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Il a ouvert le coffre de ses souvenirs. Transcription de son discours, et video (9/7/2012)

>>> Cf.
Lundi, moment de nostalgie pour le Saint-Père

Image sur le site du Vatican







Benoît XVI s'est rendu ce matin en visite au centre "Ad gentes" des Missionnaires verbites de Nemi, où se déroulèrent du 29 mars au 3 avril 1965 les travaux de la "Commission Conciliaire des Missions", auxquels prit part comme expert le jeune théologien Joseph Ratzinger.

- Comment allez-vous, Saint-Père?.
- Je vais très bien.
C'est le court dialogue entre Benoît XVI et le procureur général des Verbites, le Père Giancarlo Girardi, qui l'a accueilli.
"Je suis vraiment reconnaissant - a ensuite ajouté le Souverain Pontife dans un bref discours à la chapelle, qu'il a rejointe d'un pas vif, tout en tenant sa canne de marche - pour cette opportunité de revoir 47 ans après cette maison de Nemi dont je garde un très beau souvenir, peut-être le plus beau beau du Concile".
Le Pape a également visité le parc du Centre, où il aimait à se promener dans cette période d'il y a 47 ans, et il a rappelé qu'un autre prêtre allemand nageait dans le lac de Nemi. Au Supérieur des Verbites, il a ensuite demandé s'il y avait des vocations en Allemagne. «Pratiquement pas», a été la sombre réponse.
Mais les 150 délégués au Chapitre général ont montré au pape le visage d'une église composée d'hommes de nations et d'ethnies très variées. «Je vois - a commenté Ratzinger - que la Société de la Parole divine s'épanouit dans de nombreux pays, l'Eglise ne vit que s'il y a de la joie de l'Evangile, si on fait l'expérience du bien qui vient de Dieu. C'est-à-dire, a-t-il conclu, si agissent les mêmes forces inspiratrices de l'Esprit Saint qui nous ont accompagnés à l'époque du Concile si visiblement."
(d'après S. Izzo, traduction)

Angela Ambrogetti a transcrit le discours a braccio:
(korazym.org, ma traduction)

S'appuyant sur la canne légère qu'il utilise depuis quelque temps, le Pape s'est agenouillé devant le Saint-Sacrement, et après avoir écouté le salut du Provincial et du nouveau Supérieur général, il a ouvert le coffre des souvenirs à un auditoire qui représentait toutes les parties du monde.

Une visite inattendue, avait dit le Général, qui va au-delà de nos attentes.
Le Pape n'a pas déçu, et rappelé combien il était agréable de travailler à Nemi, après la confusion de Rome. Joseph Ratzinger comme d'autres Allemands, à l'époque du Concile, résidait au collège de Santa Maria dell 'Anima près de la Piazza Navona.

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«Je suis vraiment reconnaissant de la possibilité de revoir 47 ans après cette maison de Nemi. J'en avais un très beau souvenir, peut-être le plus beau de tout le Concile. Je logeais dans le centre de Rome, au collège de Santa Maria dell'Anima, avec tout le bruit: tout cela est beau aussi! Mais être ici dans la verdure, avoir ce souffle de la nature et cette fraîcheur de l'air était déjà en soi une belle chose. Et puis, il y avait la compagnie de tous ces grands théologiens, avec la charge si importante et si belle de préparer un décret sur la mission. Je me souviens particulièrement du Général de l'époque, le père Schotte qui avait souffert en Chine, il avait été condamné puis expulsé - c'étaient les années 60 - mais qui était plein de zèle missionnaire, et convaincu de la nécessité de l'évangélisation. Et puis il y avait moi, j'étais un jeune théologien sans grande importance, invité je ne sais pourquoi... mais c'était un grand don pour moi.
Puis il y avait Fulton Sheen (ndt: 1895-1979, archevêque américain qualifié par le Time de "premier télévangéliste". En 2002, la cause de canonisation de Mgr Fulton Sheen a été ouverte, et il est appelé « Serviteur de Dieu ».
Le 28 juin 2012, le Vatican annonce officiellement qu'il reconnaît les « vertus héroïques » de la vie de Sheen. Mgr Fulton Sheen est désormais « vénérable » http://fr.wikipedia.org/wiki/Fulton_Sheen ), qui nous fascinait le soir avec ses grands discours, le Père Congar et les grands missiologues de Louvain. Pour moi, c'était un enrichissement spirituel, un grand don.
C'était un décret, sans grande controverse.
Il y avait cette controverse que je n'ai jamais vraiment comprise, entre l'école de Louvain et celle de Münster: l'objectif principal de la mission est-elle l’implantatio Ecclesiae ou l’annuntio Evangelii? Mais tout cela convergeait en une seule dynamique de la nécessité d'apporter la lumière de la Parole de Dieu, la lumière de l'amour de Dieu dans le monde et de donner une nouvelle joie pour cette annonce. C'est ainsi qu'est né à cette époque un décret beau et bon, presque unanimement accepté par tous les Pères conciliaires, et pour moi c'est aussi un très bon complément à Lumen Gentium, parce qu'il y a ecclésiologie trinitaire, qui part surtout de l'idée classique du "bonum diffusivum sui", le bien qui a en lui-même la nécessité de se communiquer, de se donner: il ne peut rester en lui-même, la chose bonne, la bonté même est essentiellement communication. Et cela apparaît déjà dans le mystère trinitaire, à l'intérieur de Dieu, et se répand dans l'histoire du salut et dans la nécessité que nous avons de donner aux autres le bien que nous avons reçu.

Ainsi, avec ces souvenirs, j'ai souvent pensé à ces jours de Nemi qui sont en moi, comme je le disais, une part essentielle de l'expérience du Concile et je suis heureux de voir que votre Société est florissante - le Père Général a parlé de six mille membres dans de nombreux pays. Clairement, le dynamisme missionnaire vit, et il ne vit que s'il y a la joie de l'Evangile, si on fait l'expérience du bien qui vient de Dieu et qui doit et veut se communiquer.
Merci pour votre dynamisme. Je vous souhaite pour ce Chapitre toutes sortes de bénédictions du Seigneur, beaucoup d'inspiration: que les mêmes forces inspiratrices de l'Esprit Saint qui nous ont accompagnés en ces jours de façon presque visible soient à nouveau présentes parmi vous et vous aident à trouver la route pour votre Compagnie, et pour la mission de l'Évangile ad gentes pour les années à venir.
Merci à vous tous, que Dieu vous bénisse. Priez pour moi , comme je prie pour vous. Merci!»