Rechercher:

Pages spéciales:

Page d'accueil

Vatileaks

Rencontre des familles

Toscane

Accord avec la FSSPX

Anniversaires

L'évêque émérite d'Amiens n'aime ni l'un ni l'autre, et il le fait savoir, sur Témoignage Chrétien (21/6/2012)

Son Excellence doit être sourde et aveugle, ou bien vivre ermite dans un désert, car selon Elle, "la barque est à quai, et s'imagine hors du temps"!!!

>>> Cf.
Le Trône et l'autel

Image ici.

     



Mgr Noyer est évêque émérite d'Amiens, et je ne pense pas le calomnier en disant qu'il est "progressiste"..
Il a plusieurs fois défrayé la chronique, le dernier épisode, à ma connaissance, étant une déclaration (dans Témoignage Chrétien) en 2010, laissant pour le moins - disons le poliment - planer un doute sur sa foi en la résurrection du Christ. Il s'en était après coup, paraît-il, justifié. Dont acte. Mais dans une matière aussi grave, le doute, venant d'un prêtre catholique, était déjà un vrai "dérapage", pour reprendre un mot à la mode (1).

J'ai un grand respect pour le ministère qu'il a exercé au sein de l'Eglise, dans sa hiérarchie, par surcroît, et j'aurais préféré ne pas devoir faire de cette page ce qui peut sembler être une tribune contre lui.

Je pense simplement à son sujet ce qu'avait dit une fois le Père Scalese à propos du Cardinal Martini et de ses nombreuses sorties médiatiques: "maintenant qu'il est en retraite, il devrait prier pour l'Eglise". Et surtout pas se répandre dans les journaux (il serait plus juste de dire "un certain journal") pour dire sa révolte, et sa détestation de l'Eglise-institution, et du Pape, répandant la discorde et favorisant l'égarement des catholiques.

Comme le disait Carlota il y a moins d'une semaine ici (cf. Les aveugles de la parabole): le meilleur moyen de nous prévenir [contre la désinformation marxisante], dans la période que nous vivons, où le système mondialiste (et son bras armé les medias) veut détruire l’Église Romaine, la seule qui lui résiste, c'est d’avoir le réflexe "Méfiance" dès que l’on entend des paroles de division.

A cet égard, ce billet, en date du 17 juin, publié encore une fois sur le sub-claquant Témoignage Chrétien, est un sommet dans l'art de la division (et donc de l'égarement) des catholiques, avec en particulier la confusion qui tue, savamment entretenue, entre l'Eglise-structure humaine, voire le "Saint-Siège" (il utilise pour parler du Pape les mots bureaux de la curie - pour s'y "réfugier" - , trône - que le Pape cherche à "sauver" - , prestige, et ainsi de suite) et l'Eglise-Institution divine.
Mgr Noyer y prend l'exact contrepied de cet article paru sur le site italien Corrispondenza Romana, que j'avais intitulé "Le Trône et l'autel".
Il en a peut-être le droit, comme chacun a le droit de contester le Pape. Lui-même ne s'en offusquerait certainement pas, et serait le premier à trouver cela plus que naturel: nécessaire. Car le contraire signifierait qu'il ne cherche qu'à assurer sa tranquillité, ce qu'il avait qualifié de "vision repoussante" dans le 1er livre d'entretiens avec Peter Seewald, "Le sel de la Terre".
Mais le moment est vraiment mal choisi, pour un membre de la HIÉRARCHIE (fût-ce au passé) de l'Eglise de profiter de son autorité, et d'utiliser la tribune des médias pour diviser les catholiques, et les dresser contre leur Pasteur - et c'est d'autant plus regrettable quand les arguments utilisés sont fallacieux: dans la crise que nous traversons, et que l'Eglise affronte sous les coups de boutoir répétés de "l'esprit du monde", c'est une mauvaise action.

Voici donc le texte de Mgr Noyer, que j'ai lu d'abord sur le site italien Fine Settimana, avant de le trouver sur le site de TC.
Les soulignements sont de moi. Et je n'ai pas pu m'empêcher de rajouter quelques commentaires, qui se trouvent entre parenthèses.

La Reine et le Pape
Par Jacques Noyer
Témoignage Chrétien, 17/6/2012

--------------

Élisabeth II, du haut de ses soixante ans de règne et de sa barge royale, regarde passer les vaisseaux de l’Histoire. Son peuple l’acclame. On oublie un instant les malheurs des uns et les jalousies des autres.
On ne lui reproche aucun des moments de ces temps difficiles. Elle n’a pas prise sur les événements. On la félicite pour le temps qu’elle a duré. Pour l’unité qu’elle a su garder. Un sourire de mère qui console de vieillir et rassure.

À chacun de ses déplacements, comme à Milan il y a deux semaines, le pape est lui aussi acclamé par d’immenses foules, heureuses de leur unanimité. Il arbore un sourire serein qui semble ignorer les souffrances du moment. Les cris de foi surgissent d’un peuple qu’on croyait sans idéal. Le pape s’efforce d’oublier les sombres péripéties qui secouent son autorité.
Entend-il sous les vivats les plaintes de ceux que le présent fait souffrir ? Il ne le fait pas paraître (ndlr: là, Mgr Noyer ment, purement et simplement. Il a plus que fait paraître sa souffrance: il l'a dite avec les mots). Il atteste l’Éternel. Il étouffe (le vocabulaire excessif discrédite l'argument) aussi bien les angoisses de ceux qui ont peur de demain que les espérances de ceux qui voudraient le changement. Il est le Père qui sait mieux que nous, ce dont nous avons besoin. Depuis longtemps la barque de saint Pierre, comme la barge royale de Londres, est à quai et s’imagine hors du temps (beaucoup au contraire voient que la "barque" est en haute mer, en pleine tempête, et que le pape est le seul à leur parler des temps que nous vivons, et à nous indiquer un chemin pour le futur).

Mais à Londres, à Milan ou ailleurs, les foules vont revenir au réel après ces rêves d’éternité : la crise financière, le réchauffement climatique (l'évêque lit la bonne presse), ou les églises qui se vident (comme si les églises qui se vident n'étaient pas aussi la faute de lui et ses semblables). Ce n’est la faute ni de la Reine ni du Pape (en effet!). Mais pensent-ils l’une et l’autre qu’il leur suffit de durer ? qu’il suffit de maintenir la tradition (confusion entre tradition, et Tradition!) pour oublier que le monde change ?

La Reine assurément n’ignore pas que tout passe, même elle, même la monarchie. Elle est toujours le « pape » de l’Église anglicane mais elle a renoncé, là aussi, à intervenir dans les querelles qui s’y rencontrent. Elle joue le jeu de la démocratie, l’alternance des partis, les débats où elle s’interdit d’intervenir, de répondre aux urgences du temps. De cette manière elle peut maintenir le trône au-dessus des vagues de l’histoire.

Le pape peut-il se contenter de sauver son trône ? Évidemment non. L’Esprit de Dieu sur lequel il s’appuie ne lui demande pas de sauver l’Église mais de sauver le Monde. Lorsque le tangage et le roulis lui rappellent que tout est fragile et que le statut du Vatican est évidemment provisoire, ce n’est pas dans les bureaux de la curie qu’il doit se réfugier (qu'insinue Monseigneur?). Il faut risquer une parole neuve à une humanité découragée. Et le Concile (nous y voilà!) a indiqué la voie : c’est dans le dialogue avec tous, dans la rencontre avec les questions de ce temps (Mgr Noyer n'a pas dû lire récemment les homélies et les textes du Saint-Père, pourtant en libre accès sur le site du vatican), la fraternité avec tous (à l'exception de quelques-uns, bien spécifiques), que l’Évangile se fera entendre.

Et tant pis si le Vatican perd de son prestige, si les cardinaux doivent renoncer à leur soutane rouge, si la curie doit avouer son incapacité à dire l’Évangile (là, Mgr Noyer poursuit la confusion entre l'Institution humaine, et celle divine) et , si les statistiques se perdent dans la réalité complexe des consciences…

Nous avons besoin d’un Père qui fasse confiance à ses enfants et non d’un patriarche qui leur impose le silence (Mais le pape n'impose le silence à personne, la preuve! Mgr Noyer offre ici une caricature de la démocratie, où ce sont les moutons qui mènent le troupeau... vers l'abattoir).
J’imagine que Benoît XVI le sait bien. Mais tout professeur a peur de perdre le contrôle de sa classe. Les professeurs de notre génération sont tous d’infatigables bavards qui ont besoin du silence de leur auditoire pour s’imaginer qu’ils enseignent.

* * *

Note

(1) Il en avait été question dans deux articles le de François H., l'un commentant une interviewe accordé par Monseigneur au Monde, en Avril 2010 (http://benoit-et-moi.fr/ete2010/ ), l'autre consacré à la CCBF, dont - surprise! - Monseigneur est un "parrain": cf. http://benoit-et-moi.fr/ete2010