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L'Allemagne inquiète de la «paix» vaticane avec les lefebvristes.
Le vice-président du Bundestag, Wolfgang Thierse (photo ci-contre) s'est rendu au Vatican pour demander des "assurances", en particulier sur la poursuite du dialogue avec les juifs (15/5/2012).

     



Ne serait-on pas, comme en février 2009, en train de laisser franchir les bornes de l'ingérence?

La nouvelle figurait hier sur The Tablet, quotidien catholique britannique "de tendance libérale" (Wolfang Thierse y était qualifié de "catholique engagé"), mais Vatican Insider en dit un peu plus.

Article en italien, ma traduction.

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L'Allemagne inquiète de la «paix» vaticane avec les lefebvristes
Mais le cardinal Koch rassure le vice-président du Bundestag, Wolfgang Thierse
(ndt: voir sa bio ici): ils devront accepter le Concile et le dialogue avec les juifs

Alessandro Speciale
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La réconciliation, si elle survient, est encore distante de quelques semaines, mais les chancelleries d'Europe s'activent déjà pour obtenir des garanties du Saint-Siège sur les conséquences potentielles d'un retour dans la pleine communion avec l'Eglise catholique de la Fraternité Saint-Pie X.
Un motif particulier de préoccupation est l'avenir du dialogue catholique avec les Juifs, qui a ses racines dans le document de Vatican II Nostra Aetate, refusé - comme d'autres innovations conciliaires - par les traditionaliste lefebvristes.

D'autre part, les membres de la fraternité n'on jamais caché leur scepticisme envers la reconnaissance du rôle unique des Juifs par la théologie catholique des cinquante dernières années, ont confirmé à plusieurs reprises la nécessité d'essayer de convertir les «frères aînés» et dans certains de leurs écrits - encore tout récemment, l' «habituel» l'évêque Richard Williamson - est revenu une fois de plus l'écho de cette accusation de déicide qui a «justifié» pendant des siècles l'antisémitisme et les persécutions chrétiennes contre les Juifs (ndt: les guillemets sont dans le texte d'origine).

Déjà, à la levée de l'excommunication des quatre évêques traditionalistes (benoit-et-moi.fr/2009-I) - qui avait fortuitement coïncidé avec la diffusion d'un documentaire suédois où Williamson répété ses thèses bien connues de négation de l'Holocauste et d'antisémitisme - les gouvernements d'Allemagne, d'Irlande et de France, entre autres, s'étaient exprimés à des degrés divers, demandant des assurances du Vatican, tandis que le Parlement du Belgique en était venu à approuver une motion officielle.

Cette fois, les premiers à se manifester sont les Allemands. Le vice-président du Bundestag Wolfgang Thierse, un catholique du SPD, membre du Zentralkomitee der deutschen Katholiken (ndt: le ZDK, Comité central des catholiques allemands auquel le Saint-Père avait adressé une mémorable «correction fraternelle», le 24 septembre dernier à Fribourg, relire à ce sujet le billet de Jean Mercier), a passé quatre jours à Rome pour rencontrer divers représentants de haut niveau du Saint-Siège , en commençant par le Cardinal Kurt Koch, président de la Commission du Vatican pour les relations avec le judaïsme.
Il en est revenu, a-t-il expliqué dans une série d'interviewes aux médias allemands, «rassuré»: «En Allemagne - a-t-il dit à la radio de l'archidiocèse de Cologne - il y a des rumeurs que le Vatican a «cédé» devant les lefebvristes et le Cardinal m'a rassuré que ce n'est pas le cas. Il a expliqué que la FSSPX doit accepter l'autorité du Magistère et du Concile Vatican II. Et sur deux points sensibles, le lien avec les Juifs et la reconnaissance de la liberté religieuse, il n'y aurait aucune hésitation ou réticence de la part du Vatican».
Koch aurait souligné que le Vatican ne peut pas se battre pour les droits de l'homme et la liberté religieuse au niveau mondial, et ensuite «accueillir dans ses rangs un groupe pour qui la liberté religieuse est toujours au centre d'un débat». «Ce sont des questions essentielles sur lesquelles le Vatican ne cédera pas», a-t-il conclu.

Malgré les assurances, le monde juif semble être préoccupé par une possible réconciliation.
La semaine dernière, le grand rabbin ashkénaze d'Israël, Yona Metzger, a répété que le Vatican ne devrait conclure aucun accord jusqu'à ce que les évêques lefebvristes «changent d'avis» sur Nostra Aetate et les relations avec les Juifs. «Il me semble normal - a-t-il dit - que chaque leader de l'Église catholique respecte les décisions du Vatican».
Un appel similaire était arrivé il y a quelques mois de la part des rabbins d'Europe et de l'Anti-Defamation League des Etats-Unis.
Ce n'est peut-être pas un hasard si, alors que la longue saga du rapprochement avec les traditionalistes se rapproche de sa phase finale, le pape Benoît XVI, jeudi dernier (10 mai), ait voulu réaffirmer la valeur du texte conciliaire devant un groupe de juifs d'Amérique latine (ndt: On peut supposer qu'il s'agit d'une visite protocolaire prévue longtemps à l'avance. Le discours est disponible en italien et en espagnol sur le site du Vatican. Il n'y a absolument rien de plus que ce que le Saint-Père n'a cessé de répéter depuis le début de son Pontificat).
Grâce au Concile, a-t-il dit, les «frères aînés» (ndt: le texte dit en fait: des groupes qui initialement entretenaient des relations empreintes d'une certaine méfiance) sont devenus «des interlocuteurs confiants et amis, et même bons amis, capables de faire face ensemble à la crise et de surmonter les conflits d'une manière positive».