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Obama et le Pape, avant le G8

et dans l'attente de la rencontre du Vendredi 10 juillet (6/7/2009).

Obama va rencontrer le Saint-Père Vendredi, après le sommet du G8 qui se tiendra à l'Aquila, site du terrible tremblement de terre d'Avril dernier. Une initiative de Silvio Berlusconi, qui sera immanquablemnt ignorée comme telle par la presse - puisque par postulat, tout ce qu'il fait est mauvais - et que je crois au contraire inspirée par un esprit de charité, apprécié du Pape: autrement dit "n'oubliez pas l'Acquila". C'est beau, et vraiment tangible, même si cela va à n'en pas douter créer quelques difficultés ponctuelles pour les malheureux habitants (mais, pour une fois, par la "faute" de la sécurité du messie américain).
Le site de NCR, où s'exprime habituellement John Allen, renvoie par ailleurs à une pétition que certains trouveront peut-être sympathique, mais que je trouve personnellement de pure propagande (essayons d'imaginer la tête de George Bush à la place de celle d'Obama, il y a un an... et ce qu'on aurait dit!!):
http://www.popeandpresident.org/


Cette pétition (mot inapproprié, sans doute, mais comment nomner cet O*NI?) met l'accent sur les convergences "humanitaires" certes très nobles entre le Pape et le Président. (* est un caractère générique...)
Mais à quoi sert de signer "une lettre de solidarité", dans une circonstance où le seul risque est de recevoir des acclamations? La lettre de solidarité, elle est bienvenue quand le Saint-Père est vraiment attaqué, les circonstances n'ont pas manqué cette année, mais les défenseurs n'étaient pas légion.
Et le même John Allen, toujours aussi obamaniaque, titre le 4 juillet:
Obama charm offensive ahead of pope meeting seems to be working...

Obama est habile, et surtout très bien conseillé. Il ignore donc à dessein (peut-il faire autrement?) l'inflexion que Benoît XVI souhaite donner à son pontificat, c'est-à-dire réaffirmer l'identité catholique; il tente au contraire de ne voir dans l'Eglise qu'une ONG parmi d'autres, employée certes au bien commun, mais sans spécificité d'annonce. En somme, le fameux animateur sprituel de notre monde "globalisé", qui est toléré, mais pas plus. L'autre thème est évidemment la soi-disant convergence de vues au Moyen-Orient, mais là encore, qui pourrait dire qu'il est "pour" le conflit, et "contre" l'accord?

En France, l'artillerie lourde du politiquement correct pro-Obama a déjà montré de quoi elle était capable avant et pendant l'élection; et une nouvelle offensive semble s'être mise en mouvement aujourd'hui, via La Croix, qui reproduit sa version de l'entretien accordé par le président américain à la "presse catholique mondiale" le 2 juillet dernier.

Le titre de la Croix

J'aurais bien aimé lire "J'ai eu une merveilleuse conversation avec le pape tout de suite après l'élection"... Mais ne rêvons pas.

 


D'amples extraits de la transcription avaient été publiés dans l'Avvenire, et je les avais traduits presque aussitôt (Interviewe d'Obama dans l'Avvenire), sans que cela intéresse quiconque: aujourd'hui, c'est le thème du dernier article de Magister en personne...
Donc, encore aujourd'hui, La Croix annonce comme un scoop - en tout cas en tête des dépêches de Google - la transcription des propos obamesques.
C'est le journaliste du Catholic Digest, journal "partenaire de La Croix", qui nous rapporte ce qu'il a entendu, lors de cette rencontre du président américain avec quelques représentants de la "presse catholique" triés sur le volet (cf Magister).
Le titre nous apprend que, pour Barack Obama : « La tradition catholique a eu une grande influence sur ma vie ».
On se demande comment. On se dit aussi que cet homme est une véritable éponge à convictions (il absorbe beaucoup; il est aussi quelqu'un qui a vécu toutes les expériences, je ne sais pas vraiment pourquoi mon père appelait des gens comme lui des "maçons"... il voulait dire par là qu'ils avaient tout fait). Catholique à Rome, et musulman au Caire. Nous ne pouvons que nous en réjouir, à défaut d'être convaincus.

Dans l'Avennire (Interviewe d'Obama dans l'Avvenire), c'était l'unique journaliste italienne conviée à l'entretien, E. Molinari, qui relatait ce qu'elle avait entendu..
C'est intéressant de comparer sa version avec celle de La Croix, elles sont assez différentes. Je n'ai pas retrouvé dans La Croix ce passage, pourtant le plus beau (et sans doute sincère, impossible d'imaginer qu'il en soit autrement), dans la bouche d'Obama:
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"J'ai eu une merveilleuse conversation téléphonique avec le Pape tout de suite après l'élection. Et quoique politiquement je voie la rencontre comme un entretien avec un chef de gouvernement étranger, je me rends compte que, naturellement, c'est bien plus."
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C'est aussi le moment de rappeler certaines prises de position ... disons, fortement marquées, du président Obama (Obama, le loup sort du bois), qui avait par exemple officiellement décrété juin 2009 comme "Lesbian, Gay, Bisexual, and Transgender Pride Month".

Et aussi que les déclarations du cardinal Cottier (87 ans, je sais, je ne devrais pas le dire, et les allusions à l'âge me font généralement horreur, mais sur les compétences d'un ecclésiastique de haut rang, quel que soit son âge, je renvoie aux sages considérations du père Scalese, encore répétées à propos de l'imbroglio Pagano: dovremmo imparare a distinguere sempre fra la persona e la carica che essa ricopre. Quello che dobbiamo esigere da una persona investita di un ruolo è che svolga bene il suo lavoro; dobbiamo contemporaneamente ammettere che, come persona privata, possa avere opinioni sulle quali si può tranquillamente discutere. Questo non vale solo per i prelati della Curia Romana, ma per chiunque.), qui s'envole littéralement dans la pâmoison, au point de comparer Obama aux premiers législateurs chrétiens (cf Magister), pas plus que celles de l'Osservatore Romano, ne représentent le Saint-Siège, encore moins Benoît XVI.

Il est désormais urgent pour l'idéologie dominante de prouver aux braves gens qu'Obama est bon, qui pourrait encore en douter, et que si désaccord avec l'Eglise il y a, il ne peut y avoir de sa responsabilité, puisque lui et le Pape sont d'accord sur l'accueil des étrangers et la lutte contre la pauvreté, pour affirmer aussi que "la crise" ne doit pas être supportée par les pays les plus pauvres. Comme si on avait imaginé un seul instant que le Saint-Père souhaitait refouler les immigrants à la mer, et laisser les pauvres crever de faim. De quoi faire honte à ceux qui ont pu l'imaginer...

Lire donc à ce sujet le billet (peut-être pince-sans-rire) hebdomadaire de Magister: "Bienvenue à Obama. Le Vatican lui joue un prélude de fête"

Et moi...

Je ne voulais pas le faire, mais il le faut.
Voici donc, mis en gras, ce que j'ai retenu comme... ambigu dans les propos du présidents des Etats-Unis (ce n'est pas exhaustif...).
Attention! si vous vous attendez à lire des "pavés dans la mare", vous serez déçu. Barack Obama pratique la langue de coton à la perfection, même si ses thuriféraires s'extasient qu'il n'élude "aucune question".

Sur l'avortement:
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Q: Vous avez nommé un groupe de travail, composé de représentants de mouvements qui défendent la vie et d'associations qui soutiennent le droit à l'avortement, dans le but de trouver des positions communes. Quelles sont vos attentes réalistes sur le résultat des travaux ?
R: Ce groupe devra me fournir un rapport final avant l'été et je n'ai pas l'illusion qu'il soit en mesure, avec le seul débat, de faire disparaître les différences. Je sais qu'il y a des points où le conflit n'est pas conciliable. La meilleure chose que nous puissions faire est de réaffirmer qu'il existe des personnes de bonne volonté des deux côtés et qu'on peut trouver des éléments sur lesquels travailler ensemble. Parmi ceux-ci, la nécessité d'aider les jeunes à prendre des décisions intelligentes de sorte qu'ils évitent des grossesses non désirées, l'importance de renforcer l'accès à l'adoption comme alternative à l'avortement et le devoir de prendre du soin des femmes enceintes et de les aider à élever leurs enfants. Il y a des éléments, comme la contraception, sur lesquels les différences sont profondes. Ma position personnellement est qu'on doive conjuguer une solide éducation morale et sexuelle à la disponibilité de contraceptifs. Je reconnais que cela va en conflit avec la doctrine de l'Église catholique. Mais je serais surpris si les défenseurs du droit à l'avortement n'étaient pas d'accord avec la fait qu'il faut réduire les circonstances dans lesquelles une femme décide d'interrompre la grossesse.

Sur l'activisme:
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Q: Quelques catholiques louent votre contribution à la promotion de thèmes de justice sociale, d'autres vous critiquent pour votre position sur les thèmes de la vie, de l'avortement, et la recherche sur les cellules souches. Le voyez-vous comme une contradiction ?
R: Cette tension du monde catholique existait bien avant mon arrivée à la Maison Blanche. Lorsque j'ai commencé à m'intéresser à la justice sociale, à Chicago, les évêques catholiques parlaient d'immigration, de nucléaire, de pauvres, de politique étrangère. Ensuite, à un certain moment, l'attention de l'Église catholique s'est déplacée vers l'avortement et cela a eu le pouvoir de déplacer l'opinion du Congrès et du Pays dans la même direction. Ce sont des thèmes auxquels je pense beaucoup, mais ce n'est pas à moi de résoudre ces tensions. J'ai vu toutefois comment on peut tenter une conciliation. Le cardinal Joseph Bernardin, que j'ai connu à Chicago, parlait clairement et explicitement de la défense de la vie. Et il y incluait aussi la bataille contre la pauvreté, le bien-être de l'enfance, la peine de mort. Cette partie de la tradition catholique m'inspire continuellement et a eu un fort impact sur ma femme. Parfois je pense que cela a été enterré sous le débat sur l'avortement. Je désire au contraire qu'elle reste au premier plan dans le débat national.

Sur les droits des gays
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Q: Comment conciliez-vous votre foi avec les promesses faites aux homosexuels pendant la campagne électorale ?
R: Quant à la communauté gay et lesbienne de ce Pays, je pense qu'elle est blessée par quelques enseignements de l'Église catholique et de la doctrine chrétienne en général. Comme chrétien, je combats continuellement entre ma foi et mes devoirs, et mes préoccupations vis-à-vis des gays et lesbiennes. Et souvent je découvre qu'il y a beaucoup d'ardeur sur les deux les fronts du débat, y compris entre que je considère être d'excellentes personnes. D'autre part, j'en reste à ce que j'ai exprimé au Caire : toute position qui écarte automatiquement les convictions religieuses et le credo d'autrui comme intolérantes ne comprend pas le pouvoir de la foi et le bien qu'elle accomplit dans le monde. En tout cas, comme personnes de foi, nous devons examiner nos convictions et nous demander si nous ne causons parfois de la souffrance aux autres. Je pense que tous, quelle que soit notre foi, nous devrions reconnaître qu'il y a eu des moments où la religion n'a pas été mise au service du bien. Et c'est à nous, je pense, d'accomplir une profonde réflexion et d'être disposés à nous demander si nous agissons de façon cohérente non seulement avec les enseignements de l'Église, mais aussi avec ce que Jésus Christ, Notre Seigneur, nous a appelés à faire: traiter les autres comme nous voudrions être traités.

Découverte sur Internet: l'Osservatore vaticano Attentat devant une église aux Philipines