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Elle est cette fois le fait de l'agence catholique allemande KNA, et dans la banalité des questions archi rebattues, elle laisse percevoir un peu plus de la personnalité de Mgr Georg Ratzinger (11/4/2012).


     



Voici une (énième) interviewe du frère du Pape, celle-là réalisée par l'agence catholique allemande kath.net/KNA, sans doute à l'occasion du 85e anniversaire du Saint-Père. C'est mon amie Teresa qui attire mon attention dessus.

On objectera que les journalistes posent toujours les mêmes questions, rarement très intelligentes, souvent carrément stupides, et le cher Mgr Georg est vraiment gentil d'accepter de leur répondre. Mais ici, il me semble percevoir quelque chose de plus que dans les interviewes précédentes. Un fossé infranchissable de génération. Quelque chose comme la pointe d'agacement (néanmoins bienveillante) d'un vieil homme sage et bon qui sait la valeur des choses et qui connaît les priorités de la vie.

Le texte original en allemand est ici: http://kath.net
Traduction VB

* * *

Son frère Georg n'a pas encore choisi quoi lui offrir pour son 85e anniversaire
«Il a déjà tout ce qu'il lui faut»
Une interviewe réalisée par Christoph Renzikowski
REGENSBURG, 4 Avril
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Le 16 avril, le Pape Benoît XVI aura 85 ans.
A cette occasion, son frère Georg Ratzinger, 88 ans, veut aussi être auprès de lui.
Mais il n'a pas encore de cadeau.
Le problème est que ce que souhaite le Pape, son frère n'est pas en mesure de le lui offrir.


KNA: Herr Domkapellmeister, votre frère va fêter dans quelques jours son 85e anniversaire. Est-ce que vous vous préparez déjà pour le voyage au Vatican?
Georg Ratzinger: Oui. Le 13 Avril, je prendrai l'avion pour Rome et j'y resterai ensuite quelque temps.

- Que souhaite un Pape pour son anniversaire?
- Un peu de repos. Et bien sûr, la bénédiction de Dieu pour les années à venir, une bonne santé, et surtout, que sa vie trouve son accomplissement souhaité en Dieu.

- Dans votre famille, les anniversaires n'étaient pas particulièrement célébrés. Pourquoi?
- Ce n'était pas la coutume, en Bavière - où l'on célébrait plutôt la fête [de notre Saint Patron]. Cette fête nous rappelait notre baptême et les saints qui doivent inspirer nos vies.

- Voulez-vous dire que les anniversaires étaient passés sous silence?
- Pas tout à fait. On le souhaitait, et on pouvait recevoir un petit quelque chose.

- Pas de fête d'anniversaires pour les enfants?
- Non, on n'aurait même pas pensé à inviter d'autres enfants. Les temps étaient durs et il fallait compter chaque sou (retourner chaque mark deux fois avant de le dépenser).

- Se peut-il que votre frère n'apprécie pas tant que cela qu'aujourd'hui le président de Bavière et les évêques viennent lui présenter personnellement leurs voeux ?
- D'un côté, c'est bien sûr une joie pour lui de sentir leur reconnaissance et leur estime pour le Pape. C'est toujours positif. D'un autre côté, il se demande aussi pourquoi tout le monde devrait faire autant de bruit autour de sa personne.

- Qu'est-ce que Benoît XVI souhaite vraiment réaliser dans le temps qu'il lui reste?
- Cela, je l'ignore. Sa fonction de Pape n'intervient pas dans notre dialogue fraternel.

- Comment s'oriente-t-il dans les chemins jalonnés d'embûches, comme dans son récent voyage au Mexique et à Cuba?
- Cela l'a quelque peu fatigué. Mais il va revenir à la normale au bout de quelques jours. Mon frère a une nature assez résistante. Il est habitué à être fortement sollicité. Et il mène une vie naturelle - qui consiste en un temps de sommeil suffisant, aucun excès de nourriture ou de boisson mais surtout un mode de vie régulier.

- Combien de fois le voyez-vous au cours de l'année?
- J'y vais pour les vacances de Noël, et plus tard, je passe Août à Castel Gandolfo. Le temps que nous passons ensemble est toujours très beau, même si les réunions sont limitées. Tous les matins, nous disons la messe ensemble, nous sommes ensemble au moment des repas, et durant l'après-midi, nous nous promenons en récitant le chapelet. Cela ne fait pas beaucoup de temps, mais cela le rend d'autant plus intense et beau.

- Jouez-vous encore de la musique ensemble?
- Non. Il n'a pratiquement plus le temps de s'entraîner. Sa vie est si chargée, et tellement remplie qu'il ne joue de la musique, que dans des occasions très particulières. Il le fait alors pour lui personnellement. Mais il aime beaucoup écouter de la musique.

- Quel genre de musique?
- Cela dépend de l'année liturgique et de la saison. Il aime écouter les chants de Noël, en particulier ceux qui ont bercé notre enfance, chantés par le Domspatzten Regensburger et d'autres chœurs.

- Herr Praelat, vous êtes maintenant tous les deux à un âge où la plupart des personnes dressent un bilan de leur vie et réglent leurs affaires. Parlez-vous ensemble de ce que vous souhaiteriez faire lors de la dernière étape de la vie sur cette terre?
- Non! Il a sa mission, à laquelle il est totalement lié. Comment cela se passera concrètement pour lui, je ne le sais pas. A Ratisbonne, je suis trop loin de lui. Mais cela n'a pas de sens de planifier ces choses. Elles auront lieu, tout simplement.

- Comment la foi se modifie-t-elle avec l'âge? Vos certitudes ont-elles augmenté, ou y a-t-il de nouveaux doutes?
- Ce que l'on a pratiqué toute sa vie reste. On réalise la plénitude et l'élévation. Ce n'est pas toujours vrai pour tout le monde, mais avec le recul, on voit cependant chez beaucoup que cela devait être ainsi. Cela s'inscrit dans la personnalité de chacun. Avec l'âge, la certitude et l'espoir augmentent, et aussi la plénitude de la foi. C'est du moins comme cela que je le ressens.

- Est-il concevable que le pape puisse se rendre une fois encore en Bavière, et si cela devait être, pour vous?
- Pour moi seul, certainement pas! Il ne peut pas faire de visites privés. Il prend sa fonction au sérieux et il sait que chaque voyage du pape implique de nombreuses difficultés . S'il revient [en Bavière], il le fera pour des raisons pastorales, pour l'amour de l'Église. Je suis convaincu qu'il ne reviendra plus en Bavière. Je crois que personnellement, il ne veut plus tellement voyager, car cela lui demande de plus en plus d'effort.

- Lui apporterez-vous finalement quelque chose?
- Plusieurs personnes m'ont confié des présents. Je n'ai pas contrôlé de quoi il s'agissait, mais cela je ne le fais que pour des gens que je connais et que j'apprécie..

- Vous-même, vous conformerez-vous à la tradition familiale, et renoncerez-vous à lui amener un présent?
- La tradition familiale trouve bien entendu une exception dans ce cas. Les anniversaires en chiffres ronds [càd se terminant par 5 ou 0] doivent être mis en évidence.
Mais il est très difficile de décider quoi lui offrir. Les choses les plus nécessaires dans la vie - nourriture, vêtements et un toit - il a tout cela, ainsi que des livres en abondance. C'est très très difficile. Je continue d'y réfléchir.