La polyphonie de la foi
Le pape musicien conclut le Synode. Article dans l'Osservatore Romano. ((23/10/2010)
A l'issue des travaux, Benoît XVI a remercié les Pères du Synode, et souligné la richesse de la pluralité dans l'Église catholique du Moyen-Orient
Article dans l'Osservatore Romano
La polyphonie de l'unique foi.
-------------
Benoît XVI a eu recours à une métaphore musicale pour décrire les deux semaines de travaux synodaux vécues avec les évêques du Moyen-Orient, durant le désormais traditionnel déjeuner de fin du Synode, qui s'est tenu ce samedi 23 octobre, dans l'atrium de la Salle Paul VI.
Demain, dimanche 24, avec la messe finale présidée par le Pape dans la basilique du Vatican, se conclura cette assemblée spéciale consacrée à cette terre bénie par Dieu - a dit le pape - qui est le berceau du christianisme, une foi qui n'est pas fermée sur elle-même, mais ouverte au dialogue œcuménique et avec nos frères musulmans et juifs.
Parlant de l'expérience de communion vécue pendant les jours du synode - du dimanche 10 au samedi 23 octobre - et pendant le déjeuner, le pape a ensuite invité tout le monde à participer le lendemain à la liturgie du dimanche: moment de convivialité avec le Seigneur dans l'Eucharistie, où le Christ est avec nous, nous met en mouvement, en synode, justement; dans un chemin commun.
Auparavant, Benoît XVI a rappelé comment la tradition du déjeuner en conclusion du Synode avait été inaugurée par Jean-Paul II - dont on a célébré hier le trente-deuxième anniversaire du début du ministère pétrinien - et a remercié le président et le Secrétariat du Synode pour le Moyen-Orient, rappelant les difficultés qu'il avait connues personnellement quand, comme cardinal, il avait été rapporteur du synode de 1980 sur la famille.
Se référant au thème des travaux, le pape a expliqué comment une vraie communion et un vrai témoignage avaient été vécus, montrant au monde la richesse de la diversité dans l'unité des sept églises, avec leurs différents rituels, riches en culture, mais unis dans l'unique foi dans le Christ Jésus. Cette foi - a-t-il ajouté - que seul le Seigneur peut donner et qui relie toutes les Eglises orientales catholiques.
Au début de la rencontre cordiale, le secrétaire général du Synode, Mgr Nikola Eterovic, a présenté au pape les données des travaux, qui ont été suivis par 173 pères synodaux sur les 184 invités, puisque 11 n'ont pu venir à Rome pour différentes raisons. Il y a eu 14 congrégations générales (la première détenant le record de fréquentation, 170) et 6 réunions de petits groupes; il y a eu dix homélies et méditations, 125 interventions, plus cinq consignées par écrit. Malgré des délais serrés - habituellement, les assemblées du Synode durent trois semaines - 12 délégations fraternelles sont intervenues et douze rapports ont été délivrés.
Surtout, Mgr Eterovic a souligné les 111 interventions libres tenues en présence du Pape, et voulues par lui: une dimension qui - selon lui - se développe. Il a ensuite signalé que les pères ont voulu offrir à Benoît XVI un portrait, exposé à l'entrée de l'atrium, réalisé par un artiste greco-catholique ukrainien, qui étudie à Saint-Pétersbourg: une école réaliste - a-t-il expliqué - attentive au détail mais aussi à la dimension spirituelle. Puis, après un interlude en chanson - avec le classique O sole mio napolitain chanté par un jeune assistant du secrétariat spécial, et une chanson de remerciement au pape chantée en français et en arabe sur l'air de l'Ave Maria de Lourdes - le patriarche des Syriens Ignace Youssif III Younan, président délégué, a parlé. Il a remercié le pape pour l'opportunité donnée aux églises du Moyen-Orient de faire entendre leur voix, assurant que ces pasteurs retourneront dans leurs foyers et dans leurs communautés sans crainte d'annoncer l'Evangile de la charité et la vérité, et de la vivre tous les jour. Enfin, le patriarche greco-melkite, Grégoire III Laham, a offert au Pape un splendide vêtement liturgique oriental.
(© L'Osservatore Romano - 24 Octobre 2010, voir ici: 246q01.pdf [414 KB]
)
