Rechercher:

Pages spéciales:

Page d'accueil

Vatileaks

Rencontre des familles

Toscane

Accord avec la FSSPX

Anniversaires

Un livre co-signé par le cardinal Brandmuller, Mgr Bux, et Mgr Marchetto, a été présenté hier au Vatican. (22/5/2012)



Article sur Radio Vatican: http://www.news.va
Ma traduction.

Dans un livre, des «clés» pour comprendre le Concile selon le Pape.
Mgr Marchetto: renouveau dans la continuité

«L'herméneutique de la discontinuité risque de se terminer par une rupture entre l'Eglise pré-conciliaire et celle post-conciliaire».
Avec ces mots, Benoît XVI, dans son discours à la Curie romaine en 2005 , mettait en garde contre la confusion qui pourrait découler d'une interprétation particulière de Vatican II.
Aujourd'hui, alors que l'Eglise se prépare à célébrer les 50 ans de ces assises, inaugurées le 11 octobre 1962 par Jean XXIII, a été présenté dans la salle Marconi de Radio Vatican le livre «
Le ‘chiavi’ di Benedetto XVI per interpretare il Vaticano II» (Les clés de Benoît XVI pour interpréter Vatican II), écrit par le cardinal Walter Brandmüller (ndt: né en 1929 en Bavière, créé cardinal par Benoît XVI en 2010, historien, sa thèse d'habolitation porte sur Concile de Pavie-Sienne [1423-24], ), Mgr Agostino Marchetto (né en 1940, Secrétaire émérite du Conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement) et Mgr Nicola Bux, (déjà rencontré dans ces pages)

Aquilino Giada, Radio Vatican:


* * *

«Pourquoi la mise en œuvre du Concile, dans de grandes parties de l'Eglise, a-t-elle été si difficile»? C'était le 22 Décembre 2005 et Benoît XVI, huit mois après son élection, posait cette question en prononçant un discours articulé à la Curie Romaine, à l'occasion des vœux de Noël:
«Tout dépend - dit alors le Pape - de l'interprétation correcte du Concile ou, comme nous dirions aujourd'hui, de sa juste herméneutique», donc de la clé de lecture et d'application correcte. Au fil des ans, a expliqué le pape, deux herméneutiques contraires se sont trouvées opposées: une herméneutique de la discontinuité et de la rupture, et une herméneutique de la réforme et du renouveau dans la continuité. L'une - a-t-il ajouté - «a provoqué une certaine confusion», l'autre «a porté des fruits».
Ces modalités d'interprétation du Concile Vatican II, 50 ans après son lancement, sont examinées dans le livre «Les clés de Benoît XVI pour interpréter Vatican II» , du cardinal Walter Brandmüller, de Mgr Agostino Marchetto et de Mgr Nicola Bux. Parlant aux journalistes, à propos de l'acceptation de Vatican II, avec la question ouverte de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, le cardinal a dit qu'il espérait que «la tentative du Saint-Père pour unifier l'Eglise» serait couronnée de succès: justement «l'historicité de chaque Concile - a-t-il ajouté - est le point de départ d'une conversation fructueuse avec les lefebvristes».
Le Secrétaire émérite du Conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement lui fait écho: Mgr Marchetto a souligné qu'il devrait y avoir «une acceptation du Concile par ceux qui veulent rejoindre l'Eglise».
Quels sont donc les clés d'interprétation de Vatican II dans la vision de Benoît XVI?
Les paroles de l'archevêque Agostino Marchetto:

R. - La première «clé» avait déjà été esquissée avant que le cardinal Ratzinger ne devienne Pape: nous sommes dans la ligne d'interprétation de l'herméneutique de la réforme dans la continuité. Le Pape, dans son fameux discours du 22 Décembre, 2005 , ajoute que l'autre interprétation a créé de la confusion et de la difficulté, celle de la rupture et de la discontinuité. Alors, le Saint-Père nous a donné la clé pour l'interprétation correcte du Conseil, qui avait déjà inquiété Paul VI. Une autre clé importante qui s'ajoute maintenant - et elle était également implicite - est celle de la vision à la lumière de la «Année de la Foi» . L'autre clé d'interprétation du Concile, donc, c'est la foi: nous devons garder à l'esprit qu'on ne peut pas comprendre l'Église, si on ne la voit pas avec les yeux de la foi, si on n'accepte pas la présence de l'Esprit, en particulier, par exemple, au cours d'un concile œcuménique. Nous, avec ce livre, nous essayons de montrer qu'il y a aussi une base scientifique à l'appui de cette interprétation du Saint-Père.

Q. - Vous avez parlé de l'Année de la Foi. En Octobre 62, c'était l'ouverture de Vatican II: cette année est le 50e anniversaire. La célébration a lieu en conjonction avec l'Année de la Foi et le Synode pour la nouvelle évangélisation: est-ce une coïncidence?

R. - L'évangélisation a plusieurs significations: je rappelle, par exemple, que la première évangélisation - même dans les zones où il y n'y a pas la liberté religieuse -, c'est la charité. Tout récemment, j'ai étudié le décret «Ad Gentes» (ndt: décret du Concile Vatican II qui traite de l'activité missionnaire de l'Eglise, cf. www.vatican.va/) et j'ai été impressionné par la beauté, la bonté, la profondeur de ce document, dans la ligne de l'évangélisation comprise avec des noms différents. Il y a le témoignage, il y a la bonne nouvelle. Ce document doit être inséré dans d'autres documents de l'Eglise qui disent quelque chose sur l'évangélisation: par exemple, le dialogue interreligieux et la liberté religieuse. J'ai trouvé une étude très belle de Joseph Ratzinger, avant qu'il ne soit cardinal, qui abordait justement cette question, celle de mettre ensemble l'évangélisation avec d'autres documents approuvés par le Concile.

Q. -Revenons à l'herméneutique de la discontinuité, de la rupture, et à l'herméneutique de la réforme: laquelle prévaut aujourd'hui dans l'Eglise?

R. - Malheureusement, je dois dire, c'est celle de la rupture qui prévaut. Et même, je dirais que les gens ont compris que non seulement la frange extrême - celle qui était majoritaire au sein du Concile - mais aussi les mouvements traditionalistes, disent la même chose (ndt: il est inhabituel de lire que la frange extrême... ce ne sont pas les traditionalistes!). Même pour eux il y a eu rupture. Donc, il y a encore beaucoup de travail à faire.

Q. - Quelle est alors la contribution de la lecture offerte par le Pape?

R. - Par exemple, le cardinal Brandmüller présente Vatican II avec en toile de fond tous les conciles œcuméniques. Ensuite, il ajoute la spécificité du Concile Vatican II, certainement dans la ligne de la tradition. Pour ma part, je souligne la continuité, gardant à l'esprit que le renouvellement est passé au consensus et au dialogue, c'est donc un renouveau dans la continuité. Nous devons tenir ensemble les deux extrémités de la pelote, parce que c'est cela l'Église catholique, et le Concile est une icône de l'Église catholique: on doit marcher ensemble dans la vision de notre réalité du monde d'aujourd'hui, mais aussi en tenant compte de notre fidélité à l'héritage et à l'aspect - qui est fondamental - de la continuité

© Copyright Radio Vatican