Hostilité anti-papale à Barcelone: rien de neuf
Une association catalane de défense des catholiques, ayant relevé des propos outrageants contre le Saint-Père dans le bulletin municipal de Barcelone, réclame la démission de l'adjoint au maire auteur de ces propos. Article traduit par Carlota (19/10/2010)
Une fois de plus, toute resemblance avec notre douce France n'est pas fortuite...
L’association catalane e-cristian, avec son portail internet http://www.e-cristians.net , fait un excellent travail d’information et de défense du Pape et du catholicisme romain, avec une vigilance de tous les instants pour lutter contre la cathophobie et défendre les points non négociables de l’Église. Elle organise notamment des campagnes de protestation en particulier pas courriel. Elle prépare bien sûr activement la visite du Pape à Barcelone, financement des affiches, campagne publicitaire sur les bus, etc. Elle n’hésite pas non plus à pointer du doigt l’hostilité manifeste de certains journaux et d’élus alors même que (bien que l’Église ne soit pas là pour plaire mais pour annoncer l’Évangile) les sondages montrent que les Catalans sont majoritairement pour la visite papale comme l’indiquent les réponses faites à Catalunya Ràdio (une des chaînes de radio publique de Catalogne) avec 78% des participants qui ont dit que la visite leur faisait plaisir, 14% en été ennuyés et 7 % se montraient indifférents.
La dernière action en date de e-cristians est de demander, la démission du second adjoint au maire de Barcelone.
Pour comprendre l’affaire, j’ai traduit un article de Juan Francisco Jiménez Jacinto (original en espagnol ici) qui donne un aperçu de la complexité de la vie politique politicienne de l’actuelle Catalogne (mais qui rappelle bien d’autres pays et qui semble rendre bien difficile pour les élus des prises de décisions rapides et efficaces pour le bien commun sur le court, moyen et long terme…).
Ma traduction
(Carlota)
Un adjoint au maire de Barcelone affirme que “Ratzinger est la tête la plus rancie et la plus obscure de l’Église”
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L’adjoint au maire chargé de l’action sociale et de la citoyenneté de la municipalité de Barcelone, Ricard Gomà i Carmona (photo ci-contre), a écrit un article outrageant à propos de la visite et la figure du Pape dans le journal officiel du conseil municipal « Barcelona informació. Le tabloïd est envoyé chaque mois à toutes les maisons de la Cité Comtale et est utilisé par le Gouvernement de Barcelone pour expliquer les belles réalisations de son mandat, entre autres choses.
Le politicien affirme dans la rubrique « les groupes municipaux s’expriment » du bulletin officiel que « Ratzinger est l’expression du visage le plus ranci et le plus obscur de l’Église catholique ». En outre il s’interroge sur ce qu'il considère les inexplicables privilèges qu’obtient l’Église de la part de l’État espagnol.
Gomà est président de l’ICV (Ndt Iniciativa per Catalunya Verds – parti écologiste socialiste catalaniste) et grâce à son poste il a un poids important à la mairie. Actuellement il en est le deuxième adjoint et a été nommé par le maire socialiste Jordi Hereu (Ndt maire de Barcelone depuis 2006. L’ICV permet de compléter les voix socialistes pour l’obtention de la majorité. Barcelone métropole compte 5 millions d’habitants, soit plus de 10% du pays).
Après le retentissant succès de la visite du Pape au Royaume Uni et l’unanimité pour le qualifier dans les journaux britannique (même ceux qui s’étaient montrés les plus belliqueux), Gomà affirme : « La visite de Ratzinger sera contestée socialement comme elle l’a été il n’y a pas longtemps par des milliers de personnes qui sont sorties dans la rue en rappelant ce que ce Pape représente : une vision anachronique et excluante de la famille, intolérante avec la diversité; un discours hypocrite sur la contraception qui condamne des milliers de personnes à mourir du sida dans les pays en voie de développement ; une réponse d’une tiédeur insultante à l’avalanche de cas de pédérastie parmi les hauts représentants du clergé à qui, par décence et par justice, il faut appliquer beaucoup plus qu’une invitation à la repentance : une réponse pénale et une réparation urgente aux victimes ».
De cette façon le haut responsable du conseil municipal de Barcelone encourage à la violence contre le Pape en l’accusant, entre autres choses, d’être le responsable de milliers de morts.
Dans ce sens, l’adjoint au maire dans son article intitulé « Ratzinger, le visage de l’intolérance » ajoute qu’ « aucun des représentants de l’ICV-EUiA (Ndt EUiA : Esquerra Unida i Alternativa – parti politique dont le slogan, toujours à gauche, regroupe une coalition de socialistes, républicains fédéraux, anticapitalistes et féministes – environ 10% des députés du parlement catalan) ne participera pas aux actes officiels institutionnels ou liturgiques programmés pendant sa présence dans notre ville ».
Un conseil municipal neutre?
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Ce fait donne à douter de la neutralité du conseil municipal de Barcelone par rapport à la visite de Benoît XVI à Barcelone et offense les catholiques de la ville. Aussi quelques hommes politiques de l’opposition se sont déjà manifestés par rapport aux déclarations irrespectueuses de Gomà.
Josep Antoni Duràn i Lleida (Ndt du CIU - Fédération regroupant les partis catalans nationalistes de centre droit Convergence démocratique de Catalogne et de démocratie chrétienne Union démocratique de Catalogne, soit environ 35% des sièges au parlement catalan dont ils sont les députés les plus à droite !) a répondu dans son blogue à l’éco-communiste (ndt l’auteur parle de Gomá), en lui rappelant que « la laïcité ne signifie pas ignorer le fait religieux, et encore moins d’essayer de l’expulser de la société » et que « la Catalogne est un peuple avec une nationalité propre, respectueux des profondes racines chrétiennes qui configurent notre génétique nationale que cela plaise ou non à l’ICV ».
En outre le responsable de l’Union démocratique de Catalogne a dit : « J’aimerais savoir si ce parti aurait le même courage politique pour soutenir des positions déterminées face à d’autres responsables d’autres confessions religieuses qui ne respectent pas ces valeurs dont je parle, procédant des droits humains et de l’égalité de la femme et de l’homme ». Il rappelle également que le responsable de l’ICV, et Conseiller de l’Intérieur de la Généralité, Joan Saura, a défilé récemment (janvier 2009) en tête de cortège d’une manifestation pro-Hamas qui selon Duràn « de toute évidence ne doit rien à voir de commun avec la religion et ils doivent être quelques saints hommes à brandir chaque jour la bannière pour la défense de la vie, en particulier, et des droits de l’homme en général ».
De fait, le journaliste de la Vanguardia (journal catalan modéré et principalement diffusé en espagnol) Jordi Barbeta, rappelait dans un article du 15 octobre intitulé : « La burka n’est-ce pas de l’opium ? (Ndt en référence à « l’opium du peuple ») rappelle que l’ICV a été le porte-drapeau du développement de la foi musulmane là où les imans ont réussi à dominer une masse critique de population arabe, comme déjà à Lérida ou à Premià de Mar ». « L’ICV a défendu la prolifération des mosquées et a offert des lieux pour la prière », poursuit Barbeta. « Il a même soutenu le droit des femmes à se cacher avec la burka ».
Un autre dirigeant qui s’est manifesté a été le responsable du Parti Populaire (Ndt se rapprocherait de l’UMP français) de la mairie de la Cité Comtale, Alberto Fernández, qui a considéré comme « une authentique honte et une véritable irresponsabilité » que l’ICV demande aux citoyens de manifester contre le Pape. Fernández qualifie le texte de Gomà
« d’incendiaire » et doute qu’il l’ait écrit lui ou ses amis anti-systèmes de l’ICV.
E-cristians demande la révocation immédiate
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L’association E-cristians a initié une campagne pour demander au maire de Barcelone, Jordi Hereu, qu’il, en tant que responsable politique de sa nomination, démette Ricard Gomà de sa charge.
L’organisation catalane demande que ceux qui sont d’accord écrivent au maire pour qu’il démette immédiatement le deuxième adjoint au maire.
E-cristians insiste sur le fait que cela constitue une contradiction que « dans la même assemblée municipale qui prétend souhaiter la bienvenue au Saint Père lors de sa visite du 7 novembre » ait lieu des affirmations comme celle qu’a manifestée Gomá en offensant gravement le Pape et l’Église catholique.
