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Le Père Lombardi s'explique

après les prétendus "bugs" dans la communication du Vatican. Longue interviewe dans le journal britannique "The Catholic Herald" (3/6/2009)

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Photos de moi, en août 2008 à Bressanone

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Une interviewe du Père Lombardi, plus détaillée que celle qu’on avait vue dans Le Parisien..
Il répond aux questions du Catholic Herald, qui se définit comme le principal journal catholique britannique.

Teresa a reproduit et commenté l’article dans ses nouvelles pages.
Ses commentaires sont comme toujours très pertinents, et je les partage largement (notamment en ce qui concerne le problème des traductions, dont j’ai moi aussi, mais à un degré moindre qu’elle, ma petite expérience personnelle…), en rajoutant quelques-uns de mon cru
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«J'essaie de servir le Pape de tout mon cœur »
Andrew Brown, The Catholic Herald, 29 Mai 2009
Rencontre avec le porte-parole vatican en difficulté, l'aimable jésuite italien, le Père Lombardi
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La chose que vous remarquez immédiatement chez le responsable de presse du Pape, le Père Federico Lombardi, c'est sa gentillesse. Arrivant pour notre entretien, je lui dis que je suis saisi de panique.
« Panique », me demande t-il avec inquiétude. « Pourquoi? » Et il semble vraiment soulagé quand je lui dis que je crains que mon dictaphone ne fonctionne pas.

Le Père Lombardi, né en 1942, est le subtil et charismatique Jésuite qui dirige La Sala Stampa della Santa Sede, le Bureau de presse du Vatican. Il est aussi d'une imperturbable bonne humeur. En fait, plus la question est maladroite, plus il semble déborder de jovialité. Quelle en est la raison - est-ce seulement sa nature flegmatique, ou un mécanisme de défense, ou un signe de complaisance - je ne le sais pas de façon certaine.
Je trouve cette bonne humeur, par exemple, lorsqu’à contrecoeur, je l’interroge sur des rumeurs selon lesquelles il serait prochainement remplacé à la salle de presse, à la suite de récents accrocs de communications. Loin de s'opposer à mon impertinence, il ne peut contenir son amusement. Il est impossible de hérisser ses plumes.
«Je comprends votre question », dit-il en riant. « Je suis prêt à continuer mon service. Je n'ai pas de projets personnels. Je n'en ai jamais eu. Je suis un jésuite. Je fais toujours ce que mes supérieurs me disent. »
Puis, dans un bon anglais teinté d'accent italien, il résume sa vie de service obéissant. « [Mes supérieurs] m'ont dit: va en Allemagne pour étudier la théologie, j'y suis allé. Étudie les mathématiques à Turin: je les ai étudiées. Va à Civiltà Cattolica [la revue dirigée par des jésuites] pour écrire des articles: j'y suis allé. Maintenant, mes supérieurs m'ont dit, s'il te plaît, fais le directeur de Radio Vatican: je le fais. S'il te plaît fais le directeur du Centre de Télévision du Vatican: je le fais. Si on me dit: s'il te plaît, va t'en parce que nous avons quelqu'un d'autre, je m'en vais [rire]! Ce n'est absolument pas un problème! ».

- Ils n'ont pas dit « s'il te plaît va t'en », n'est-ce pas?
« Non, je crois que, pour le moment, personne ne l'a dit », dit-il, riant à nouveau.

Cependant, il y a des limites aux gaffes. Alors que son prédécesseur, le formidable Joaquin Navarro-Valls, qui occupa le poste pendant 22 ans, avait toujours tendance à signer les déclarations de son nom et poussait souvent la confiance en lui-même jusqu'à se présenter comme l'interprète de la pensée du pape, le P. Lombardi a, depuis sa nomination le 11 juillet 2006, tenté un style plus effacé.
Récemment, cependant, il s'est retrouvé dans le tourbillon inconfortable d’un fait d’actualité, pour avoir laissé échapper que le Pape Benoît XVI n'avait pas été membre des jeunesses Hitlériennes. «Jamais, jamais, jamais», a-t-il insisté, tonnant comme le Roi Lear.
Durant des heures John Allen du National Catholic Reporter et d'autres journalistes ont déniché les preuves dans les propres mots du Pape, dans son livre Le sel de la Terre (1997), confirmant que Joseph Ratzinger a en effet été contraint d'adhérer à l'organisation de jeunesse nazi pendant un moment.

[Commentaire de Teresa: « déniché »? Il n'était pas nécessaire de « dénicher », pour toute personne cherchant à faire un reportage honnête sur le Pape. Cela fait partie de sa biographie, et il l'a signalé dans ses mémoires « Ma vie » un an avant « le Sel de la terre». C'est pourquoi il est choquant de découvrir que le propre directeur du service de presse du Vatican ne semble pas le savoir et que de tous les endroits, ce soit en Israël qu'il se livre à cette dénégation théâtrale]
«Je sais qu'il y a eu et qu'il y a des critiques sur moi», dit le Père Lombardi. « Ce n'est pas un problème particulier pour moi dans le sens que je pense que chacun a le droit de critiquer, je suis dans une situation où il est difficile de faire de façon parfaite. Mais je fais ce que mes supérieurs désirent. Mon principe est « Je fais ce que je peux avec tout mon coeur au service de l'Eglise et du Pape », et si quelqu'un vient et fait mieux et que mes supérieurs me disent: « S'il te plaît, nous avons une meilleure solution», ce n'est pas un problème pour moi ».

- Mais qu'aviez-vous à l'esprit lorsque vous avez dit que le pape n'avait «jamais, jamais, jamais» été un membre des jeunesses d'Hitler?
«Ce n'était pas une chose importante. Le Pape est venu en Israël. En Terre Sainte, il y a eu quelques contributions ... dans la presse locale ... qui donnaient l'impression que le Pape dans sa jeunesse, était sous l'influence de l'idéologie nazie. Ensuite, on a cité assez souvent le fait qu'il était dans la Hitlerjugend. Mon idée était de dire que le Pape, quand il était jeune, n'avait jamais été sous l'influence ou n'avait jamais été formé dans une idéologie nazie.
Quelqu'un a relevé à juste titre que le Pape lui-même avait dit dans une de ses interviews qu'il avait été inscrit contre son gré à la Hitlerjugend, car tous les jeunes ont été inscris. J'ai convenu que ce que j'avais dit n'était pas exact, mais le sens de ce que j'avais dit reste: il n'a jamais été un jeune homme d' [idéologie] nazie. Je n'avais pas les livres - j'étais en Israël - sous la main pour vérifier. Il s'agit d'un très, très petit point de la conversation ... je ne crois pas qu'il est digne d'un long débat. »

- Et il y avait l'affaire de la levée de l'excommunication de l'évêque négationniste de l'Holocauste, Williamson. N'y avait-il personne au Vatican pour chercher Williamson sur Google et découvrir ses opinions toxiques?
«Je ne sais pas si c'était si facile, parce que, connaissez-vous Joan Lewis [chef du bureau de Rome pour EWTN, Eternal Word Television Network]? Joan Lewis est une dame sympathique. Elle m'a dit: les gens disent que Google suffisait, et j'ai essayé, mais toutes les histoires sur Williamson sont sorties après [la levée des excommunications]. Je ne trouve absolument rien avant. "

[Commentaire de Teresa: Merci, Joan Lewis. J'ai dit la même chose dans mes commentaires sur le fracas post-21 Janvier. Mais comment se fait-il qu'aucun des autres grands journalistes - même parmi les Vaticanistes - qui ont si facilement écrit des accusations moralisatrices contre le Vatican, n'ait pris la peine de consulter le Web pour lui-même?
Le seul grand avantage d'Internet est qu'il date chaque entrée, il est assez facile de trouver à quel moment les déclarations négationnistes de Williamson ont été signalées pour la première fois sur le web, j'ai trouvé une seule entrée - un rapport de Catholic Herald de 2008, auquel il n'y a eu pratiquement (et littéralement) aucune réaction de la part des médias et de la foule des catholique-libéraux prêts au lynchage qui ne sont sortis, tels un diable en boîte, qu'après le 21 janvier!
]

En tout état de cause, le Père Lombardi recommande la lecture de la lettre du Pape aux évêques. Dans celle-ci, le Pape exprime combien, comme l'explique le Père Lombardi, il avait été "touché" et avait "beaucoup souffert", de recevoir autant de critiques hostiles alors qu'il a personnellement tellement travaillé pour la réconciliation entre les chrétiens et les juifs.

Le Père Lombardi insiste sur le fait qu'il est capable de gérer les trois emplois - Radio Vatican, la télévision et le service de presse. « C'est assez facile pour moi de faire cela chaque jour », dit-il avec jovialité.
Il a de «très bons collaborateurs» et cite plusieurs fois le nom de son adjoint le Père Ciro Benedettini. Il ne passe qu'une ou deux heures au centre de télévision, puis s'occupe du bureau de presse de 10 heures du matin « jusqu'à 13h30 ou 14h ». Le bureau ferme, conformément à un long usage, à 2h30 de l'après-midi.
Mais il nie que les journalistes trouvent difficile de joindre le porte-parole après cette heure: « Les journalistes peuvent nous appeler, moi et mon adjoint. Tous les journalistes ont mon numéro de téléphone. Il n'est pas difficile de parler avec moi - si je ne suis pas à un autre téléphone! ». Il mime le geste de répondre à deux téléphones en même temps.

Le Père Lombardi me remercie de mon compliment sur la qualité de son anglais, mais il admet que «il y a un vrai problème» avec la langue, au Vatican. Je demande si le Vatican est toujours lent à comprendre le sens des déclarations écrites ou parlées en anglais. Pas vraiment, est l'essentiel de sa réponse: la plupart de son personnel parle parfaitement bien l'anglais et aussi une sélection d'autres langues.
Pourtant, « le problème avec les langues est l'une des questions importantes que nous devons voir au Vatican » et « un vrai problème » est la traduction de documents italiens, avec tous leurs ajustements de dernière minute, en anglais, suffisamment rapidement pour les médias du monde entier.
[Teresa: Tsk, tsk, Père Lombardi... Des gens comme moi, qui n'ont jamais eu à traduire quelque chose en dehors d'exercices scolaires avant de se joindre à un forum sur le Pape, ont constaté qu'il était assez facile de traduire d'une langue que je connais, aussi vite que je peux, malgré que je le fasse de façon irrégulière, entre mon métier et mes tâches ménagères!
Quant aux ajustements de dernière minute de textes, tous les bureaux de presse séculiers contournent la difficulté en livrant rapidement la traduction mais en ajoutant un avertissement que la traduction est «non officielle» jusqu'à ce que le texte soit livré et que le Bureau de Presse constate s'il existe des modifications de fond et, le cas échéant, la dernière traduction « officielle » du texte procédera à ces modifications
.]

Son but est de « mieux organiser nos ressources» pour une traduction rapide, aussi bien dans le bureau de presse que dans le département radio, qui a traduit les textes en langue arabe lors de la visite en Terre Sainte.
Il n'est pas favorable à un retour au latin comme langue de l'Eglise. «Le latin est intéressant et important», dit-il, « mais ce n'est pas une langue de travail. »
Le Père Lombardi doit préparer le discours qu'il prononcera devant les « professionnels des médias » plus tard dans la soirée au Allen Hall seminary de Londres.
Il ne reste plus que quelques minutes à notre entretien, et je demande au Père Lombardi de décrire le caractère du Pape. Il souligne son humilité.
"Il s'agit d'une personne très à l'écoute des autres. En parlant avec lui, vous voyez qu'il vous regarde avec intérêt pour comprendre ce que vous dites, car il sent qu'il a quelque chose à apprendre de vous."
Pour lui-même, le Père Lombardi se plaît à cet humble rappel: « Le Pape dit: » « Je suis le serviteur des serviteurs de Dieu ». Je dis: Je suis le serviteur du serviteur des serviteurs de Dieu ».

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Quelques commentaires personnels

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