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par Andrea Tornielli: il s'exprime sur les dernières polémiques qui l'ont indirectement impliqué, en particulier sur le thème de l'homosexualité et de la désobéissance. Rappel d'une instruction de la CDF. (20/5/2012)

Sur ce sujet, sur le site:

->> Le jeu étrange du cardinal Schönborn (1) et (2)

* * *

Je n'aurais pas l'outrecuidance d'apprendre au cardinal Schönborn... à faire le cardinal, et il faut reconnaître que lorsqu'il s'inspire de Benoît XVI, il dit des choses fort belles.
C'est vrai qu'il n'a pas la tâche facile.
C'est vrai aussi, et il a raison de le souligner, pour prévenir les soupçons des détracteurs, que l'Eglise fait la distinction entre le péché et le pécheur.
Vrai encore que nous sommes tous pécheurs, ou, comme il le dit, que "nous avons besoin de pardon et de miséricorde. Nous marchons vers un but que nous reconnaissons avec le cœur et l'esprit, mais nous sommes également conscients qu'il faut des étapes de patience et de conversion".
Mais au nom de ces beaux principes, ne risque-t-on pas un excès de laxisme, et lui-même, comme pasteur, d'être en contradiction avec le magistère?
Les réponses sont dans la "Lettre aux évêques de l'Église catholique sur la pastorale à l'égard des personnes homosexuelles", un texte de la CDF datant de 1986 signé par le préfet d'alors, le cardinal Joseph Ratzinger, que Sandro Magister (chiesa.espresso.repubblica.it/) a rappelé opportunément dans son dernier billet.

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Le texte complet est ici: www.doctrinafidei.va/....
Extraits ci-dessous ((*) Document de la CDF)

     



Schönborn: «L'église ne change pas sa position sur les gays
»
L'homosexualité, les prêtres de la dissidence, les prochaines initiatives des évêques autrichiens: dans un entretien exclusif, le cardinal de Vienne parle
vaticaninsider.lastampa.it/
Andrea Tornielli
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Il y a un mois et demi, il avait laissé à son poste au conseil pastoral d'une paroisse Florian Stangl, un jeune homme qui vit avec son compagnon. Une décision qui avait provoqué des réactions polémiques, mais aussi de l'espoir, et qui avait été considérée par plus d'un comme le début d'un changement de position de l'Église envers les homosexuels. Le cardinal Christoph Schönborn, dominican, 67 ans, élève de Ratzinger, archevêque de Vienne, est ces jours-ci à Rome, où il a discuté avec les autorités du Vatican de la situation de l'Eglise autrichienne. Dans cette interview à La Stampa, après des semaines de silence, il revient sur son choix. Il le défend, mais en même temps il explique que l'enseignement catholique ne change pas. Il intervient également sur la dissidence qui traverse l'Eglise en Autriche, anticipant les initiatives qu'il prendra envers les prêtres qui ont signé l'appel à la la désobéissance

- Pouvez-vous expliquer pourquoi vous avez ratifié l'élection de Stangl au conseil pastoral?
« Ma décision était une "non-décision", j'ai tout simplement décidé de ne pas interférer dans une élection advenue. C'est la paroisse qui doit choisir les bons candidats pour le conseil pastoral, en conformité avec les exigences. Dans le cas dont nous parlons, cela ne s'est malheureusement pas produit».

- Vous avez rencontré Stangl. Qu'est-ce qui vous a frappé?
« Je ne vais pas entrer dans les détails parce que les gens ont droit à leur vie privée».

- L'affaire a suscité des espoirs chez ceux qui attendent un changement de position de l'Église sur les gays ...
« Face à des cas d'irrégularités, de personnes qui cohabitent (vivent en union libre), de divorcés qui se remarient ou de couples formés par des personnes du même sexe, nous autres pasteurs, devons toujours tenir fermement les enseignements de l'Écriture et de l'Église, pas par fidéisme, mais parce que nous sommes convaincus qu'ils représentent le chemin de la félicité. Et nous devons essayer d'aider chacun à mener une vie conforme à ces enseignements».

- Pourquoi, alors, avez-vous décidé de ne pas intervenir?
« Parce que nous devons reconnaître que non seulement ceux qui vivent dans une situation objective de désordre moral, mais nous tous, nous avons besoin de pardon et de miséricorde. Nous marchons vers un but que nous reconnaissons avec le cœur et l'esprit, mais nous sommes également conscients qu'il faut des étapes de patience et de conversion. Nous ne devons pas justifier certaines situations, mais demander un changement. En tant que pasteur, j'ai jugé que dans cette situation particulière, dans le cas dont nous parlons, il y avait un chemin en cours»

- Vous admettrez qu'il s'agit d'un précédent ...
« La position de l'Église sur ces questions n'a pas changé et il ne s'agit pas d'un précédent. C'est juste un cas particulier, comme il y en a tant d'autres ...».

- L'Eglise devrait-elle montrer une attitude plus miséricordieuse envers les homosexuels?
« L'Eglise a toujours manifesté de la miséricorde envers les pécheurs, et nous sommes tous des pécheurs. Même si nous fixons seulement sur certains péchés et certaines situations de désordre moral, chacun d'entre nous, en tant que chrétiens, nous devons nous confesser. Mais il n'y a pas de miséricorde sans vérité. Il faut un chemin de conversion: cela vaut pour les divorcés et remariés, mais aussi pour ceux qui vivent des relations homosexuelles. Nous devons les aider à reconnaître que le plan de Dieu n'est pas cela, et que s'ils se sentent incapables de suivre l'enseignement de l'Eglise, qu'ils admettent avec humilité, en demandant l'aide de Dieu, en se confessant et en essayant de ne plus pécher. Nous ne pouvons pas changer son sessein, mais nous devons nous rappeler que Dieu est infiniment miséricordieux pour nos péchés».

- Les associations gays accusent l'Eglise d'avoir une attitude discriminatoire. Comment réagissez-vous?
« L'Eglise doit suivre ce qui est révélé dans les Écritures, mais elle condamne le péché, pas le pécheur. Et puis, il y a les lobbies, le "politiquement correct", les attitudes d'exhibition sur lesquelles, toutefois, ceux qui ont des inclinations homosexuelles ne sont pas tous d'accord. Un certain vacarme, une certaine propagande gay, vouloir étendre à l'école un type d'éducation sexuelle qui finit par la promotion de l'homosexualité ... Je me demande: mais si c'est la normalité, pourquoi faut-il tant de bruit? Si tel est le bonheur que Dieu a voulu pour l'homme, pourquoi y a-t-il besoin de tellement de propagande? ».

- Certains disent que l'Eglise aujourd'hui parle trop de morale sexuelle. Qu'en pensez-vous?
« Ce qui est important est la relation d'amitié avec Jésus, la rencontre personnelle avec lui. Benoît XVI ne s'attarde pas beaucoup sur les questions liées à la sexualité, mais insiste sur l'amitié avec Jésus, c'est-à-dire sur la foi. J'ai été frappé que lors de la première rencontre avec les jeunes à Cologne, en 2005, le Pape n'a jamais mentionné les questions liées à la sexualité. Et je me rappelle aussi que Jean-Paul II en 2001 a déclaré que tous les enseignements moraux demeurent des lois externes et sont incompréhensibles sans l'expérience de la foi, la relation avec Jésus»

- Dans l'Eglise autrichienne, il y a beaucoup de dissenssions, des centaines de prêtres ont signé un appel à la désobéissance. Qu'est-ce qui va se passer?
« Permettez-moi tout d'abord préciser qu'une chose est la "Pfarrer-Initiative" de 2006, signée par 350 prêtres, une autre est l'appel à la désobéissance, lancé il y a un an avec une grande évidence médiatique; ce dernier, promu par Mgr Helmut Schüller, a été fait sans préavis aux signataires, qui n'étaient pas au courant. J'ai tout de suite déclaré qu'on ne peut jouer avec les mots et que l'appel à la désobéissance était inadmissible. En tant qu'évêques, nous avons été patients - certains disent trop - et maintenant, nous somme en train de préparer une lettre pastorale qui sortira durant l'Année de la Foi, dans laquelle nous allons répondre à toutes les questions posées par les dissidents».

- Le pape en a fait mention dans la messe du Jeudi Saint (cf. benoit-et-moi.fr/2012-I) ...
« Benoît XVI, danns cette homélie, nous a donné un modèle de dialogue, cherchant à entrer dans leurs motivations, à répondre à leurs objections, les invitant finalement à suivre le Christ dans l'obéissance qui est un chemin de rédemption et de liberté».

- Et si les partisans de la "Pfarrer-Initiative" ne cédaient pas?
« Nous leur disons: à présent, il est temps de mettre les choses au clair. Ensuite, nous prendrons nos décisions, incluant éventuellemnt aussi des pas qui prévoient des sanctions disciplinaire. J'espère que ce ne sera pas nécessaire».

- Dans le cas de sanctions, l'intervention sera de vous, ou du Saint-Siège?
« Nous, évêques, pas Rome. C'est un devoir qui incombe à nous, pasteurs».

- Comment jugez-vous la propagation de ce désaccord, qui réclame l'abolition du célibat, le sacerdoce aux femmes, les laïcs à la place des prêtres dans les célébrations?
« Le mouvement est diffus, il y a même une sorte de "Guide Michelin" de la dissidence, avec les noms des associations dans les différents pays. Il s'agit en grande partie de la génération des prêtres de Soixante huit: je le dis sans aucun mépris, comme une donnée d'état civil. Beaucoup d'entre eux souffrent, ils doivent être respectés et posent souvent des problèmes réels. Nous sommes d'accord sur le diagnostic: il y a une crise. Cependant, nous ne partageons pas la thérapie. Il me semble qu'ils ont à l'esprit la situation de l'Eglise dans les années cinquante et soixante, quand elle était beaucoup plus forte, dynamique et enracinée».

- Quelle est selon vous la juste thérapie??
« Une nouvelle redécouverte de la foi qui accepte d'être la lumière du monde. Le véritable programme pour lutter contre la "Pfarrer-Initiative", ce sont des réalités vivantes de l'Eglise autrichienne, dont on ne parle pas: le nombre croissant de jeunes familles qui vivent leur foi dans le monde avec la conscience d'être une minorité créative; les jeunes fascinés par la spiritualité et la liturgie des monastères. Nous avons été habitués à être la majorité et à dire tout sur tout; c'est maintenant le temps de reconnaître que nous sommes une minorité et de témoigner, chacun à notre place, notre foi».

(*) Document de la CDF

http://www.doctrinafidei.va/...

(...) Aujourd'hui, un nombre toujours croissant de gens, même à l'intérieur de l'Eglise, exercent une très forte pression sur elle pour l'amener à accepter la condition homosexuelle comme si elle n'était pas désordonnée et à légitimer les actes homosexuels. Ceux qui, au sein de la Communauté croyante, exercent ainsi une pression, ont souvent des liens étroits avec ceux qui agissent en dehors d'elle. Or ces groupes extérieurs sont mus par une vision opposée à la vérité sur la personne humaine, telle qu'elle nous a été pleinement révélée dans le mystère du Christ. Ils reflètent, même si, ce n'est pas de façon entièrement consciente, une idéologie matérialiste qui dénie à la personne humaine sa nature transcendante non moins que la vocation surnaturelle de chaque homme.

Les ministres de l'Eglise doivent veiller à ce que les personnes homosexuelles qui sont confiées à leur charge, ne soient pas induites en erreur par ces opinions si profondément opposées à l'enseignement de l'Eglise. Toutefois le risque est grand et il y en a beaucoup qui cherchent à créer la confusion à propos de la position de l'Eglise et à exploiter cette confusion à leurs propres fins.

Au sein même de l'Eglise s'est formé un courant, constitué par des groupes de pression aux appellations diverses et de dimensions variées, qui tâche de se faire passer comme le représentant de toutes les personnes homosexuelles qui sont catholiques. En fait, ses adhérents sont pour la plupart des gens qui ignorent l'enseignement de l'Eglise ou cherchent d'une manière ou d'une autre à le saper. On tente de réunir sous l'égide du Catholicisme des personnes homosexuelles qui n'ont aucune intention d'abandonner leur comportement homosexuel. Une des tactiques utilisées consiste à affirmer, d'un ton de protestation, que toute critique ou réserve à l'égard des personnes homosexuelles, de leur activité et de leur style de vie, est purement et simplement une forme de discrimination injuste.

On assiste même, en certaines nations, à une véritable tentative de manipulation de l'Eglise pour obtenir le soutien, souvent bien intentionné, de ses pasteurs en faveur d'un changement des normes de la législation civile. Et cela, en vue de mettre celle-ci en accord avec les conceptions de ces groupes de pression selon lesquels l'homosexualité est une chose parfaitement inoffensive sinon tout à fait bonne. Bien que la pratique de l'homosexualité représente une menace sérieuse pour la vie et le bien-être d'un grand nombre de personnes, les protagonistes de ce courant ne renoncent pas à leur action et refusent de prendre en considération l'étendue du risque qui y est impliqué.

...
Il est évident.. que la transmission claire et efficace de la doctrine de l'Eglise à tous les fidèles et à la société dans son ensemble, dépend dans une large mesure de l'enseignement correct et de la fidélité de ceux qui exercent le ministère pastoral. Les évêques ont la responsabilité particulièrement grave de veiller à ce que leurs collaborateurs dans le ministère, et surtout les prêtres, soient exactement informés et personnellement bien disposés à transmettre à tous l'enseignement de l'Eglise dans son intégralité.
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La Congrégation désire demander aux Evêques d'être spécialement vigilants vis-à-vis de programmes qui tendraient, même en prétendant en paroles ne pas le faire, à exercer une pression sur l'Eglise pour qu'elle change sa doctrine. L'examen attentif des déclarations publiques qui y sont contenues et des activités qu'ils promeuvent, révèle une ambiguïté étudiée à travers laquelle on cherche à égarer les pasteurs et les fidèles.
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Les Evêques ne manqueront pas, surtout, de solliciter la collaboration de tous les théologiens catholiques, lesquels, en enseignant ce que l'Eglise enseigne et en approfondissant leur réflexion sur la vraie signification de la sexualité humaine et du mariage chrétien dans le plan divin ainsi que des vertus qu'il comporte, seront ainsi à même d'offrir une aide valable dans ce domaine spécifique de l'activité pastorale.

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J'ajoute ce paragraphe, pas forcément lié à ce qui précède, mais qui s'applique directement à notre législation (§ 10)

(...) La saine réaction contre les injustices commises envers les personnes homosexuelles ne peut en aucune manière conduire à affirmer que la condition homosexuelle n'est pas désordonnée. Quand on accueille de telles affirmations et dès lors admet comme bonne l'activité homosexuelle, ou quand on introduit une législation civile pour protéger un comportement auquel nul ne peut revendiquer un droit quelconque, ni l'Eglise ni la société dans son ensemble ne devraient s'étonner que d'autres opinions et pratiques déviantes gagnent également du terrain et que croissent les réactions irrationnelles et violentes.