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... démissionnaire à la suite de la diffusion d'images compromettantes. Deux façons de l'interpréter: pour la presse laïque, c'est un argument en faveur du mariage des prêtres. Mais pour d'autres, cela va de pair avec le laisser aller liturgique, et c'en est même une conséquence (30/6/2012)

     



Lu sur le site d'un quotidien régional
(http://www.estrepublicain.fr/)
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Un évêque argentin et le fondateur italien d’une communauté missionnaire ont été destitués en raison de leurs relations avec des femmes... alors que la fréquence des affaires de ce type renforce la revendication pour le mariage des prêtres.
Mgr Fernando Maria Bargalla, évêque de Merlo-Moreno, 57 ans, avait été filmé en train de se baigner et de serrer une femme dans ses bras, dans un hôtel de luxe du Mexique.
Mgr Bargallo, responsable de l’organisation Caritas Amérique Latine, qui avait lancé l’an dernier une campagne contre la pauvreté sur le thème «Plus pour ceux qui ont moins», a présenté lundi sa démission.
L’évêque n’est pas soupçonné de malversations.
...
En poste depuis 1997, il était pressenti comme possible remplaçant de l’archevêque de Buenos Aires, Jorge Bergoglio. (??)

Bargalla n'était pas un simple prêtre, mais un membre en haut de la hiérarchie (pressenti pour remplacer le cardinal Bergoglio, ex-papabile de 2005 !!), qui avait choisi délibérément de trahir son engagement, et qui bénéficiait de la complicité des medias pour ses positions libérales; il n'avait certes pas été traîné de force à son poste (enviable, lorsqu'on voit qu'il pouvait se payer des séjours dans un hôtel de luxe... tout en faisant ostensiblement la quête pour les pauvres).

Du miel, hélas, pour les ennemis de l'Eglise (les commentaires que l'information a suscités sur les sites où elle a été rapportée dépassent les attentes par leur caractère ordurier et haineux), mais exploité ici a minima, et sous une forme plutôt inattendue...
Le journal régional français cité plus haut qui ne perd pas une occasion de dire tout le mal possible de l'Eglise, est plutôt indulgent pour l'évêque-renégat.
Normal, il sert une cause, et c'est annoncé en toute candeur dans l'article: la fréquence des affaires de ce type renforce la revendication pour le mariage des prêtres.
Et aussi pour le divorce, et le mariage gay, sans doute...

Mais on peut avoir un autre regard sur cette affaire. Comme celui que propose le site Corrispondenza Romana.
Je précise que, faisant une recherche sur internet, on trouve des pages entières de la même photo, un homme d'âge mûr, bedonnant, et une femme aux formes généreuses, en bikini minimaliste, surpris dans une posture peu compatible avec la dignité ecclésistique... et qu'il faut descendre très bas dans la recherche pour trouver d'autres images - qui ne sont pas celles évoquées plus bas, mais en donnent une idée. (http://ivasdigital.blogspot.fr/2012/03/ivas-n-87.html)...
Ce n'est pas sans relation avec l'article cité hier, sur le port de la soutane (cf. Il y a tout juste 50 ans, l'abandon de la soutane ).

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Lex orandi, lex credendi

L'«affaire» de l'évêque argentin Bargalló
http://www.corrispondenzaromana.it
(ma traduction)
Mauro Faverzani
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C'est la vérité vraie, et une fois de plus, on a la confirmation que «lex orandi, lex credendi»: autrement dit, les modalités et les formes du prier déterminent le contenu du croire.
La preuve supplémentaire, on l'a eue avec le «cas» de Mgr. Bargalló Maria Fernando, évêque du diocèse de Merlo-Moreno et président de Caritas pour l'Amérique latine, dont la presse internationale a parlé parce qu'une chaîne de télévision argentine l'a surpris avec une femme sur une plage, dans une position décidément embarrassante et inappropriée. D'abord une tentative improbable et maladroite d'auto-justification (ndt: la femme était une "amie d'enfance"), ensuite des excuses, puis la «confession» devant les prêtres de son diocèse, enfin la nouvelle de sa démission entre les mains du nonce apostolique Mgr Emil Paul Tscherring.

On a cru ainsi tout savoir de l'affaire. Ce n'est pas le cas. Ce que journaux, radio, TV, blogs, sites web, agences, n'ont pas évalué (ndt: et pour cause!!), ce sont d'autres photos, à certains égards encore plus scandaleuses que celles qui ont fait le tour du monde. Autrement dit celles qui dépeignent Mgr Bargalló, alors qu'il célébre la Sainte Messe. Images qui malheureusement gardent très peu des concepts de sacralité et de mystère inhérents au Sacrifice eucharistique, laissant imaginer une table plutôt qu'autre chose, avec nappe de pique-nique flashy, paniers de pain et de fruits - traces probables d'un offertoire improvisé - ballons, et, derrière, l'orchestre de salle de danse avec les inévitables guitares.

Négligés, presque inexistants, les vêtements liturgiques eux-mêmes, l'étole est le seul signe qui suggère que le concélébrant est prêtre, portant un polo gris et un pantalon beige.

A présent, à la lumière de cette photo, il est plus facile de comprendre la dérive spirituelle et éthique d'un certain clergé, dérive qui conduit également à certains «dérapages» comme celui dont tout le monde a parlé. Si on ne respecte même pas la liturgie, qui représente le point culminant du sacré, alors imaginons le reste!
Ce n'est pas par hasard que le Cardinal Ratzinger, dans son livre-interview avec Messori «Entretien sur la foi» , a déclaré: «Derrière les différentes manières de concevoir la liturgie, il y a différentes manières de concevoir l'Eglise, donc Dieu et la relation de l'homme avec Lui».
Et dans son autobiographie «Ma vie», il se dit «convaincu que la crise ecclésiale dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui» dépend «en grande partie de l'effondrement de la liturgie».

Quel est le problème? Il est très clair: il réside dans le fait de considérer la liturgie comme le résultat «de notre imagination, notre créativité » - comme l'écrivait encore le cardinal Ratzinger dans «L'Esprit de la liturgie» - quelque chose d'humain, en somme, une sorte de «cri dans le noir ou une simple auto-confirmation» communautaire, qui voudrait abaisser Dieu à notre niveau, au lieu de nous faire monter vers Lui.
Des célébrations, telles que celles présidée par Mgr Bargalló rendent - malheureusement - tout cela évident. Et ils donnent raison à Benoît XVI, quand dans la lettre accompagnant le Motu Proprio Summorum Pontificum, il a clairement dénoncé «des déformations arbitraires de la liturgie, à la limite du supportable».

Mais alors, tôt ou tard, les problèmes finissent par émerger. Des affaires comme celle de Mgr Bargalló montrent les retombées concrètes du laisser aller liturgique en termes de moralité et de pratiques pastorales.
Le journal argentin «Clarin» avait à plusieurs reprises accordé de l'espace aux positions du prélat, engagé - en tant que président de Caritas en Amérique latine - à disserter d'inégalités sociales et de justice de classe.
C'est le même journal qui il y a quelques jours a diffusé le nom de la femme surprise avec lui.
Peut-être l'évêque aurait-il mieux fait de consacrer plus de temps à la prière et à la célébration digne de Sainte-Messe qu'à assumer le rôle improvisé de «syndicaliste». Pour ne rien dire de plus.
En somme, vraiment: dis-moi comment tu célèbres et je te dirai qui tu es.