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Contrairement à ce qu'affirment certains, le Pape en parle continuellement, souvent avec d'autres mots, non moins forts (13/4/2012).

Sur ce site



Dans un billet remarquable du 6 avril dernier, Michel Janva, sur le Salon Beige (1) relevait une affirmation fallacieuse d'Isabelle de Gaulmyn, sur La Croix, prétendant que le Pape n'avait utilisé qu'à deux reprises l'expression <principes non négociables>. Et encore!
"En 2006 - admettait-elle - dans un discours aux participants au congrès du Parti populaire européen".
"Mais - ajoutait-elle - il reprend alors un premier document de 2002, écrit par le même Ratzinger, alors préfet pour la congrégation pour la doctrine de la foi, une note doctrinale concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique de 2002".
(si je comprends bien, en regroupant astucieusement les deux circonstances, il n'en aurait donc parlé qu'une fois!!)

S'il s'agit de la succession de mots en tant que telle, peut-être dit-elle vrai.
Mais c'est jouer sur les mots, justement, et on ne peut laisser passer sans réagir une telle désinformation. Car il ne se passe guère de semaine sans que le Pape n'aborde la question (alors que la moindre de ses -rares- allusions à l'environnement est reprise ad nauseam, lui ayant même valu le surnom inepte de "Pape Vert").

Mes amis du Salon beige se sont livrés à un travail de fourmi (que je salue): ils ont compilé de nombreux discours du Saint-Père, où, certes parfois sous une autre appellation, mais avec des mots non moins forts, Benoît XVI a bel et bien dit que le respect de la vie de la conception à la mort naturelle, le mariage entre un homme et une femme et la liberté d'éducation des enfants sont "les piliers irremplaçables dans l’édification d’une société vraiment digne de l’homme et des valeurs qui lui sont consubstantielles".

Et encore, la liste qu'ils proposent n'est certes pas exhaustive.

L'inventaire du Salon Beige


Donc, droits universels, intangibles, inaliénables et indivisibles, valeurs fondamentales, piliers irremplaçables... Tout cela veut dire la même chose ou, pour parler comme le veut la mode, est dans le même registre sémantique, et ne laisse place à aucune équivoque.

Reste le problème crucial de l'échéance électorale qui nous attend - la quadrature du cercle, dit à juste titre Yves Daoudal (ici).
Il est clair que, de près ou de loin, aucun candidat ne s'approche de l'idéal indiqué par Benoît XVI.
La réponse nous appartient, et cela est juste, car notre religion, contrairement à d'autres, nous laisse la liberté.
Chacun doit donc se déterminer selon sa conscience (2), et bien sûr les catholiques le font en se laissant éclairer par l'Eglise, comme l'a dit Mgr Aillet dans son message pascal qu'il commente ici:


Mgr Aillet Message de Pâques 2012 par Diocese64



Il convient toutefois de relativiser l'importance de l'échéance en question, et de prendre conscience qu'il s'agit d'un problème de fond, qui ne peut être résolu que sur le très long terme et pas en une élection (dont nous n'attendons hélas pas grand chose).
C'est ce qu'expliquait très bien le Père Scalese - à propos de l'Italie, mais c'est pareil - cité ici: http://benoit-et-moi.fr/2012-I/

Dans la situation où nous sommes, nous ne pouvons pas nous faire d'illusions sur une reconstruction immédiate, comme on dit aujourd'hui du «tissu social» au sens chrétien. Après des siècles de démantèlement du «christianisme» (c'est de cela qu'il s'agit: la crise que nous traversons n'est pas, comme beaucoup le croient, le résultat de décisions hâtives dans les dernières décennies, mais la conséquence de prémisses qui plongent leurs racines loin dans le temps) on ne peut prétendre le reconstruire en un tournemain. Au point où nous en sommes, je suis convaincu que nous ne pouvons plus penser résoudre la situation avec des interventions limitées, uniquement destinées à sauver ce qui peut l'être.
Je pense qu'il n'y a rien d'autre à faire que de tout recommencer du début, revenir à l'époque des apôtres et continuer à proclamer le kérygme du Christ crucifié et ressuscité. Dans l'intervalle, tout ce qui nous entoure se sera complètement effondré, et on pourra ensuite commencer à reconstruire à partir de zéro.
---

Actuellement nous sommes confrontés non seulement à une gauche, mais aussi hélas à une droite entièrement sécularisée. Donc le vrai problème est de ré-évangéliser la politique. Il faut commencer du début, comme il y a deux mille années: le chrétien, de quelque côté qu'il se range, est appelé à "imprégner l'ordre temporel de l'esprit évangélique". A ce niveau, au niveau de la foi et des valeurs morales, tous les catholiques sont - doivent être - unis au-delà des camps. Ils doivent être non pas des catholiques de droite, de gauche ou du centre, non pas des "catholiques libéraux" ou des "démocrates catholiques", des "cathocomunistes" ou des "cléricofascistes", mais simplement catholiques - comme nous l'a rappelé la semaine dernière L'Osservatore Romano (15 Juin 1998) - des "catholiques sans adjectifs".

Notes

(1) Lettre ouverte aux candidats aux élections du Salon Beige : http://lesalonbeige.blogs.com/
(2) Il y a les habituels diviseurs (par exemple ici)

* * *

Pour conclure provisoirement:
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Je ne pense pas que mon avis ait le moindre intérêt, mais puisque ces pages sont les miennes, pourquoi ne pas en donner un aperçu, même si mes intentions à ce jour ne sont pas encore arrêtées.
Donc:
Avec l'une des deux alternatives, c'est le pire assuré, et tout de suite: je ne parle pas d'économie - encore que là aussi ... - je parle surtout des fameux principes non négociables; et parmi les inspirateurs, il y a des furieux.
Avec l'autre, il y a un délai - et qui sait ce qui peut se passer, après. Les inspirateurs, ici, ne sont pas des idéologues, mais parfois des pragmatiques, parfois même d'authentiques honnêtes gens, éventuellement des mous - par définition, les "mous" peuvent changer d'avis, ou au moins, traîner des pieds, par prudence, ou par crainte.

José-Luis Restàn, très apprécié dans ces pages a écrit récemment un billet à ce sujet, que Carlota m'avait traduit, et que nous avions décidé après coup de ne pas publier en français, car nous ne partagions ni l'une ni l'autre son contenu dans sa totalité (il aurait été à lire sous la rubrique "La France vue de l'étranger").
Il s'intitulait: « Sarkozy, malgré tout » (www.paginasdigital.es) et concluait:

"Bien sûr que Sarkozy n’est pas un saint, et peut-être qu’il n’est pas un modèle de cohérence morale (ce n’est pas à moi de le juger) mais ce n’est pas ce que les chrétiens demandaient à César. Peut-être est-ce un excès d’élucubrations, mais je crois qu’Augustin d’Hippone aurait parié sur ce fils d’immigré hongrois, avec des airs de 'grandeur' (en français dans le texte) mais quelques idées essentielles dans la tête" .

Peut-être à méditer.
Sur Saint Augustin, j'ai malgré tout des doutes....