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après la visite du Saint-Père aux victimes du tremblement de terre en Emilie. (27/6/2012)

>>> Voir ici:
Visite en Emilie, dans la zone du séisme
>>> La plupart des photos (cliquez pour agrandir) sont issues du merveilleux site de Gloria (Benetto XVI Forum). Un grand merci!


     



Le Pape de la tendresse et de l'espérance


Chère Béatrice,

J'ai suivi le direct sur KTO [bien que le programme fourni sur le site ne comportait pas l'annonce de la retransmission]...

Benoît XVI a été tel que je pouvais l'espérer. Sous une forte chaleur, un soleil de plomb, il était entouré de simplicité, et c'était parfait. Il souhaitait être présent, entouré de personnes proches, certes, qui veillaient sur lui tout en lui offrant la possibilité de donner le meilleur de lui-même dans un cadre naturel.
C'était le Pape qui était venu à eux mais ce cadre abîmé par le séisme lui permettait d'être un frère, un père venu rencontrer simplement sa famille. J'ai bien aimé cette organisation qui n'était pas parfaite mais qui gagnait en humanité touchante. Il était au milieu de tous, proche, simple, capable dans sa spontanéité, dans sa fragilité de leur parler à cœur ouvert. Ce pape humble, serein, chaleureux, n'en déplaise à ceux qui, attachés à leurs idées toutes faites, sont incapables d'ouvrir les yeux et de voir l'homme au lieu de s'accrocher désespérément à une image trop bien véhiculée par les médias et des laïcs malveillants, une image qui est devenue pour eux parole d'Evangile, ce Saint-Père sait rendre supportable la peine de ses enfants tant il donne le sentiment de la prendre à bras le corps pour la confier à Celui qui est tout amour.



En attendant l'arrivée de notre Pape la caméra se promenait sur la foule, sur les façades avec de larges crevasses qui me faisaient froid dans le dos. Encore debout, oui, mais sont-elles vraiment sécurisées? Impossible d'ignorer les nombreuses répliques qui ne cessent de se produire; cependant Philipinne de Saint-Pierre a signalé que pour la première fois les 24 heures précédant l'arrivée du Pape ont été sans secousse: un bienfait pour la population, un soulagement pour les organisateurs de ce déplacement papal, un soupir de bien-être de ma part car je n'étais pas rassurée.

L'hélicoptère arrive et le minibus de la sécurité civile qui va être emprunté par Benoît XVI pour circuler dans la "zone rouge" interdite au public vient se garer à côté de l'hélicoptère.
C' est un pape en bonne forme qui est accueilli par quatre enfants de la ville dont deux plus jeunes qui lui offrent des fleurs. On retrouve de suite le geste habituel et très prévenant de son secrétaire qui arrange la cape blanche au sortir de l'hélicoptère et le sourire du Pape, son geste doux pour caresser le visage de la petite fille. Le minibus roule, portière ouverte et l'emporte vers la zone sinistrée. Il fallait qu'il vienne, il en ressentait le besoin mais sur son visage sérieux il y a, plus forte que tout, la sérénité réconfortante, le catastrophisme n'a pas cours avec lui et j'apprécie au plus haut point.
Pendant qu'il circule dans cette zone on retrouve la foule massée le long de la route. La rencontre a été organisée de façon très simple pour ne pas augmenter les problèmes auxquels cette région doit faire face. Un gros plan sur un beau visage féminin âgé, ridé, peut-être un peu résigné mais cette dame est là pour voir le Pape, elle attend calmement et cette réunion de personnes qui n'ont plus rien pour certaines, qui sont venues en tenue de tous les jours fait penser à un rassemblement familial où tous les sentiments sont présents : joie, peine, visages sérieux, traits rieurs, mélange des âges mais avec un point commun: tous les présents sont embarqués dans la même galère et ont le même défi à relever: recommencer à vivre.



Sorti de la zone dangereuse Benoît XVI quitte le véhicule devant l'église; son premier geste est de se diriger vers elle d'un pas rapide, souple mais un prélat le rattrape au moment de franchir une ligne jaune qui délimite, je pense, le périmètre de sécurité: un temps de recueillement, un Notre Père, un Je vous salue Marie et il se dirige vers un groupe de journalistes munis d'appareils photographiques imposants , quelques mots, un sourire.

Trois personnes: deux femmes et un homme lui parlent de leur curé si j'ai bien compris KTO et on a notre Pape attentif, proche de ceux qui ont la grâce de pouvoir lui raconter . On a son sourire ému, il écoute, mémorise, retient dans son cœur, dans sa mémoire tous ces mots échangés, ces détails partagés, des petits riens quelquefois mais qu'il accueille avec bienveillance,avec un intérêt chaleureux, affectueux. Pour rejoindre le complexe sportif où il va parler il monte dans une jeep vert foncé avec un siège blanc et toujours rien pour le protéger. Le long du parcours l'accueil est chaleureux, il est très applaudi; souriant avec simplicité il bénit ceux qui sont là. Cette présence douce apaisante, humble doit apparaître comme un temps de douceur qui pour un moment panse et calme la souffrance . On entend des "grazie"; cette population marquée se sent comprise, aimée et l'air devient plus léger.
Avant qu'il ne parle deux autorités vont lui adresser des paroles que notre Pape va applaudir plusieurs fois pour manifester sa proximité, son accord sur les façons de faire face aux conséquences désastreuses de ces séismes. Le Président de la Région d'Emilie Romagne emporte l'adhésion de Benoît XVI; quant au Cardinal Caffarra, l'archevêque de Bologne, l'accolade chaleureuse échangée avec son Pape est plus expressive que des mots.

Je n'oublie pas le morceau de choix : le discours du Saint-Père débordant d'affection, de préoccupation, de proximité, de compréhension. Sa sincérité était évidente; il aurait voulu pouvoir se démultiplier pour être près de chacun, apporter à tous l'espoir, l'assurance de son amour et de celui de l'Eglise, donner pour de vrai une miette de temps qui n'aurait appartenu qu'à celui qui l'aurait reçue. Dans ses phrases on ne trouve que simplicité, clarté, concision, un discours adapté à l'auditoire qu'il va rencontrer et c'est cela qui est une grâce avec lui : moduler les paroles, adapter le style, ne pas faire de ses interventions un étalage de connaissances. Là, on ne suit pas une lectio divina, une catéchèse qui, il faut bien le reconnaître, parfois n'est pas facile à assimiler sur le moment. Là c'est son cœur qui parle à celui de l'assemblée, il console, encourage, fait confiance et redonne le sourire. Son humilité n'est pas feinte : soutane et calotte blanches, oui, mais la référence c'est 61 ans de prêtrise, l'année de l'ordination de Joseph Ratzinger qui doit parfois regretter le pardessus et béret noirs qui lui permettaient de traverser la place Saint-Pierre, seul, et d'être pris pour un simple prêtre alors que c'était le numéro 2 du Vatican qui passait sans secrétaire, sans garde du corps, sacoche à la main. Il aurait bien voulu venir plus tôt oui mais ...... Ses paroles sont très applaudies et avant de repartir pour ses appartements commence le long défilé: prélats, évêques, personnalités, ceux qui assurent la sécurité, d'autres aussi. Dans son discours il n'a pas omis de remercier tous ceux qui aident cette population durement touchée, tous les bénévoles, les prêtres qui sont restés près de leurs ouailles, les services de sécurité, tous ceux qui ont permis cette visite qu'il a fallu organiser, ajoutant un surcroît de travail. Lui il leur apporte l'affection, l'espérance, la certitude qu'ils ne sont pas seuls et beaucoup d'amour. On a eu un pape souriant, essayant une casquette, recevant un T-shirt, d'autres cadeaux peut-être, se laissant embrasser et répondant à ces marques d'affection, de reconnaissance, plein de douceur, de tendresse, se penchant vers les petits; il avance vers le véhicule mais il y a encore tant de mains tendues, d'enfants à signer, à caresser; enfin il monte dans le minibus et arrivera à 13H30 au Vatican.



Une visite brève, je trouve que l'on a trop insisté sur cette question d'horaire. Ce n'est pas la longueur d'une rencontre qui lui confère une valeur positive. C'est la chaleur du moment passé, l'harmonie qui y a présidé, l'intensité des propos échangés qui font qu'un moment d'échange a été apprécié, qu'il a laissé une trace dans les âmes, dans les cœurs et je pense que ce doit être le cas pour ce déplacement.

En fin d'année, juste avant une période plus calme à Castel Gandolfo pour reprendre des forces, je suis très admirative de ce Pape de 85 ans qui, pris depuis plusieurs mois dans un tourbillon médiatique malsain, a utilisé le mardi jour qu'il se réserve, tout comme ses prédécesseurs faisaient, pour ce déplacement sans modifier ainsi l'emploi du temps de la semaine. Il eut été plus facile peut-être de renoncer à ce projet mais notre Benoît y tenait et j'ai trouvé ce souhait infiniment touchant.

* * *

Perspectives de vacances


Dernière audience avant les vacances dans la Salle Paul VI avec un Pape souriant, à la voix ferme, très applaudi, accueilli avec beaucoup d'enthousiasme, des chants, de la musique.
Bien que je ne comprenne pas l'allemand j'apprécie toujours les paroles de salut du Pape aux pèlerins germanophones car elles nous offrent des improvisations soutenues par des gestes de la main, parfois éclairées par un sourire, un regard appuyé au-dessus des lunettes, une expression amusée de son visage. J'avoue avoir été surprise de ne pas l'avoir entendu parler de cette période de semi-repos qu'il va vivre dans les si beaux jardins de Castel Gandolfo et dans ce palais riche mais moins austère. Toutes les déconvenues, tous les problèmes sont source de joie en dépit de la peine qu'ils causent et deviennent grâce pour notre Pape. Pour cet été qui sera studieux selon F. Mounier, notre Saint-Père va retrouver son palais de Castel Gandolfo loin de la chaleur lourde de Rome, du bruit incessant de la ville.
Véritable repos? je pense qu'il suivra les affaires en cours mais avec un rythme plus calme, plus à l'abri des rumeurs, des journalistes, avec ses livres qui sont ses meilleurs amis et qu'il pourra écrire, ce qu'il aime par-dessus tout. Qu'il puisse se détendre, récupérer des forces pour une nouvelle année, écouter de la musique qui se marie si bien avec la beauté du site dans lequel il va résider. Excellentes et reposantes vacances, Très Saint-Père.

Je vous laisse; le temps est bizarre, un ciel d'orage, une température chaude, lourde, humide.
Notre Saint-Père paraît donner le meilleur de lui-même et récupérer grâce aux décisions qu'il prend, dépassant ainsi le climat délétère de son cadre habituel.
C'est dans le travail, l'oubli de lui qu'il s'épanouit et j'aime cette capacité qu'il a à rebondir sous les qualificatifs fort désobligeants pour reprendre la main sur les affaires de son Eglise, rassurer et réparer ce qui est rattrapable; du grand art.
...

Jeannine