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Racisme!

L'Osservatore Romano s'attaque aux italiens. Mais est-ce vraiment la voix du Saint-Siège? (13/1/2009)
Détails sur les relations entre Benoît XVI et le directeur du journal, Gian Maria Vian:
L'Osservatore et le Pape


Lundi (11 janvier), Il Giornale se faisait l'écho d'un article encore à paraître sur l'Osservatore Romano, sous la plume d'une certaine Giulia Galeotti, et intitulé "Les italiens et le racisme: Tammurriata nera " (archivé ici en italien, je n'ai pas eu le temps de le traduire, et je ne suis pas sûre d'en avoir envie).
Le titre (http://it.wikipedia.org/wiki/Tammurriata_nera ) est une allusion à une chanson napolitaine écrite en 1944, et qui raconte l'histoire d'une femme enceinte d'un soldat afro-américain, ayant mis au monde un enfant de couleur. Fait extraordinaire dans l'Italie de cette époque.

Il Giornale titrait donc:
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L'Osservatore Romano: "En 2010 les italiens sont encore racistes"
Le cas de Rosarno et les sifflets à Balotelli dans les stades.
Le quotiden du Saint-Siège attaque L'Italie: "La haine muette et sauvage envers une autre couleur de peau, que nous croyions avoir surmontée"
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Des propos violents, qui tentent une fois de plus de semer la zizanie entre l'Eglise et non plus le gouvernement, mais les italiens eux-mêmes, cette fois!!!

Raffaella rétorquait immédiatement: Ne généralisons pas!
Mon amie, et beaucoup de visiteurs de son site, trouvent l'accusation de racisme "lourde" et surtout très grave, et la refusent en bloc.
Dès le lendemain, Gian Maria Vian se défendait d'ailleurs d'avoir accusé les italiens de racisme sur son journal, l'article ayant été écrit avant les dernières émeutes raciales à Rosarno, en Calabre.
D'autres réactions du blog de Raffaella déplorent que la polémique soulevée par la violence de l'article fasse de l'ombre et même brouille les propos d'apaisement du Saint-Père, lors de l'Angelus de dimanche dernier.
Il n'a pas traité les italiens de racistes, bien sûr!! L'imaginer, c'est ne pas comprendre la conception qu'il a de son ministère. Il est un père. Et un père veut réconcilier ses enfants, tous ses enfants.
Bien entendu, l'article de l'OR a été immédiatement repris par la presse étrangère.
Par exemple par le site du Monde, qui en donne un résumé, avant de rappeller les derniers épisodes de violence en Calabre, en oubliant de signaler que les violences n'étaient pas unilatérales:

Le journal du Vatican dénonce le racisme des Italiens
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L'Osservatore Romano, le quotidien du Vatican, a dénoncé le "racisme" des Italiens, lundi, peu après la chasse aux immigrés de Rosarno, en Calabre (sud de l'Italie). "Non seulement écœurants, les épisodes de racisme dont la presse se fait écho nous ramènent à la haine muette et sauvage envers une autre couleur de peau que nous croyions avoir dépassée", écrit le quotidien dans un article "Les Italiens et le racisme".
"Pour une fois, la presse n'exagère pas : un voyage en train, une promenade au parc ou une partie de football ne laissent pas de doute. Nous n'avons jamais brillé par notre sens de l'ouverture, nous Italiens du nord au sud", ajoute le journal, dans un texte qui relate des épisodes de racisme au cours des siècles. Pour lui, "l'exemple américain n'a servi à rien". Malgré "l'obamania qui envahit la politique, l'art, le style et le langage", "la valeur de la rencontre entre les diverses races" n'est toujours pas reconnue.
(..)

Rappelons que, ainsi que Gian Maria Via l'a admis lui-même (*) , son journal ne reflète pas l'opinion du Pape (avec qui il a peu de contacts), mais la sienne propre. Le Pape lui a donné carte blanche, on peut donc légitimement supposer que la ligne éditoriale choisie ne contredit pas frontalement le magistère, mais il est évident que Benoît XVI n'exerce pas de censure directe, qui serait contraire à son caractère. Je soupçonne même qu'il ne lit pas tous les articles, ni tous les jours, faute de temps. Il a mieux, et autrement plus important, à faire.
Gian Maria Vian a cette fois inutilement versé de l'huile sur le feu. Il est facile d'accuser les "pauvres" de racisme, car bien sûr, ce sont les plus pauvres qui sont au front sur ce sujet.
C'est ce que rappelle dans L'Avvenire, l'organe de la CEI, son président de la commission chargée des migrations, Mgr Schettini qui se démarque du journal du "Vatican" (il pourrait évidemment s'agir de la guerre larvée entre les deux organes de l'Eglise en Italie)

Immigrants:
Schettini (CEI): je ne partage pas les analyses de l'Osservatore Romano
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"Tout en consevant un profond respect pour l'Osservatore Romano, je n'ai jamais vraiment trouvé de racisme en Italie, plutôt une certaine forme de xénophobie, mais liée à des moments particuliers, à l'explosion des problèmes sociaux locaux", a déclaré Mgr. Bruno Schettino lors d'une conférence de presse pour présenter la Journée mondiale des migrants que l'Eglise célébrera le dimanche 17 Janvier.

Du racisme? Non, c'est une lutte entre pauvres
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"Les épisodes récents, ceux de Rosarno ont mis en évidence la faiblesse du système d'accueil et d'intégration. C'était une lutte entre pauvres et ceux qui en sont sortis vaincus sont les plus pauvres: les immigrants."
(...)
"L'immigration - a rappelé Mgr. Schettino citant le Pape - est un problème humain, profondément humain... L'Église, qui est un expert en l'humanité, a une profonde préoccupation face à cette réalité."
© (d'après) AGI, traduction

Carlota note très justement:
"La violence arrive quand les mots manquent pour exprimer la souffrance, la violence arrive quand les mots ne peuvent plus rien empêcher, mais parfois aussi la violence nait des mots des tribuns qui peuvent agir bien plus par ambition en usant de la compassion idéologique que par véritable charité chrétienne.
La responsabilité de ces tribuns de papier est très lourde (rappel du Pape pour les artistes, mais c'est la même chose pour ceux qui manient la plume). Mme Giulia Galeotti aurait bien dû s'en rappeler avant d'écrire".

Il me plaît de conclure en rappelant les sages propos du Père Scalese, à qui j'avais posé la question: "qu'attend le Saint-Père de nous, chrétiens, autour de ce problème dramatique de l'immigration massive"?
Il me répondait:
"Je ne suis pas le Saint-Père pour répondre à la question, mais le bon sens me porte à croire qu'il ne s'attend certainement pas à nous voir résoudre des problèmes plus grands que nous: les politiques n'y arrivent pas, devrions-nous réussir?
Je pense que la seule chose que le Pape attend des chrétiens est, en fait, une attitude d'"ouverture" envers les immigrés: "L'Eglise invite les fidèles à ouvrir leur cœur aux immmigrants et à leurs familles.

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Et je laisse le mot de la fin au Saint-Père lui-même, qui nous rappelait dimanche dernier, à l'issue de la prière d'Angelus:

La violence ne devrait jamais être pour personne le moyen de résoudre les difficultés. Le problème est avant tout humain! J'invite à regarder le visage de l'autre et à découvrir qu'il a une âme, une histoire et une vie; c'est une personne et Dieu l'aime comme il m'aime.

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Note (*) : L'Osservatore et le Pape

1.Rappel: Extrait du rapport d'information d'une délégation du groupe d’études sur les relations avec le Saint-Siège qui s’est rendue à Rome du 14 au 17 septembre 2009 (http://benoit-et-moi.fr/2009/)

Le Révérend Père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse, et M. Giovanni Maria Vian, directeur de l’Osservatore Romano, ont confirmé qu’ils n’avaient pas d’entretiens réguliers ni fréquents avec le Pape et qu’ils ne jouaient ni l’un ni l’autre un rôle de porte parole. M. Giovanni Maria Vian a par ailleurs expliqué que le journal qu’il dirigeait n’était pas la voix officielle du Vatican.

* * * *
2. Par ailleurs, le 24 décembre dernier, Gian Maria Via accordait une interviewe au Corriere della Sera.
Une interviewe au ton volontairement décalé, et que j'ai personnellement appréciée... très modérément (mais je manque d'humour, surtout quand il est question du Saint-Père).
Voici la traduction du passage où il parle de ses rapports avec le Pape
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Comment devient-on directeur de l'Osservatore Romano?
- La nomination est papale.

Cela signifie que le Pape vous a appelé, et vous a dit: "J'ai un travail à vous proposer"?
- Non. C'est le cardinal Tarcisio Bertone qui m'a appelé. Je le connais depuis 1984: un prêtre salésien et un brillant canoniste.

Quand vous a-t-il contacté pour vous confier la charge?
- La proposition officielle est arrivée le 12 juin 2007. Je venais d'être opéré du genou, et je me suis présenté devant lui en boîtant, avec un vieux bâton de mon grand-père. Très élégant!

Vous avez défini votre "Osservatore Romano" comme le quotidien le plus élégant d'Italie.
- Il l'est. Par démérite des autres... J'excepte Il Foglio. J'ai passé l'été 2007 à "reconcevoir" le graphisme du journal. Un travail de nettoyage. Au début, j'avais pratiquement supprimé les photos.

Ensuite, vous les avez réinsérées.
- C'est le Pape qui me l'a suggéré.

L'éditeur. Actionnaire unique.
- Il voulait nous connaître, moi, et le vice-directeur Carlo di Cicco. Il nous a invités à déjeuner. Quand je lui ai parlé des photos.. il est intervenu. Je crois qu'il avait en tête le modèle de première page du Frankfurter Allgemeine Zeitung.

L'Osservatore a des éditions en six langues. Vous parlez l'espagnol et le français couramment. Avec le Pape, en quelle langue parlez-vous?
- Italien. Il utilise un italien excellent. Certes, la prononciation est un peu....

Dites-le: il a une prononciation "crucca"
(ndt: j'hésite à traduire, tellement cela me paraît énorme et irrespectueux: mon dictionnaire italien, le gros Robert & Zanichelli propose boche, fritz, fridolin!!!)
- L'unique langue qu'il parle sans accent allemand est le français: parfait [ajout de moi: Carlotta m'écrit ce qui m'est immédiatement venu à l'esprit... mais je n'ai pas osé: "Vian n'entend pas très bien le français, car le Pape a un délicieux accent bavarois quand il parle français". Exact! il parle un français académique qui ferait rougir beaucoup de nos élites, mais il a un petit accent... adorable, avec sa voix douce inimitable, qui est la même en italien. "Crucca", c'est donc vraiment déplacé, et limite raciste]

Vous le fréquentez?
- Je le vois uniquement pendant ses voyages internationaux.

Comment est-ce, d'avoir le Pape comme patron?
- J'ai des frissons rien que d'y penser...

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Action de Benoît XVI sur la société Le catholicisme, nouveau bouc émissaire