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Un évêque italien parle de l'immigration

... indirectement. Et avec sagesse. Et c'est à propos de la visite de Benoît XVI en Jordanie, et du dialogue respectueux poursuivi avec l'islam éclairé du royaume hachémite. (19/5/2009)

Pour comprendre ce qui suit, il convient d'abord de s'informer (sommairement, ici!) sur les récents évènements de la politique intérieure italienne et les mesures prises par le gouvernement Berlusconi pour lutter contre l'immigration.

Extrait de la revue de presse italienne du Nouvel Observateur du 11 mai (assez factuelle! et de toutes façons, le débat est réel):
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LIGNE DURE CONTRE LES MIGRANTS. 240 candidats à l’entrée dans l’Union européenne , venus de Tripoli (Lybie) sur un rafiot ont été réaccompagnés vers leur lieu de départ par les soins du gouvernement Berlusconi (7 mai). “La ligne dure continuera jusqu’à ce que cessent les débarquements de clandestins en terre italienne”, a déclaré le ministre de l’Intérieur Maroni (Ligue du Nord) . Voir :Corriere della sera). Pour donner son accord à la “tolérance zéro” envers les migrants, Silvio Berlusconi déclare :”L’Italie ne sera pas une société multiethnique”, s’attirant aussitôt les compliments de Umberto Bossi (“Nous faisons des prosélytes”), et les critiques de la Conférence épiscopale (“Nous sommes déjà une société multiethnique, et cela reprèsente une valeur en plus”). Voir :Il Corriere della sera ). Tandis que le leader du Parti démocrate Dario Franceschini rappelle que la plus grande société multi ethnique, ce sont les Etats-Unis, qui sont aussi la plus grande démocratie du monde (L’Unità)

Pour Mgr Luigi Negri, évêque de San Marino Montefeltro, le voyage de Benoît XVI au Moyen Orient a été marqué par une « sereine hardiesse ».
(Source: Raffaella; ma traduction)

C'est une impression que je tire en l'observant dans les étapes de son pèlerinage. Il a toujours des attitudes simples et disponibles avec tous les interlocuteurs, nous renvoyant une image véridique de son caractère, très éloignée de certaines spéculations journalistiques qui le voudraient froid et distant ».
Pendant qu'il était sur le sommet du Mont Nebo, là où Moïse vit la Terre Promise, le Pape a prié les photographes qui l'appelaient d'attendre un instant : « Laissez moi regarder », a t'il dit, voulant observer ce même panorama que Dieu montra à Moïse.

(..)

Aider les derniers là où ils sont nés
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Les quotidiens jordaniens ont défini comme « historique » la visite du Pontife en Jordanie. Ici Benoît XVI a rencontré le prince Ghazi bin Muhammed bin Talal, un des inspirateurs, deux ans auparavant, de la célèbre lettre des 138 sages islamiques, « une parole commune ».
Devant la mosquée d'Amman il a repris le fil d'un discours qui plonge ses racines dans la célèbre leçon de Ratisbonne, en reproposant à ses interlocuteurs musulmans le défi et la « prétention » chrétienne : « Cultiver pour le bien, dans le contexte de la foi et de la vérité, le vaste potentiel de la raison humaine ».
Le Pape a donc repris la discussion avec le monde musulman en réaffirmant sa volonté d'instaurer le dialogue « interculturel » et « interreligieux » (pensée déjà au centre de sa lettre au sénateur Marcello Pera).
« Certes - confirme Mgr Negri - le Pape identifie dans la synergie entre foi et raison l'aspect le plus « provoquant » pour le monde musulman. La foi catholique augmente la puissance de la raison, de même qu'un honnête parcours de raison ne peut qu'amener au seuil de la foi. C'est un discours qui peut très bien être compris par l'islam jordanien qui a une histoire d'extraordinaire d'intelligence, de sobrieté et de respect envers la foi chrétienne. En somme, le roi Hussein n'était pas Ahmadinejad ».
Au contraire, ce sont justement les égards que les jordaniens ont réservés à Benoît XVI qui « devraient nous faire réfléchir sur notre incapacité toute occidentale, imprégnés comme nous le sommes de relativisme et de scepticisme, pour distinguer à l'intérieur du monde musulman entre États islamiques et États islamiques. Il faut en finir avec le temps de l'approximation culturelle, de considérer de la même manière les souverains eclairés et les canailles et autres affameurs ».

À ce propos, Mgr Negri n'a pas apprécié les slogans (« même pas ceux des catholiques ») avec lesquels ont été commentés les renvois à la mer des clandestins.
« Comme il a été rappelé avec sagesse, envers les migrants, il faut trouver une synthèse entre humanité et légalité. Mais je ne veux pas entrer dans les polémiques, aussi parce que je suis conscient que l'intégration des peuples est difficile. Je voudrais, cependant, poser une simple question : d'où fuient-elles, ces personnes ? Elle fuient de pays vers lesquels l'Occident ferme deux fois les yeux, tout en sachant dans quelles conditions ces peuples vivent à cause de leurs dictateurs. Pourtant l'Occident se tait, ou même se courbe devant eux, comme c'est le cas du président Obama. Nous ne pouvons certes pas espérer à brève échéance voir une évolution démocratique de ces pays, cependant nous pourrions faire quelque chose de plus pour que ces personnes puissent vivre dignement là où elles sont nées, sans devoir être forcées de fuir ».

© Copyright Tempi, 13 maio 2009

Une catéchèse très ancrée dans notre aujourd'hui Pape malgré lui