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Nouvel ambassadeur américain au Vatican

L'article simplement factuel d'Andrea Tornielli... et l'analyse plus sévère de Daniel Hamiche (29/5/2009)
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Sur ce sujet, voir aussi: Obama et le Pape

Article d'Andrea Tornielli dans "Il Gionale" d'aujourd'hui.
Ma traduction:

L'ambassadeur des USA au Vatican, un théologien
Andrea Tornielli

La nomination la plus attendue et la plus secrète est arrivée, celle sur laquelle Barack Obama a travaillé durant les dernières semaines pour chercher à partir d'un bon pied dans les rapports avec le Vatican: le théologien d'origine cubaine Miguel Diaz sera le nouvel ambassadeur américain prés du Saint Siège. Diaz a déjà obtenu l'agrément du Vatican et maintenant sa nomination attend la ratification du Sénat.

Professeur de théologie à la St. John's University et au College of Saint Benedict, dans le Minnesota, le nouveau représentant américain a quatre enfants et c'est le premier théologien à recouvrir la charge : sa spécialité académique lui offrira quelque opportunité de plus pour dialoguer avec le Pape théologien.
Fils d'un serveur et d'une standardiste, il parle, outre l'anglais, l'espagnol et l'italien, et il est né à la Havanne il y a 45 ans. Il a obtenu une maîtrise en Théologie à l'université Notre Dame, la même qui les derniers jours avait invité Obama à participer à la cérémonie de remise des diplômes.
Le nouvel ambassadeur a été parmi les conseillers d'Obama durant la campagne pour les présidentielles et a souscrit à l'appel des 26 personnalités catholiques en faveur de la nomination comme secrétaire d'état à la santé de Kathleen Sebelius, critiquée par une partie du monde chrétien pour sa position « pro choice » sur l'avortement.
« Je veux être un pont avec le Saint siège », a déclaré Diaz, promettant la « continuité » dans les rapports avec le Vatican, sans cependant se compromettre sur ses positions personnelles en ce qui concerne les questions plus controversées, c'est-à-dire les thèmes éthiques comme l'avortement et la recherche sur les cellules-souche embryonnaires, objets de polémiques qui ont divisé la Maison Blanche et la conférence épiscopale.
En janvier, le nouvel ambassadeur avait déclaré : « Partout nous pouvons, nous devrions faire avancer la vie à tous les niveaux ».
Une source de la Maison Blanche, rapportée par Catholicnews.com, décrit Diaz comme « clairement pro life » et explique que la décision de choisir un théologien respecté, plutôt qu'un bailleur de fonds de la campagne d'Obama ou un politicien, représente une indication « du sérieux avec lequel l'administration américaine envisage les relations avec le Vatican ».
Diaz est un connaisseur et un sympathisant de la pensée de Karl Rahner et de la théologie de la libération.
Le nonce à Washington, l'archevêque Pietro Sambi, a défini comme « excellent » le choix d'Obama.
L'annonce arrive dans un moment délicat des rapports entre USA et Saint siège. Le président américain sera en Italie au début de Juillet pour le G8, et verra le Pape. Le Vatican suit avec attention les mouvements d'Obama, avec lequel il y a syntonie sur l'approche multilatérale de la politique internationale et sur le Moyen Orient, tandis que les positions sont plus éloignées sur les thèmes ethiques. L'opposé de ce qui se passait avec Bush.

Il me paraît intéressant de reproduire le billet de Daniel Hamiche, sur son blog au titre évocateur americatho, très bien informé de la vie américaine, aux plans religieux et politique, et nettement plus réservé sur la nomination:

Jeudi 28 mai 2009
Obama nomme son ambassadeur au Vatican : un catholique hispanique et progressiste
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C’est un théologien et universitaire catholique hispanique qu’Obama a choisi hier pour être son ambassadeur au Saint Siège. Miguel H. Diaz (photo), né en 1963 à Cuba, marié et père de quatre enfants, enseigne la théologie au College of Saint Benedict – qui ne s’est pas manifesté ces dernières années comme particulièrement fidèle au Magistère – de la St. John’s University de Collegeville (Minnesota). Diaz a obtenu sa maîtrise (1992) et son doctorat (2000) en théologie à l’université de Notre Dame (où il a brièvement enseigné de 1995 à 1996), dont j’ai abondamment parlé ces dernières semaines… Le futur ambassadeur, si son choix est ratifié par le Sénat ce qui est peu douteux, est évidemment démocrate “obamanien” : il contribua pour 1 000 $ à l’Obama Victory Fund et fut nommé membre du National Catholic Advisory Council du dispositif de la Campagne présidentielle, qui regroupait un nombre assez exceptionnel de dissidents catholiques.
Son choix, qualifié de « magnifique » par America (le revue jésuite “semi dissidente”) et salué par toute les camarilla des catholiques progros (Catholics United et Catholics in Alliance for the Common Good), nous le rend précisément suspect. C’est un progressiste en politique comme en théologie car c’est un grand fan du jésuite Karl Rahner… Très prudent sur ses déclarations depuis qu’il a su être le choix d’Obama pour le Vatican, Diaz n’en a pas moins fait partie du groupe des vingt-six universitaires et responsables catholiques a avoir bruyamment approuvé la nomination par Obama de la “catholique” Kathleen Sebelius, gouverneur pro avortement du Kansas, comme ministre de la Santé de son gouvernement. C’est la discrétion de Diaz qui lui a évidemment valu la préférence d’Obama sur l’autre universitaire obamaniaque Douglas Kmiec que beaucoup donnait comme le futur ambassadeur au Vatican, mais qui a trop “mouillé sa chemise” pour Obama et est devenu de ce fait un personnage très controversé aux États-Unis et, peut-être, au Saint Siège même…
Avec le choix de Sonia Sotomayor (*) pour la Cour suprême, cette semaine est vraiment celle des Hispaniques “catholiques” : on le comprend de la part d’Obama, pour des motifs purement électoraux. En tout cas son choix est astucieux.
Avec cette nomination, qui comble une vacance de quatre mois à l’ambassade US près le Saint Siège, une rencontre Benoît XVI/Obama, entre le 8 et le 10 juillet, me semble de plus en plus probable.
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(*) Daniel Hamiche concluait son billet sur ce choix par ces mots:
Le choix d’Obama est intelligent : une femme, une “latino”, une “catholique”, une progressiste pro avortement. Pas de doute : Obama tient ses promesses… J’attends, avec un sourire en coin, le commentaire des impayables de L’Osservatore Romano !

Il n'est pas le seul à avoir observé que l'OR est de plus en plus "politiquement correct"... mais bien sûr, il faut se garder de croire que c'est le pape en personne qui inspire tous les articles.

Nouvel ambassadeur US au Vatican (2) Critique constructive