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Un fonds mal exploité ou délibérément méprisé ? Très belle réflexion de mon ami de Belgicatho (9/4/2012)



Dans son dernier billet, Vittorio Messori écrivait: (cf. L'Evangile renaît dans les sanctuaires , benoit-et-moi.fr/2012-I/):

Souvent, ceux qu'on ne rencontre plus à l'église, on les croise à genoux à Lourdes, Medjugorje, Fatima, San Giovanni Rotondo. Ou dans les Grottes vaticanes, devant la tombe de Jean Paul II.

La piété populaire, la foi des simples, aurait-elle encore de beaux jours devant elle, contre les "catholiques adultes"?

     



La piété populaire, un fonds mal exploité ou délibérément méprisé ?
Texte ici: http://belgicatho.hautetfort.com
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Fruit de nombreux siècles de civilisation chrétienne, la piété populaire est inscrite plus profondément que l’on ne le croit dans la mentalité collective. En témoignent, les succès de foule dans les sanctuaires, les dévotions persistantes à l’égard de l’Enfant Jésus de Prague, du Sacré Cœur, de la Vierge, de saints comme Rita, Antoine, Don Bosco, Vincent de Paul, devant lesquels brûlent constamment force bougies et luminaires.

Il suffit qu’un prêtre intrépide ose convoquer les fidèles d’une cité réputée déchristianisée pour qu’un millier de fidèles répondent à son appel et témoignent de leur attachement au Christ en participant à un chemin de croix dans les rues de la ville. Ou encore, comme hier, jour de Pâques, dans mon église paroissiale bondée et exultante, tout simplement parce que les membres de la chorale avaient généreusement invité les gens du quartier à se joindre à eux pour la messe et une réception conviviale. L’excellence de l’accompagnement choral mais aussi le soin apporté par le célébrant à officier avec dignité, recourant à la symbolique de l’eau, des cierges allumés, de l’encens, ainsi que la profondeur de son homélie, ont fait de cette messe un grand moment de grâce. Les « miracles », pour peu qu’on veuille bien les susciter, ne se produisent pas qu’à Marseille dans l’église du Père Zanotti-Sorkine !

Après des décennies d’enfouissement, il serait grand temps d’en appeler à ce fonds que représente la sensibilité religieuse des gens. Ceux-ci se sont éloignés d’églises où l’on a voulu promouvoir des formes liturgiques, soi-disant adaptées à notre temps, mais en réalité terriblement pauvres et peu susceptibles de développer une piété qui parle aussi aux sens, aux sentiments, à l’affectivité. Notre religion est une religion de l’incarnation, avec tout ce que cela comporte. Une religion rabougrie et desséchée, bavarde aussi, ne peut satisfaire cette attente complexe du cœur et de l’esprit.

Le sacré a aussi ses exigences : de recueillement mais également de soin, d’application, de préparation, et de beauté surtout. On ne peut concilier avec lui n’importe quelle forme d’expression. Ces banderoles ou ces montages en carton qui envahissent les podiums de nos églises durant les campagnes d’avent ou de carême, censés nous sensibiliser aux injustices du monde, sont souvent laids et offensent le caractère consacré du lieu. Ou encore, ces interventions multiples qui, avec des intentions louables, interrompent le déroulement de la liturgie. On ferait bien d’envoyer nos « animateurs » en stage prolongé chez nos frères orthodoxes qui les initieraient à la dimension mystique de la liturgie qui unit le ciel à la terre.

Ces propos sont forcément sommaires (ndlr: pas du tout!!) mais ils nous sont inspirés par ces expériences récentes qui montrent qu’il ne faut pas désespérer mais oser en appeler à un "sens" religieux encore bien présent et - malheureusement - souvent inexploité. Encore faut-il qu'on s'y applique sans tarder car l'usure du temps et la prégnance du matérialisme ambiant pourraient bien avoir raison de ces ressources "dormantes"...