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Lu ailleurs


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Lu ailleurs en Janvier


 

29 janvier:

A propos de Georges Frêche
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La polémique (une de plus!!) concerne des gens qui ne m'intéressent pas. Georges Frêche, ses amis, et la plus grande partie de ses ennemis, évoluent dans un univers qui ne fait pas partie de mes préoccupations habituelles.
Georges Frêche passe pour un électron libre.
Je lis à son crédit, sur le FC :
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" (..) pour éclairer le personnage sachez que sa soeur est...bonne soeur. Il dit d'elle que s'il ne pouvait compter sur sa prière, s'il ne pouvait se savoir épaulé par les contemplatives, il y a longtemps qu'il aurait été laminé. N'ayant pas réussi à vaincre Dieu, il fait alliance.
Pour le millénaire capétien, il a été l'un des seuls à dire que les Rois ont fait la France (je résume parceque son propos était beaucoup plus étayé et comment dire...parti pris) et de joindre le geste à la parole en faisant restaurer la statue équestre de Louis XIV au Peyrou."

Je n'oublie pas, pour ma part, des propos qu'il aurait tenus (le conditionnel s'impose, car la malhonnêteté des journalistes n'est plus à prouver) sur les Papes Jean-Paul II et Benoît XVI:
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«J'espère qu'il sera meilleur que l'autre abruti. Celui-là, on le jugera sur le mariage des prêtres et sur la capote» : c'est en ces termes que Georges Frêche commente l'élection du successeur de Jean-Paul II, Benoît XVI, face aux quatre-vingt-dix élus du conseil d'agglomération de Montpellier, en avril 2005. Et l'élu d'ajouter : « C'est dommage, ils en ont loupé un », en parlant du nouveau Pape d'origine allemande et du bombardement de Dresde par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.
(Le Figaro.fr)

Un dérapage, assurément, mais je ne me souviens d'aucun tollé médiatique (peut-être même d'un ricanement amusé) des courageuses bonne conscience qui s'indignent vertueusement aujourd'hui:

Je lis, toujours sur le Forum Catholique, un commentaire fort intéressant:

(...) ce qui est véritablement en jeu dans ce brouhaha si bien orchestré, c'est l'éradication complète dans notre belle langue française de toutes les expressions qu'y a engendré le catholicisme, berceau de notre civilisation.
Les exemples abondent par centaines :
"ce n'est pas très catholique", pour une chose qui semble malhonnête ou bizarre
"se faire sonner les cloches", pour se faire gronder
"avoir une face de carême", pour un visage blafard ou sinistre
"la Messe est dite", pour une chose terminée ou dont le sort est jeté
J'arrête là, je pourrais continuer pendant des heures.
Non, le catholicisme doit être détruit, dans TOUS ses éléments, dans TOUS ses fondements, dans TOUTES ses manifestations y compris dans le langage.
Une fois de plus, vous pouvez le constater, cette phrase malencontreuse et stupide SE RETOURNE CONTRE L'EGLISE ET LE VATICAN qui n'y sont rigoureusement pour rien et doivent une fois de plus subir les attaques en règle de toutes les forces révolutionnaires.
Là, on ne peut pas dire qu'il s'agit d'un dérapage verbal du pape ou d'un quelconque évêque dont la langue aurait fourché, mais les loups en profitent pour mordre à belles dents dans l'église de N.S. Jésus-Christ.
Et, n'attendez pas qu'un évêque français élève une protestation !

28 janvier:

Sur le site Sed Contra http://www.sedcontra.fr/La-Une/Homo-numericus-ou-vas-tu.html , cette réflexiond'une grande actualité, surtout après le message de Benoît XVI pour la journée mondiale des communications sociales
Homo numericus, où vas-tu?
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« Tout homme moderne est un misérable journal », prophétisait Charles Péguy. « Il est comme un misérable vieux journal d’un jour sur lequel, sur le même papier duquel on aurait tous les matins imprimé le journal de ce jour-là. »
Que dirait-il dit aujourd’hui ? …
Toute oreille moderne est comme une misérable cassette d’enregistrement continu, comme une vieille bande magnétique usée jusquà la corde, qui s’enclencherait chaque jour sur les ragots, les radios et les ratios de propagande du jour … ? Et tout regard domestique, une pitoyable vidéo, un système de tuyauterie mentale addictive et automatisée, qu’on s’en vient brancher le soir à heure fixe sur les écrans d’ordinateur ou de télévision ?
Les conséquences de cette terrible chosification mécanique et sensorielle de l’esprit sont inépuisables. Elles prennent inévitablement des allures de catastrophe chez ceux qui en ont subi les méfaits dès le berceau, quand le cinéma permanent de la “radio-télé-ordinateur” a commencé de tenir dans la famille française les fonctions catéchétiques et sacramentelles qu’on lui connaît aujourd’hui… Si les écoliers et les étudiants d’aujourd’hui n’ont d’opinion (personnelle) à émettre sur rien, c’est d’abord un effet de la passivité et du conditionnement audiovisuels, imposés avec les mœurs parentales depuis le jour où ils touchèrent leur premier gadget électronique. Ces petits récepteurs à visage humain en ont trop vu, trop entendu, avant l’âge, sans sortir de chez eux. La complicité immédiate et permanente des ondes – hertziennes ou numériques – leur a permis de se frotter un peu à tout par procuration. Et un esprit averti d’un peu tout, comme il est logique, n’a plus de goût véritable pour rien.

Les illusions de “l’interactivité”
L’information tous azimuts ne l’a point nourri en profondeur, elle en serait bien incapable, mais elle a faussé gravement quelque chose dans sa sensibilité, comme en le vidant d’avance des vraies curiosités de son âge… Quant aux dommages causés à la langue écrite et parlée, dans toutes les générations, par le grand tam-tam tribal de la radio-télé, l’inculture du net, l’analphabétisme grammatical et culturel des échanges en ligne, ils sont d’une telle catastrophique évidence que jusqu’aux directions des entreprises commerciales, jusqu’aux cabinets des ministres on s’en alarme aujourd’hui.
Mais il faut remarquer que si la religion “informante” finit toujours par nuire au langage, au travail, aux facultés de concentration, ce n’est pas seulement parce qu’une consommation boulimique des images et des sons s’oppose au libre jeu des concepts dans l’esprit. L’image sonore ou visuelle diffusée par les médias ne se contente pas de tenir au foyer la place de la lecture et de la parole. Plus profondément, elle nous en détourne. A la limite, elle en dégoûterait. Et il ne suffira jamais de fermer le bouton des récepteurs pour se libérer ; car la fascination de ces têtes étrangères, les toxines du choc sensoriel brusque, l’appétit insatiable du zapping électronique continuent alors de nous habiter.
J’ignore quel Malin Génie a inventé sur le net le système informatique du lien “hypertexte” qui permet de changer de page ou de site en cliquant sur un mot, mais celui-là peut se vanter d’être sans le savoir le plus grand destructeur d’attention et donc d’intelligence que la science ait jamais porté… Il existe sans doute un bon usage de l’outil internet, mais il n’existera jamais un bon usage possible du système de décérébration mentale qui vous invite trois fois par page – quand ce n’est pas trois fois par phrase – à sortir d’un texte, pour disperser votre attention sur une autre source, un autre auteur, un autre sujet !
“Qui lit aujourd’hui ? écrivait Jacques Bainville. Qui comprend ce qu’il a lu ? Qui retient ce qu’il a compris ?” Bainville n’a pas connu la déraison de ce pédagogisme qui a voulu exclure l’analyse de texte de l’instruction des enfants, ni encore moins les ravages du numérique intégral sur l’ensemble de nos générations. Mais il reniflait bien la dérive, la “tendance lourde” du monde contemporain : casser le ressort de l’attention au réel, aux choses, aux textes, comme celui de la véritable attention au prochain.
Rouvrir des chemins à l’esprit
L’impérialisme de l’image s’est développé parmi nous à la manière d’un véritable cancer social. Brisant toutes les barrières de l’intériorité. Pulvérisant jusqu’aux impératifs élémentaires de l’équilibre, de la santé intellectuelle et morale. Il faut réagir, trouver l’antidote. Rouvrir le plus vite possible des chemins à l’esprit. En commençant par se convaincre de leur dignité ; qui est même notre seule dignité spécifique d’animaux pensants. L’homo-numericus se meurt de vivre suspendu, dans la tête des autres, à ce qui ne dépend pas de lui… Penser, dans sa tête, à ce qui dépend de soi reste un programme beaucoup plus ambitieux.
Ne confiez ce projet, s’il est aussi le vôtre, qu’à des amis triés sur le volet. La seule tentation de regarder le monde sans écran fait courir de grands dangers aux mythes de la religion dominante. Pour l’instant, on ne la blâme encore qu’à titre privé, comme une manifestation d’incivisme caractérisée. Elle pourrait bien se voir traitée demain, avec l’appui de l’Etat et des autorités morales, comme une vilaine maladie.
Hugues Kéraly


24 janvier:

1. L'Osservatore Romano conclut un accord avec Bayard, le groupe de presse auquel appartient La Croix.
http://www.la-croix.com/...
Au sujet du directeur de l'OR, lire ici: L'Osservatore et le Pape

3. Marie-Christine me signale un très intéressant article dans Valeurs Actuelles, signé Laurent Dandrieu:
Pie XII, une injustice qui a la vie dure
La légende noire de Pie XII ne résiste pas à l’examen des faits. Mais à travers lui, c’est la papauté qui est visée.

Dans le même numéro, qui titre en gros sur la première page (illustrée d'une belle photo de Benoît XVI au mémorial de l'Holocauste) "Le Pape et les juifs", un autre article de Laurent Dandrieu:
Un irrévocable dialogue... mais qui reste semé d’embûches, comme le rappelle la polémique Pie XII.

5. Enfin, Dominique Rimaz, le rédacteur du blog "Le Suisse Romain", vient de réaliser pour le quotidien valaisan Le Nouvelliste, une belle interviewe (félicitations!!) d'Andrea Tornielli, à propos de "Pie XII, le Pape incompris". A lire en entier ici:
http://lesuisseromain.hautetfort.com/...

18 janvier:

Quand
Mgr Léonard fait peur à Golias, c'est bon signe.
Lire ici:
Quand le cauchemar devient réalité (mais que fait la police??)

La lettre ouverte du théologien belge Gérard Fourez . Un jésuite qui ose appeler le pape "Monsieur Ratzinger: mais lui, que fait-il encore dans l'Eglise?

C'est tellement excessif que c'en est comique!!


16 janvier:

1
. Dans l'édition papier du Figaro magazine du 9 janvier, page 95, Carlota me signale "un petit encart positif bien que tardif, mais mieux vaut tard que jamais, qui règle son compte à ERRATUM XVI. C'est bien!"
Lire ci-contre.








2. Toujours dans le Figaro, un article plutôt équilibré de Jean-Marie Guénois, à propos de la visite à la Synagogue: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/...
Benoît XVI et les juifs: le dialogue malgré tout (archivé par moi ici: Benoît XVI et les juifs )


13 janvier

1. Les voeux de "L'Homme Nouveau" pour 2010, signalé par Marie-Christine

Source: http://www.hommenouveau.fr/..
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(...)
Des épreuves, il n'en a pas manqué l'an passé à l'Église et au Vicaire du Christ, et cela jusqu'à la veille de Noël. C'est assurément bon signe que les principautés et les puissances de ce monde se déchaînent avec une telle violence. Que la grosse presse de masse glapisse en chœur. Le monde n'a pas accueilli son Sauveur, il doit en être ainsi de ses disciples. Mais il est triste de voir les loups hurler jusqu'au sein de la Curie romaine. De voir Michel Kubler, éditorialiste de La Croix, le quotidien de la Congrégation des Augustins de l'Assomption, oser demander – pour ne pas dire exiger - des explications sur la reconnaissance de l'héroïcité des vertus de Pie XII. Comme s'il en fallait d'autres après les minutieux travaux des historiens honnêtes – juifs inclus - et les onze volumes d'archives sur le Saint-Siège entre 1939 et 1945 synthétisés par le Père Pierre Blet, qui vient de passer vers l'autre monde. Mais le Pape n'a pas de comptes à rendre, surtout à ceux qui, inlassablement, ne cessent de le critiquer.
Benoît XVI trace son sillon. Courageusement. Sans craindre les calomnies, les outrages prévisibles. Par amour de la vérité, quoi qu'il en coûte. Par fidélité à Celui qui est la Vérité. Puissions-nous avoir la même audace. Vénérable Pie XII et Vénérable Jean-Paul II, priez pour votre successeur et intercédez pour la sainte Église !

* * * * *

2. La messe de Monsieur Séguin
Article (dont je partage le contenu, ayant eu la même idée) paru sur le site Proliturgia: http://pagesperso-orange.fr/proliturgia/...
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Ainsi donc, M. Seguin - paix à son âme - aura eu droit à une messe pour ses funérailles. Et présidée par le Cardinal Archevêque de Paris!
Ce n'est pas une équipe de "mamies-bigoudis" qui a été chargée d'organiser une célébration plan-plan.
Il est vrai que la messe célébrée à l'occasion de funérailles est devenue pour beaucoup un simple "dernier hommage" rendu à un disparu.
Et les simples morts de nos paroisses ne méritent sûrement pas de tels "hommages".
Assisterait-on à une nouvelle instrumentalisation de la liturgie?


9 janvier

Sortir du brouillard “relativiste”
Un article (splendide!) de Denis Tillinac, dans Valeurs actuelles, signalé par Marie-Christine

Source: http://www.blog-va.com/..
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Au moment où le pape Benoît XVI était victime d’une tentative d’agression à Saint-Pierre, je relisais plusieurs de ses écrits, dont le texte de sa conférence aux Bernardins. Le Saint-Esprit est censé éclairer les cardinaux réunis en conclave. Il a pour le moins des intermittences dans la longue histoire de la papauté. Mais pour l’élection de Benoît XVI, il n’a pas mégoté sa grâce, c’était le pontife dont l’Église avait besoin. Il inspire la comparaison avec ces érudits des époques mérovingiennes qui, dans les monastères, s’évertuaient à pérenniser la culture tandis qu’alentour sévissait l’anarchie barbare.
Aux moeurs près, qui se sont adoucies, nous sommes dans ces temps barbares, il suffit pour s’en convaincre d’allumer la télévision ou de naviguer sur Internet. Le pape en a conscience. Au lieu d’épouser vainement son époque, il poursuit l’exégèse des Écritures et des Pères de l’Église, autant dire les fondamentaux. D’aucuns le trouvent “décalé”.
Tant mieux,c’est sa mission.
Tout à fait conscient des profondeurs du nihilisme “moderne”, il continue de préconiser les noces de la foi et de la raison, au service d’une liberté visant plus haut que les nombrils de nos ego.
Pour l’heure, il donne l’impression de prêcher dans le désert.
Mais c’est une impression trompeuse, imputable pour l’essentiel à l’incurie du système médiatique. Les philosophes de la “déconstruction” sont au bout de leur rouleau, les politiques, de leur pauvre volontarisme; il n’y a plus de métaphysique derrière l’idéologie de l’“innovation”, plus de morale derrière les incantations aux “valeurs”, et on nous bassine avec des histoires de capotes anglaises, de curé qu’on voudrait marier, de femmes qui ont envie de dire la messe. Comme si l’Église (un milliard de fidèles) n’avait pas des soucis plus cruciaux. Comme si la substance de son message devait se dissoudre dans l’air du temps.
La déchristianisation en profondeur de l’Occident remonte aux Lumières, voire à Descartes; on n’y remédiera pas en démagogisant sur la sexualité, hétéro ou homo. Le pape le sait : il a pris la mesure du défi, elle donne le vertige. En même temps le fond du problème commence à s’éclaircir : un monde sans Dieu est à terme invivable. Tout le démontre, y compris les divinités compensatoires d’un polythéisme infantile qu’on nous brade sans relâche pour occulter l’évidence d’un vide nauséeux.
Avec cette barbarie, le pape ne veut pas composer, et il a raison. On finira par s’apercevoir que sa voix taille la seule route que l’humanité puisse emprunter sans se perdre. Et que cet octogénaire est en somme le seul philosophe contemporain. Il faudra bien que, tôt ou tard, un gai savoir émerge du brouillard « relativiste », comme dit Benoît XVI, à si juste titre.
Mais quand ? Dieu le sait.
(..)



8 janvier

1. Pie XII, pape bavard
Quand le Vatican brisait la loi du silence

François Miclo, http://www.causeur.fr/...
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Notre époque porte sur l’histoire un regard insensible. Elle considère le passé non pas tel qu’il a été, mais tel qu’elle voudrait qu’il fût. Elle sermonne les morts, leur dicte une conduite, ne rechigne pas à l’anachronisme pour les juger au nom de principes qu’elle ne s’applique jamais à elle-même, mais qu’elle leur demande rétroactivement de respecter. Notre époque n’est pas historienne : elle est vindicative. Tenter de comprendre les hommes et leurs raisons, dans le temps, le système de représentations et les circonstances qui furent les leurs, penser la complexité sans la réduire à une rationalité binaire : là n’est ni son fort ni son objet. Ce qu’elle veut, ce sont des coupables.
Des coupables, oui. Mais pas n’importe lesquels. Il lui en faut trouver d’exemplaires, par qui elle puisse se livrer tout entière à ce qui caractérise aujourd’hui l’Occident chrétien : la haine de soi. Notre époque hait ce qu’elle est, et voue à la détestation tout ce qui la fonde. Et comme elle tire son existence entière de Rome et de l’Eglise (jusqu’à l’athéisme, posture philosophique impossible en dehors du christianisme), c’est l’Eglise romaine que l’on charge de la culpabilité maximale.
(...)

Ce qu’il y a de miraculeux, dans cette affaire, ce fut que Pie XII ne garda pas le silence et ne se refugia pas dans l’inaction. Il aurait pu. Tout l’y incitait. Lorsqu’il avait prêté sa main en 1937 à Pie XI pour écrire l’encyclique Mit brennender Sorge, il en avait éprouvé les lourdes conséquences. Aussitôt l’encyclique parue, les nazis arrêtèrent dans les Länder catholiques du sud de l’Allemagne près de 1 100 religieux et prêtres. Ils dévastèrent les évêchés de Munich, de Fribourg et de Rottenburg, avant de dissoudre les organisations catholiques et de proscrire l’enseignement catholique dans le Reich.
Les plus de 300 prêtres et religieux qui moururent en déportation à Dachau furent la plus grande douleur de Pie XII. S’ils étaient morts, c’était sa faute.
Lui, et pas un autre – il en était convaincu – les avait précipités au martyr. Jamais il n’en ferait le deuil. Par une simple parole, il avait livré plus de 300 femmes et hommes à leurs bourreaux. Y a-t-il une chose plus exécrable quand on a voué sa vie à la Vie ?
Il se souvint aussi de la protestation publique, en août 1942, de ses évêques hollandais contre les persécutions. Les nazis répliquèrent par des persécutions plus atroces encore, arrêtant et déportant, en une seule nuit, 40 000 juifs hollandais, dont de nombreux juifs convertis au catholicisme tels Edith Stein. La Hollande détint, dès lors, le plus triste record de la persécution : 85 % de ses juifs disparurent dans les camps de la mort. Toute parole de l’Eglise condamnait plus qu’elle ne protégeait : voilà la vérité
La “prudence toute diplomatique” dont on accuse Pie XII aujourd’hui n’est pas de la prudence, encore moins de la couardise. C’est la simple prise en compte du réel : en Allemagne et dans une Europe livrées à l’un des pires systèmes totalitaires, il ne suffit pas de signer une pétition depuis son confortable appartement pour faire changer les choses. On essaie uniquement de mener la politique des petits gestes, de sauver ceux que l’on peut sans attenter à la vie d’un plus grand nombre. Car, face au déferlement de la totalité sur soi, c’est elle seule, cette politique des petits mouvements, qui peut sauver non seulement des hommes, mais aussi la part humaine qui est en nous.
(...)
Voilà Pie XII. Désolé, ce n’est pas un super-héros. (...) Il a essayé simplement d’agir en homme parmi les hommes. Et c’est cela, précisément, que l’on appelle la sainteté.
Chaque catholique y est appelé. Parfois, l’Eglise en prend l’un ou l’autre et décide de l’élever à la dignité de ses autels. Pie XII, ne le mérite-t-il pas ? Allez savoir. C’est à Benoît XVI d’en décider. Dieu seul en sera juge.
(...)
Un saint est, avant tout, un témoin. Non pas celui qui témoigne à charge et qui enfonce l’accusé, mais qui essaie, par ses moyens humains, toujours modestes face aux implacables machineries des Etats et des idéologies, de le sauver. Ce témoin, Pie XII l’a été pour d’innombrables juifs. Il l’a été aussi pour l’Eglise universelle. Sa théologie inspira Vatican II : c’est dans son encyclique Mystici Corporis que la Constitution Lumen Gentium va puiser ses définitions et son sens. Avec Mediator Dei, il amorce, dès 1947, la réforme liturgique que Vatican II n’aura qu’à valider.
Le principal problème de Pie XII demeure : il a été pape. Voilà la difficulté. Elle ne lui sera jamais pardonnée par ces gens qui se considèrent être nés de la cuisse d’Œdipe et de Jupiter réunis, plutôt que de la jambe de saint Paul. Les pauvres, pardonnez-leur, ils ne savent pas d’où ils viennent.
En attendant, les catholiques ont de bonnes raisons de vénérer Pie XII. Pour son action, ses paroles et son silence qui appelle chaque être à l’éthique de responsabilité.

* * * * * * *

2. Maranatha: les prédictions d'un évêque américain pour 2010 (Daniel Hamiche)
http://www.americatho.org/...
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M
anmade global warming
(le réchauffement climatique dû à l’homme)
Atheistic evolution
(l’évolution se passe de Dieu)
Relativism is the only absolute
(seul le relativisme est absolu)
Abortion is "health care"
(l’avortement est un soin médical)
Nobody can do health care better than the government
(le gouvernement est le mieux indiqué pour vous procurer des soins médicaux)
A Catholic can be pro-choice
(on peut être catholique et pro-choix)
The government will take care of you
(le gouvernement va prendre soin de vous)
How Obama saved America
(comment Obama a sauvé l’Amérique)
America no longer needs God
(l’Amérique n’a plus besoin de Dieu)

Come, Lord Jesus !
(Viens, Seigneur Jésus !)

(c’est le sens en français de l’araméen Maranatha qui constitue l’acrostiche)

7 Janvier

1. Un très bel article (décidément, il y en a en ce moment plus qu'il n'y en a jamais eu!!): l'éditorial de Philippe Oswald dans
Famille Chrétienne daté du 9/1/2010)
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2010 à l’école de Benoît XVI : courage, lucidité, sérénité
Philippe Oswald
Il aura beaucoup été question de l’Église et du pape en 2009. Moins, hélas, pour saluer ce texte essentiel pour notre temps qu’est l’encyclique Caritas in veritate ou pour souligner l’importance de l’Année sacerdotale, que pour tresser une couronne d’épines au chef de l’Église. Ce fut à qui crierait le plus fort haro contre le pape, après des événements aussi différents que la levée des excommunications et les révélations sur le cas Williamson, l’affaire de Recife ou les déclarations du Saint-Père sur le préservatif.

Et pour lui, pas de trêve des confiseurs ! Benoît XVI a encore été la cible d’attaques convergentes dans les derniers jours de l’année, après la proclamation du décret reconnaissant les « vertus héroïques » de Pie XII qui ouvre la voie à une éventuelle béatification de ce grand pontife. Ce fut enfin l’agression physique de la messe de Noël qui, bien que perpétrée par une déséquilibrée, a mis comme un comble symbolique aux avanies subies par le Saint-Père.

Raison de plus pour relever ici le courage et la sérénité dont a témoigné constamment le pape, jusque dans cette dernière épreuveCe n’est pas la fin du monde », a-t-il déclaré après sa chute provoquée, sans se départir de son sourire). Courage physique lorsqu’il refuse de renoncer au contact avec la foule pour des impératifs de sécurité, courage intellectuel et moral lorsqu’il bannit la « langue de buis » dans son enseignement aussi bien que dans son gouvernement de l’Église : la sévérité de sa condamnation des crimes sexuels commis par des clercs en Irlande a aussitôt été suivie par les démissions d’évêques qui avaient cru préférable de garder le silence.

Ne cherchons pas ailleurs un exemple à suivre tout au long de l’année qui s’ouvre. Catholiques de France, nous sommes confrontés à une crise morale et spirituelle inouïe, dont témoigne notamment la chute vertigineuse de la participation à la messe dominicale : à peine 4,5 % de « messalisants » selon la dernière enquête Ifop réalisée pour La Croix (29 décembre 2009).

Ayons le courage de regarder en face cet effondrement et d’en chercher loyalement les causes. Comment vivons-nous notre foi ? Savons-nous la cultiver par la prière et par l’étude, en rayonner dans toute notre vie, en témoigner par notre joyeuse espérance ? Finalement, c’est l’unique question : « Il n’y a qu’une tristesse, a écrit Léon Bloy, c’est de n’être pas des saints ».

* * * * * *

2. Marie-Christine me transmet ce billet de Chantal Delsol, (voir aussi ici) dans Valeurs Actuelles de cette semaine:
Elle exprime son opinion à propos du libvre de Bernard Lecomte, "Pourquoi le Pape a mauvaise presse" (voir ici: La mauvaise presse de Benoît XVI ). Elle remarque surtout de façon réjouissante les contradictions de l'éditeur Marc Leboucher, qui mène l'"entretien" avec Bernard Lecomte.

Le courage de déplaire
Chantal Delsol
Le pape a mauvaise presse: oui, cela, tout le monde le sait. Mais qu’y a-t-il derrière? Est-ce, à travers lui, l’Église qui a mauvaise presse? Ou bien la figure de la papauté comme autorité ? C’est à cette question que tente de répondre l’auteur dans un livre d’entretiens avec l’éditeur Marc Leboucher.
Les papes d’aujourd’hui vivent dans le monde des médias. Ils doivent penser à leur image.Jean-Paul II possédait le don de séduire. Ce qui pourtant n’est pas essentiel : la foi passe-t-elle par la séduction? Non. Même si une forme de charisme peut jouer dans la pastorale, il y faut bien davantage.Cependant, qu’il le veuille ou non, un pape aujourd’hui a en quelque sorte une image à défendre.
Celle du pape BenoîtXVI tient à plusieurs faits.Avant d’être pape, Joseph Ratzinger avait été préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, héritière de la Congrégation de l’Inquisition. De quoi faire frémir les journalistes. Ses discours contre le nihilisme et le relativisme confirment cette image: parce qu’il est conservateur, les médias le décrivent tout naturellement comme un intégriste. Lorsqu’il est élu, c’est un écoeurant festival. Ratzinger est allemand et, en tant que tel, il a été enrôlé en 1941, à 14 ans, dans les Jeunesses hitlériennes. La photo passe en boucle, laissant entendre que le Saint-Esprit a élu un pape nazi. La reductio ad hitlerum est l’argument décisif de tant d’imbéciles: les Guignols de l’info l’appellent “AdolfII”.

Autrement dit, parce qu’il est conservateur, le pape Benoît XVI devient nazi: une antienne. Et cependant, comme le dit Bernard Lecomte, un pape pourraitil être autre chose que conservateur? Certes, au sens où il est le gardien des dogmes, sinon pourquoi l’institution de l’Église? Mais bien davantage, dirais-je, au sens où l’Église veut défendre contre vents et marées, derrière le Christ, une image de l’homme dont la modernité voudrait se débarrasser en instituant un nouvel homme artificiel, construit par notre volonté prométhéenne – et digne, parfois, des caprices monstrueux de Frankenstein.
Le fait est que la vindicte qui s’attache au pape actuel est particulièrement vivace en France, où la culture religieuse est pratiquement descendue sous zéro, et où la culture antireligieuse a acquis de véritables lettres de noblesse. Dès qu’un pape se rend en France, les médias se déchaînent pour reprocher aux autorités le coût du voyage. Il existe dans notre pays, issu de la laïcité militante, un fort antichristianisme, auquel s’expose d’autant plus un pape conservateur.
La société contemporaine, qui n’a plus pour religion que celle des droits de l’homme,entend ceux-ci de façon exclusivement individualiste.Pour elle, respecter les droits, c’est respecter le désir de chaque individu, sans s’occuper de savoir si son désir est aberrant, contre-nature ou même criminel. C’est pourquoi le discours de l’Église sur la morale revient à une gifle, à une provocation majeure. La morale est hétéronome, elle nous impose de l’extérieur des lois que nous n’avons pas construites, et cela répugne à notre toutepuissance. Et pourtant, quand le pape, à l’indignation générale, parle du préservatif en Afrique, il est aussitôt confirmé par des gouvernements africains, qui connaissent leur affaire.
Il y a aussi que ce pape est un intellectuel et, à ce titre, il n’a pas de réticence à exprimer le fruit de ses réflexions, en cherchant l’objectivité bien davantage que l’acquiescement consensuel. Et quand il parle de l’islam, il se moque de déplaire pourvu qu’il dise vrai. Oubliant, peut-être, qu’en tant que pape il lui faudrait se méfier des interprétations belliqueuses de son discours.
Bernard Lecomte précise à juste titre que la mauvaise presse du pape provient tout simplement de ce qu’il se tient en général au-dehors de ce qu’il faut dire. Mais il est bien cocasse de voir Marc Leboucher entonner à notes hautes le couplet contre les moutonniers du politiquement correct, lui qui manifeste dans la vie une peur panique de ne pas penser comme tout le monde.
Au temps du communisme, nous avons reçu Jean- Paul II, un soldat, et c’était bien d’un soldat que nous avions besoin. À présent, le défi n’est plus de battre un totalitarisme vénéré même par nos pairs, mais de récuser un nihilisme qui emporte dans ses rets nos propres enfants. BenoîtXVI est providentiel pour cette tâche-là. Il sera critiqué sans relâche, et nous avec. Que cette mise en cause permanente développe en nous l’humour plutôt que l’aigreur: c’est tout ce qu’on peut souhaiter.

* * * * * * * * * * *

1er janvier

Un article paru dans La Croix du 27 décembre, sous la plume de Frédéric Mounier (signalé par Marie-Christine, qui le qualifiait de "divine surprise"!)
http://www.la-croix.com/...
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Le chemin du pape

On le disait fatigué. Les médias s’inquiétaient du nouvel horaire de la messe de la nuit de Noël, avancée cette année de minuit à 22 heures. Force est de constater qu’a contrario Benoît XVI a donné, à cette occasion, un exemple éclatant de sa forme non seulement physique, mais spirituelle.

Jeté à terre par une désé quilibrée, sous les yeux de dizaines de millions de téléspectateurs du monde entier, il se relève immédiatement. Et, comme dopé par ces circonstances qui auraient pu être tragiques, il va de l’avant et poursuit son chemin vers l’autel de la basilique Saint-Pierre. Là, cardinaux et diplomates, présents au premier rang et ne soupçonnant rien de l’incident, l’ont vu gravir fermement les degrés de l’autel pontifical. Puis, surtout, lire sans faillir une homélie très personnelle. Le théologien a su y utiliser des mots simples pour appeler les baptisés à sortir de leurs rêves, rester éveillés à l’Essentiel, avec humilité. Ne pas se laisser écraser par les urgences du quotidien, pour consacrer du temps à Dieu et au prochain.

Le ton était donné. « Le pape est un pasteur. Il doit rester proche de son peuple. Il n’est pas question de construire un mur entre lui et les fidèles », a rapidement assuré le P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège. Dès lors, l’emploi du temps du pape était maintenu. Le jour de Noël, à midi, du haut de la loggia de Saint-Pierre, Benoît XVI appelait à l’accueil de l’immigré, au respect des droits de l’homme, à dépasser les mentalités égoïstes et technicistes, à considérer l’humanité comme une famille, à cultiver les liens de fraternité et le bien commun.

Celui que l’on soupçonnait de faiblesse physique mais aussi d’indifférence aux médias a montré ainsi que sa force pouvait résider précisément dans cette distance médiatique. Loin des fausses urgences, la faiblesse apparente de l’Évangile et de ceux qui s’efforcent de le porter à travers le monde peut être une force bouleversante. Pour cela, il faut accepter de se laisser toucher – y compris, parfois, au prix d’une chute –, pour ensuite aller de l’avant. Le chemin qui mène de la modeste lumière de Noël au tombeau vide de Pâques est toujours à parcourir. À son pas, Benoît XVI s’y emploie.

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