un autre, il la reformule toujours de façon à s'assurer qu'il l'a bien comprise et que le lecteur a fait de même avant de la réfuter avec des arguments rationnels, mais jamais en la déformant ou en la ridiculisant. Il énonce la pensée d'autrui avec une telle bienveillance que l'on peut croire un moment que c'est la sienne, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive du contraire!
Il paraît que c'est une méthode préconisée par Saint Thomas d'Aquin pour la disputatio, et qui manifestement n'est pas enseignée dans les écoles de journalisme! Pensons à ces journalistes qui, bien que n'ayant strictement rien compris aux propos du pape sur l'idole en latex, poussèrent des cris épouvantables relayés par des hommes politiques superficiels et imbus de leur personne.
Cependant, ces parfaits terroristes de la pensée nous donnent tous les jours des leçons de tolérance!
Au delà des paroles, la vraie tolérance c'est accepter que l'autre adopte une conduite différente de celle qui prévaut à notre époque. Par rapport aux périodes dites "puritaines", tout est inversé. Les transgressions d'hier sont promues et célébrées. Une personne qui vit selon les critères de la morale catholique et ne le cache pas est traitée avec commisération et hostilité. On la traitera d'intolérante même si elle n'a nullement l'intention d'imposer ses idées aux autres et n'agresse personne.Il est hors de question, sous peine de mort sociale, de dire sur un plateau de télévision animé par de fervents défenseurs de la liberté d'expression en Iran, en Chine ou chez les Esquimaux qu'on est contre l'avortement, la fécondation in vitro, l'expérimentation sur les embryons,le mariage gay ... ou que le monde a été créé par Dieu (ce que seul un benêt peut prétendre). Rappelons-nous la mésaventure de l'Abbé Pierre à la télévision, malgré son âge et sa notoriété!
Etre vraiment tolérant, ce n'est pas capituler devant l'opinion d'autrui. Il est courant aujourd'hui de dire qu'une personne affichant des convictions (politiques,philosophiques,religieuses) est intolérante et qu'elle agresse les autres. C'est exactement ce que l'on reproche à l'Eglise catholique. Par exemple,quand le pape réaffirme la beauté du mariage et de la famille, les journaux titrent qu'il "condamne" ou "stigmatise" je ne sais qui ou je ne sais quoi et qu'il porte atteinte à la laïcité. Notre époque relativiste ne célèbre que les individus invertébrés, sans intériorité, sans conviction et sans courage (c'est pourquoi le pape déplaît tant), qui ne peuvent qu'entraîner notre société vers encore plus de décadence.
Qu'est-ce-que la tolérance pour les terroristes qui se sont emparés de nos esprits?
Pour nos contemporains, est tolérant celui qui accepte et même promeut tout et n'importe quoi: les dérives de la biooéthique,l'élimination des indésirables, la dislocation de la famille, la confusion des sexes. Est tolérant celui qui accepte des états de faits nuisibles pour l'avenir du pays; celui qui se soumet à un "art", une littérature et un cinéma laids, et propres à nous dégoûter de la vie. Un "tolérant" estime que toutes les religions se valent mais il n'en attaque qu'une seule. Est tolérant celui qui travestit le mal en bien (des crimes peuvent passer pour des instruments de libération); celui qui convertit le bien en mal( ce que dit le pape est "criminel").
Enfin un "tolérant" se doit de faire taire toute voix s'opposant au relativisme et au nihilisme, si souvent dénoncés par Benoît XVI. C'est ce que le cardinal Ratzinger appelait "l'intolérance des tolérants".
Nous voici donc bien loin de la tolérance pratiquée par Joseph Ratzinger, par les hommes de bonne volonté respectueux de la vérité (il n'y a pas de vérité pour un "tolérant" mais seulement des opinions) et par les saints.
Je crains fort que les parents, si soucieux d'inculquer la tolérance à leurs enfants, ne déjouent pas les ruses du démon quant au contenu de ce mot.
Lucie S.
