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Climatoscepticisme

A lire: un texte de Paul Deheuvels, mathématicien, membre de l'Académie des Sciences (15/12/2010). Mise à jour le 16/12.

Le Saint-Père est-il acquis à la thèse du réchauffement de la planète?

Franchement, je ne le sais pas.
Mais peut-on affirmer que "pour être en phase avec la pensée du pape, il faut renoncer au négationisme climatique"?

Je ne le crois pas non plus. Et lui-même ne nous demande rien de tel.

On lira ici (http://www.polemia.com/article.php?id=3329) un article écrit par Monsieur Paul Deheuvels (le nom m'a interpelé, car j'ai dû être une de ses élèves, alors que j'étais en maîtrise de mathématiques à Paris-VI, et lui-même déjà très jeune maître-assistant, chargé de TD), statisticien, professeur à l'université Paris VI, membre de l'Académie des Sciences (son CV impressionnant interdit de le classer dans la catégorie des humoristes) .

Il s'en prend, avec des arguments solides, à l'une des figures majeures du GIEC, Jean Jouzel, colauréat avec Al Gore du Prix Nobel de la Paix.
Etant un vrai scientifique, il ne cède pas à la tentation facile de l'invective, reconnaissant, jusqu'à un certain point (et aussi un certain moment), la valeur des travaux scientifiques de Jean Jouzel.
Mais à côté des arguments techniques, exposés de façon très claire, il en propose aussi de pur bon sens. Car personne ayant accès aux medias n'a à ce jour mis en doute la certitude que l'augmentation de la température de la planète de quelques maigres degrés serait une catastrophe. Est-il interdit d'en débattre?
Extrait:

A partir de 1990, Jean Jouzel [et] tout un groupe de scientifiques mus par le virus de l’écologie mondialiste, se lancent à l’assaut des médias et de la politique pour attirer l’attention de tous sur ce qu’ils croient pouvoir déduire de leurs observations. Ils prédisent alors une évolution apocalyptique des températures, menant au chaos et à la destruction planétaire, le tout étant assorti d’une élévation considérable du niveau des océans.

....

Il ne suffit pas d’avoir publié article sur article, d’avoir accumulé les récompenses, ni même d’avoir obtenu le Prix Nobel, pour devenir infaillible. Jean Jouzel se trompe lorsqu’il refuse de revenir sur celles de ses affirmations passées, qui sont infirmées par les faits. Il nous trompe, lorsqu’il présente comme un dogme absolu l’idée que la réduction de nos émissions de CO2 fera baisser la température autrement qu’à la marge. Pis encore, il agit comme un apprenti sorcier. Nul homme sensé ne souhaiterait que les températures de la planète reviennent au niveau des terribles hivers de la fin du 18ème siècle. Or, si on adoptait complètement les thèses du GIEC, ce serait la perspective idéale vers laquelle voudraient nous orienter les tenants de la réduction de gaz à effet de serre. On meurt beaucoup plus facilement de froid que de chaud, et la constatation que les périodes historiques où la Terre avait des températures moyennes de l’ordre de 2°C supérieures à la température actuelle ont coïncidé avec une grande prospérité devrait faire réfléchir. Au fond, le réchauffement climatique est-il bon ou mauvais ? Pour Jean Jouzel, la question ne se pose même pas.

Pour conclure, un certain nombre de scientifiques ont propagé des idées fausses sur de simples bases idéologiques. Heureusement, dans nombre de cas, leurs erreurs n’auront pas eu d’impact. Pour ce qui est de Jean Jouzel et du GIEC, force est de constater que la catastrophe n’est pas celle du climat.

Notons, au passage que la différence des températures moyennes entre Paris et Marseille est de plus de 4°C (15°9 à Marseille et 11°1 à Paris). Alors, si la température parisienne augmentait de 1,1°C à la suite du doublement de la teneur en CO2 de l’atmosphère, ce ne serait, sans doute pas, une grande catastrophe non plus.

Je ne me permettrais pas (comme le font certains, qui n'ont aucune connaissance scientifique) de balayer de tels arguments d'un revers de main. Décréter "plus personne ne met sérieusement en doute le réchauffement de la planète" est une imposture, qui relève d'une conception totalitaire du débat.
Il ne m'a pas échappé que dans Lumière du monde, précisément dans un chapitre au titre vraiment apocalyptique intitulé "La catastrophe globale", le Saint-Père a répondu à des questions de Peter Seewald sur le réchauffement de la planète. Sur la position de Peter Seewald à ce sujet, nous n'avons aucun doute. Le chapitre est clairement un exposé détaillé de ses vues, et c'est à mon avis une faiblesse du livre. Il affirme bien plus qu'il n'interroge, et je suis désolée de lui dire que son avis ne m'intéresse pas.
Sur l'opinion personnelle du Saint-Père (nuancée, bien sûr), qui elle, m'importe plus que tout au monde, mais qui n'engage en aucun cas le magistère, puisqu'elle ne met pas en cause les vérités de la foi (s'il l'a dit de son Jésus de Nazareth, c'est encore plus vrai ici), la réserve s'impose. D'autant plus qu'on imagine mal que dans le très court temps imparti, il allait se lancer dans une controverse avec son interlocuteur "vert".
Car, qu'il faille changer notre mode de vie, et faire des choix politiques en ce sens, est très probablement une évidence. Plus que les prévisions catstrophistes de Peter Seewald, je retiens ses admirables propos:
"L'Eglise est mise au défi. Elle ne partage pas seulement la grande responsabilité, elle est souvent, dirais-je, l'unique espoir. Car elle est si proche de la conscience de beaucoup d'hommes qu'elle peut les amener à certains renoncements, et imprimer dans les âmes des attitudes fondamentales"
Et aussi, un peu plus loin:
"On voit trop peu de modèles de renoncement concret possible. De ce point de vue, les communautés religieuses ont une importance examplaire. Elles peuvent montrer à leur manière qu'un style de vie fondé sur le renoncement rationnel, moral, est tout à fait praticable, sans mettre entièrement entre parenthèses les possibilités de notre temps". (page 71)

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